Abéché : Les journalistes tchadiens s’engagent contre les discours de haine en période électorale

**Introduction : Une lutte essentielle pour la démocratie au Tchad**

Dans un monde où la communication évolue à une vitesse fulgurante, l’impact des discours de haine peut être dévastateur. Aux dernières élections, il a été estimé que près de 70 % des jeunes Tchadiens s’informent principalement via les réseaux sociaux, médiatisant ainsi une multitude d’opinions, souvent extrêmes. Le 22 août 2024, une délégation de l’Union des Journalistes Tchadiens (UJT), menée par son président Abbass Mahmout Tahir, s’est réunie avec le Maire d’Abéché, Mahamat Saleh Ahmat Adam, dans un cadre à la fois symbolique et stratégique. Cette rencontre ne concernait pas seulement des présentations de courtoisie, mais marquait également le début d’une initiative cruciale : la formation de journalistes pour faire face à un des défis majeurs de la démocratie tchadienne, à savoir la lutte contre les discours haineux en période électorale.

**Les enjeux de la formation : vers une éducation des journalistes**

Cette formation, programmée pour se dérouler les 26 et 27 août au centre multimédia Mahamat Ahmat Djalali, portera sur un sujet vital : « La lutte contre les discours de haine en période électorale ». Mais au-delà d’un simple sujet, il s’agit d’un enjeu immense pour le pays, surtout dans un contexte où la violence verbale peut engendrer de véritables conflits physiques. Les discours de haine jouent un rôle déstabilisant, en attisant les tensions entre les différentes communautés et en exacerbant les clivages. Lors de cette formation, une dizaine de journalistes auront ainsi l’opportunité d’acquérir les compétences nécessaires pour identifier, analyser et contrer ces discours.

**Un contexte inquiétant : la montée des discours de haine**

Le Tchad n’est pas un cas isolé ; de nombreux pays sont actuellement confrontés à cette problématique. En effet, selon un rapport de l’Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe, 80 % des pays de la région sahélienne ont signalé une augmentation des discours de haine sur les plateformes numériques. En période électorale, ces discours se propagent à une vitesse alarming, se nourrissant d’une désinformation rampante. En tant que journalistes, il est impératif de repenser notre rôle face à cette réalité et d’user de notre influence pour promouvoir un discours respectueux et inclusif.

**Un dialogue constructif : rencontre entre l’UJT et la mairie d’Abéché**

La rencontre entre l’UJT et le Maire d’Abéché s’inscrit dans une démarche de dialogue et de collaboration. Le maire, en tant qu’autorité locale, joue un rôle clé dans la formation d’une opinion publique éclairée. Au cours de cette réunion, plusieurs points ont été abordés, notamment les défis spécifiques que les journalistes doivent affronter dans leur travail quotidien. Le Maire a exprimé son soutien à cette initiative, soulignant que la lutte contre les discours de haine doit être une priorité partagée.

**Critique constructive : des pistes pour un meilleur avenir**

Cependant, il convient d’adopter une approche critique sur la façon dont ces formations peuvent être mises en œuvre pour maximiser leur efficacité. Il serait judicieux d’intégrer des modules sur la désinformation et sur les stratégies de vérification des faits. En créant un environnement où les journalistes se sentent en confiance pour partager leurs expériences et leurs difficultés, ces formations pourront être d’autant plus enrichissantes. Il serait également intéressant d’initier des partenariats avec des organisations internationales qui ont une expérience dans la lutte contre les discours de haine, afin de bénéficier de leurs conseils et ressources.

**Conclusion : L’espoir d’un Tchad apaisé**

La sortie de cette formation est un pas significatif vers une société où le dialogue pacifique et la tolérance seront privilégiés, en particulier dans un climat électoral souvent tendu. L’initiative de l’UJT est louable et nécessaire ; elle démontre qu’il est possible d’agir face aux défis d’une société en mutation rapide. En sensibilisant les journalistes aux enjeux de discours de haine, l’Union des Journalistes Tchadiens non seulement protège la démocratie, mais contribue aussi à la construction d’une nation plus unie et pacifique.

Chacun d’entre nous, en tant que membre de la société, a un rôle à jouer pour encourager le respect mutuel et l’acceptation des différences. La formation des journalistes est une étape cruciale, mais ce dialogue doit s’étendre à toutes les couches de la population. En repoussant ensemble les discours de haine, prenons un moment pour réfléchir à la manière dont nous pouvons, chacun à notre échelle, promouvoir la paix et la compréhension au Tchad. Ensemble, donnons une voix aux valeurs qui nous unissent plutôt qu’à celles qui nous divisent.