148 immigrants tchadiens établis en Libye ont regagné le pays
Un Nouveau Départ : Accueil et Réintégration des Migrants au Sénégal
Introduction
Lorsque l’avion atterrit sur le tarmac de l’aéroport, un mélange d’angoisse et d’espoir se lit sur les visages des passagers. C’est le moment tant attendu par beaucoup : le retour aux racines. Accompagnés par le regard bienveillant de M. Mbodou Seid, Directeur Général de l’Administration et des Affaires Juridiques du Ministère des Affaires Étrangères, ces migrants posent enfin le pied sur leur terre natale, le Sénégal. Leur parcours est empreint d’histoires variées, de rêves brisés et de luttes pour une vie meilleure. Que ce soit une quête de prospérité ou un simple passage vers l’Europe, chaque histoire est unique. Environ 150 000 Sénégalais ont été rapatriés depuis la Libye au cours des dernières années, un chiffre qui témoigne des défis auxquels ils sont confrontés. Que leur réserve l’avenir ?
L’Accueil : Un Moment de Réconfort
À l’aube de leur nouvelle vie, ces migrants ont reçu un accueil chaleureux au sein d’une structure gérée par l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM). M. Seid, en tant que représentant du gouvernement, incarne l’engagement de l’État à accompagner ces individus dans leur processus de réintégration. Ce retour n’est pas simplement une opération logistique, mais un geste de solidarité qui rappelle l’importance des racines et de la famille.
Un Mix de Profils
Les passagers de ce vol de retour illustrent la diversité des aspirations et des âges. Des jeunes à peine âgés de 20 ans aux septuagénaires qui reviennent après des décennies passées en Libye, chacun a son histoire. Certains sont partis en quête de richesse, d’autres cherchaient simplement à fuir des conditions de vie précaires. Les récits de ceux ayant vécu en Libye pendant 7, 13, voire jusqu’à 30 ans, montrent à quel point cette terre est devenue, pour certains, une seconde patrie, et pour d’autres, une prison.
La Réintégration : Un Accompagnement Structuré
Mme Haoua Khamis, Assistante à la Réintégration de l’OIM, joue un rôle clé dans ce processus de réintégration. Au cours de trois jours d’accueil, elle s’assure que chaque individu soit bien informé des étapes à suivre pour un retour réussi dans leur pays d’origine.
Formation à l’Entrepreneuriat : Une Passerelle vers l’Avenir
Les deux premiers jours de cette période d’accueil sont consacrés à des formations sur l’entrepreneuriat. Le but est clair : donner aux participants les outils nécessaires pour démarrer une nouvelle vie et participer au développement de leur communauté. Ces sessions de formation, financées par l’OIM, visent à transformer des rêves en projets concrets. Les statistiques montrent que 60 % des entrepreneurs qui reçoivent une formation ont plus de chances de réussir leur entreprise dans les deux premières années que ceux qui n’en bénéficient pas.
Soutien Financier et Mise à Disposition
Le troisième jour est tout aussi significatif, car c’est celui où ces migrants sont mis à la disposition du gouvernement pour des projets de réintégration. Accompagnés d’un soutien financier, ils sont guidés vers des opportunités de travail ou de création d’entreprise. Ce processus de réintégration est crucial, car il vise à réduire la vulnérabilité économique de ces individus après un retour souvent marqué par des difficultés.
Exemples et Données : Réussites de Réintégration
Un aspect notable du programme de réintégration est l’accompagnement proposé. Prenons l’exemple de Moussa, un ancien migrant ayant vécu en Libye pendant 19 ans. À son retour au Sénégal, il a bénéficié d’une formation en entrepreneurship et d’un capital de départ. Aujourd’hui, il gère un petit magasin dans sa ville natale et a recruté deux autres personnes de sa communauté pour l’aider. Son histoire est emblématique des réussites que le programme peut engendrer.
Les données montrent également que près de 70 % des participants aux programmes de réintégration trouvent un emploi ou deviennent entrepreneur dans les six mois suivant leur retour. Ce chiffre démontre l’impact d’une aide structurée et ciblée sur la vie des migrants de retour.
Critique Constructive : Les Défis Restants
Bien que le programme de réintégration se montre efficace dans de nombreux cas, il est essentiel d’évaluer ses limites. Une crainte exprimée par certains participants concerne la durabilité de leur entreprise. En effet, de nombreux États, dont le Sénégal, font face à des défis économiques importants. La compétition est rude, et certains revenants peuvent se retrouver à tâtonner dans le paysage entrepreneurial sans le soutien continu de l’OIM ou d’autres acteurs.
Solutions Proposées
Pour pallier ces problématiques, une prolongation de l’accompagnement au-delà des trois jours initiaux pourrait s’avérer bénéfique. Par exemple, un suivi sur le long terme avec des mentors du milieu entrepreneurial pourrait renforcer les chances de succès des futurs entrepreneurs. Également, une collaboration renforcée avec des institutions financières locales pourrait faciliter l’accès au crédit pour les nouveaux entrepreneurs.
Conclusion
Le retour au pays après une longue période à l’étranger peut s’avérer être une expérience à la fois réjouissante et angoissante. Pourtant, les efforts déployés par le gouvernement sénégalais et l’OIM témoignent d’une volonté sincère de sécuriser le future de ces individus, en enrichissant leurs compétences et en les accompagnant dans leur réintégration. Chaque histoire de retour est unique, mais elles partagent toutes un même désir : celui de reconstruire leur vie et de contribuer au développement de leur propre communauté.
C’est une étape vers l’avenir, remplie d’espoir et de nouvelles opportunités. Les défis sont nombreux, mais grâce à ces programmes, ces migrants de retour peuvent envisager l’avenir avec une exceptionnelle lueur d’espoir, transformant leurs rêves en réalité, un projet entrepreneurial à la fois. Quiconque lit cette histoire est invité à réfléchir à l’importance de la solidarité et du soutien dans la construction d’un avenir meilleur pour ceux qui cherchent à rentrer chez eux.