64 ans sans connexion au chemin de fer

**Introduction : Le poids des infrastructures dans le développement économique**

Imaginez un pays enclavé, où les routes sont certes en amélioration, mais où les marchandises peinent à atteindre leur destination. C’est le cas du Tchad, un pays d’Afrique centrale qui, sans accès direct à la mer, dépend grandement de son réseau de transport pour stimuler son commerce international. Selon la Banque Mondiale, un bon réseau de transport peut réduire les coûts logistiques de 25 à 30 % et stimuler le commerce transfrontalier. Ainsi, le développement des infrastructures de transport s’avère être un tremplin essentiel pour le Tchad. Bien que le réseau routier ait connu des avancées notables, le chemin de fer demeure le mode de transport le plus efficace pour les marchandises lourdes. La concrétisation de projets ferroviaires ambitieux est donc fondamentale pour le désenclavement du pays.

**Les enjeux du transport ferroviaire : un défi vital pour le Tchad**

Le contexte actuel du Tchad montre que le développement des infrastructures ne se limite pas seulement à la mise à niveau des routes. Le transport ferroviaire, en particulier, représente une solution à long terme pour améliorer la circulation des biens lourds et favoriser le commerce international. Le projet d’extension du réseau ferroviaire camerounais jusqu’à N’Djamena, la capitale tchadienne, symbolise cette opportunité. Bien que les études de faisabilité aient été lancées en 2016, les retards accumulés sont inquiétants, avec une mention particulière sur le fait que le projet accusait déjà un retard considérable, d’environ huit ans.

**Des retards qui questionnent la gouvernance**

Ces huit années de retard soulèvent naturellement des interrogations sur les capacités du gouvernement tchadien à gérer efficacement des projets d’envergure. La bureaucratie et les processus de nomination partisans peuvent nuire à la mise en œuvre de telles infrastructures vitales. Cette situation nous invite à réfléchir : quelles leçons le Tchad peut-il tirer des expériences passées pour assurer un avenir meilleur en matière d’infrastructures ? Et surtout, comment peut-il naviguer à travers les défis politiques pour atteindre ses objectifs économiques ?

**Une priorité nationale : l’intégration économique par le rail**

Malgré les obstacles, le gouvernement tchadien met en avant la construction de ce corridor ferroviaire comme une priorité essentielle. L’intégration économique des pays sans accès à la mer, comme le Tchad, ne peut se faire sans des infrastructures adéquates qui permettent le passage fluide des marchandises. Le développement de l’infrastructure ferroviaire est primordial pour relier le Tchad au marché international. Cela permettra non seulement de renforcer les chaînes d’approvisionnement, mais aussi d’attirer des investissements étrangers et d’améliorer les échanges commerciaux avec les pays voisins.

**Les bénéfices du développement ferroviaire : vers un Tchad désenclavé**

Le rôle du chemin de fer est d’une importance capitale pour le développement économique du Tchad. En facilitant le transport des marchandises, les infrastructures ferroviaires contribuent à réduire le coût des produits, à améliorer leur disponibilité sur le marché local et à stimuler l’économie. En outre, le transport ferroviaire est généralement plus écologique que le transport routier, ce qui est un atout majeur dans un contexte global de sensibilisation aux enjeux environnementaux.

Mais avant d’en arriver là, des interventions majeures sont nécessaires. Le projet reste très coûteux et doit être parfaitement orchestré pour attirer des financements privés qui pourraient permettre sa réalisation. En ce sens, l’engagement du ministère du Commerce sera décisif. Sa volonté d’attirer les investissements privés, de collaborer avec des partenaires internationaux et de structurer le financement est primordiale.

**Critique constructive : vers une gouvernance efficace et inclusive**

La critique des retards et de l’inefficacité des processus décisionnels ne doit pas se limiter à l’expression de préoccupations. Elle doit aussi se transformer en opportunité pour l’amélioration de la gouvernance. Un cadre réglementaire innovant, qui favorise la transparence et l’efficacité, pourrait être mis en place pour superviser ce type de projets. Les expériences des autres pays africains, qui ont réussi à mettre en œuvre des infrastructures ferroviaires avec succès, pourraient fournir des exemples à suivre.

Par ailleurs, le développement d’une stratégie d’engagement avec les communautés locales serait une approche bénéfique. La sensibilisation aux impacts positifs du projet sur l’emploi et le commerce local peut faciliter l’acceptation populaire, réduire les résistances et créer un environnement propice à la mise en œuvre.

**Conclusion : Engagement vers un avenir désenclavé**

En somme, le développement des infrastructures de transport, surtout ferroviaires, est vital pour le Tchad. Bien que le chemin vers la concrétisation du projet d’extension ferroviaire soit semé d’embûches, il représente une chance inestimable pour le pays de booster son commerce international et de renforcer son intégration économique. L’engagement tous azimuts des autorités gouvernementales, des acteurs privés et des communautés locales est nécessaire pour transformer cette vision en réalité.

Les défis sont nombreux, mais avec une gestion efficace et une détermination à surmonter les obstacles, le Tchad pourrait devenir un exemple d’intégration économique sur le continent africain. La construction de ce corridor ferroviaire ne serait pas juste une question d’infrastructure, mais un véritable levier de développement qui pourrait transformer la vie des Tchadiens et ouvrir de nouvelles perspectives d’avenir. Prenons donc les mesures nécessaires pour avancer ensemble vers un avenir désenclavé et prospère.