Abdoulaye Bathily déplore le « manque de consensus » entre les protagonistes

« La situation en Libye a connu une dégradation sensible ces derniers mois. Dans mes rapports successifs au conseil de sécurité, je l’ai alerté sur ce qui se passe en Libye, parce que pendant les 19 mois de mon activité en Libye, j’ai fait le tour du pays et rencontré tout le monde, tous les acteurs », a déclaré Abdoulaye Bathily, à l’issue d’une audience avec Denis Sassou-N’Guesso.

L’ancien ministre sénégalais a déploré le « manque de consensus » entre les leaders libyens, en vue du règlement définitif de la crise que traverse leur pays. « Les protagonistes du conflit doivent pouvoir se rencontrer, se réunir pour trouver des consensus, à défaut des compromis, pour faire avancer le pays. Je n’ai pas trouvé ça, malgré tous mes efforts », a-t-il indiqué.

« Certes, le cessez-le-feu est maintenu mais, à cause des intérêts divergents entre ces leaders en présence, j’ai constaté que chacun tient à maintenir le statu quo de sa situation, d’une part et, d’autre, par les rivalités qui se sont intensifiées ces derniers temps à tel point qu’ils ne veulent même pas s’asseoir autour d’une table pour discuter », a renchéri Abdoulaye Bathily.

Abdoulaye Bathily et Denis Sassou N’Guesso

La situation en Libye a été exacerbée par les tensions en Ukraine au Soudan et par les rivalités entre les grandes puissances du monde. L’ancien représentant du secrétaire général de l’ONU a expliqué que les protagonistes libyens ne sont pas prêts à fumer le calumet de la paix, car chacun d’eux est lié aux partenaires régionaux et internationaux.

« Il n’y a pas une prise de conscience réelle de la nécessité de maintenir ce pays, son unité se trouve aujourd’hui plus que fragilisée. Tant qu’il n’y a pas d’accord et de volonté politique de ces leaders libyens pour sauver leur pays de la désintégration qui le menace, tant qu’il n’y a pas la volonté de leurs partenaires régionaux et internationaux d’aider ces Libyens à se mettre ensemble, dans le court et moyen terme, je ne vois pas la solution », a estimé M. Bathily.