« Accaparement des terres des Logones » : Une plateforme citoyenne tire la sonnette d’alarme.
Pour lui, l’État doit écouter raison et assumer ses responsabilités en faveur des citoyens. Le coordinateur invite donc le gouvernement d’union nationale à prendre l’initiative de créer la quiétude afin que les « victimes d’expropriation » puissent préparer leurs travaux champêtres sereinement. Dans le cas contraire, le coordinateur craint une crise sociale.
Job Kodjindo, coordinateur de l’Alliance des Coopératives et Mutuelles du Tchad, membre de la plateforme citoyenne de lutte contre l’accaparement des terres, met en garde le gouvernement et promet de rester vigilant.
Pour l’alliance, il est important de savoir quel rôle les coopérateurs jouent en amont dans la mise en place des zones économiques spéciales. Si une étude doit être menée, les coopérateurs doivent être associés, selon la coordination de l’alliance.
Quant au conseiller du DG/SDPA, Dr Noudjalbaye Djimounta, il revient sur l’appel d’offres international qui a été lancé pour la gestion de l’abattoir de Moundou, où la SDPA avait postulé. Quelle est la suite de cet appel d’offres ? Sous quelles procédures « OLAM/ARISE » ont-ils remporté ce marché ? s’interroge le conseiller. Pour lui, on ne peut pas suspendre un appel d’offres pour ensuite octroyer l’objet de cet appel à une personne qui n’a pas soumissionné.
Cependant, le conseiller précise qu’ils ne sont pas contre le projet en question, mais la manière dont les choses se sont déroulées, le non-respect des lois et textes de la République, et l’absence d’une étude de faisabilité pour la création de ces zones économiques spéciales posent problème.
Pour sa part, Me Ignera Yanka Roger ajoute qu’ils ne sont pas opposés à la création des zones économiques spéciales car elles visent à attirer des investisseurs étrangers, exporter nos produits et créer des emplois pour lutter contre le chômage. « Mais malheureusement, les choses ne se font pas selon les normes. Les lois et les textes existent, mais leur applicabilité pose problème. Nous sommes dans un pays spécial avec des autorités spéciales. Comment peut-on demander à tout un village de partir ? Est-ce de l’expropriation ou du déguerpissement ? », s’interroge Me Yanka Roger. « Simplement parce qu’il y a une firme internationale qui viendra créer de l’emploi, mais qui sera embauché et pour quel salaire ? Toutefois, les investisseurs étrangers ne viennent que pour leurs intérêts », ajoute-t-il.
Enfin, Me Mbaïmbé Ndoletar conclut que « l’appel d’offres international doit répondre à certains critères techniques et de transparence pour le bien-être de tous. Quoi qu’il en soit, l’âme d’un peuple demeure toujours dans son terroir. »