
Albert Pahimi Padacké dénonce le ‘tourisme d’État’ tchadien à l’ONU : Les Révélations Clés de sa Conférence sur l’Océan
Le Tchad face à ses priorités : Albert Pahimi Padacké dénonce le "tourisme d’État" à l’ONU
Dans un contexte d’urgence humanitaire, l’ancien Premier ministre Albert Pahimi Padacké a récemment tiré la sonnette d’alarme sur la gestion des priorités par le gouvernement tchadien. Dans un message publié le 10 juin 2025, il critique la participation de l’État à la 3ème conférence des Nations Unies sur l’océan, qui s’est tenue à Nice, en France, alors que les Tchadiens sont confrontés à des crises immédiates découlant des changes climatiques. Ce débat soulève d’importantes questions sur la gouvernance et la stratégie du pays dans un monde interconnecté.
Un constat alarmant : les urgences au Tchad
Les défis environnementaux pressants
Le Tchad fait face à des conditions climatiques extrêmes, avec des inondations récurrentes mettant à mal l’infrastructure et la sécurité alimentaire. L’examen de ces enjeux a été, selon Padacké, mis en arrière-plan par un gouvernement qui semble privilégier des événements internationaux au détriment des besoins urgents de la population. En effet, avec une saison des pluies qui a débuté tôt cette année, les répercussions de ces intempéries sont déjà visibles.
Une visite tardive du Chef de l’État
Padacké a souligné que la visite récente du Chef de l’État pour constater les dégâts causés par les pluies s’apparentait à un constat d’inefficacité, soulignant un manque évident de prévention. Pour l’ancien Premier ministre, ces actions tardives en matière d’évaluation des dégâts soulignent une incapacité à anticiper et à gérer des crises pourtant prévisibles.
Une participation incompréhensible à l’échelle internationale
Les ressources mobilisées au service de quoi ?
Dans son cri de cœur, Padacké a interrogé les choix du gouvernement, notamment le fait de mobiliser des ressources publiques pour assister à une conférence internationale sur la préservation des océans. « Alors que les Tchadiens croulent sous le poids des urgences, notre gouvernement choisit de participer à cette conférence à Nice », a-t-il écrit.
Selon les données de la Banque mondiale, près de 60 % de la population tchadienne vit en dessous du seuil de pauvreté. Paradoxalement, le pays dépense des fonds publics pour une conférence sur l’océan, alors qu’il n’a même pas accès à la mer.
Les retombées d’événements internationaux
Les discussions autour de l’économie bleue et de la pollution maritime, bien que vitales à l’échelle globale, semblent peu pertinentes pour un pays enclavé comme le Tchad. Padacké s’interroge sur les bénéfices réels que le Tchad pourrait en tirer, alors même que les conclusions de telles conférences sont souvent sans caractère contraignant. Qu’est-ce qui a poussé le gouvernement à investir dans cette voie ?
Un appel à la rationalité budgétaire
Tourisme d’État : un appel au changement
En qualifiant cette participation de "tourisme d’État", Padacké invite à réfléchir sur les implications d’une telle gestion des ressources. Ce terme dénote une vision où le service public se transforme en une vitrine plutôt qu’en une réponse sérieuse aux crises en cours. En tant que pays en développement, le Tchad doit prioriser son budget sur les besoins pressants de ses citoyens.
Une réforme budgétaire urgente
Namourar Ibrahim, un économiste local, défend l’idée d’une réorientation des dépenses vers des services fondamentaux tels que l’éducation, la santé, et l’infrastructure. Vingt-trois pour cent de la population tchadienne n’a pas accès à des soins de santé de base, ce qui souligne l’urgence d’une réaffectation des budgets.
Conclusion : vers une prise de conscience collective
La critique de Padacké résonne comme un appel à la responsabilité et à l’action. En concentrant les ressources sur des événements internationaux au lieu des véritables besoins de la population, le gouvernement risque de perdre de vue ses missions essentielles. À court terme, il est crucial que les décideurs tchadiens comprennent que leur principale responsabilité est de répondre aux besoins urgents de leur peuple. À long terme, cela nécessitera une révision complète des priorités budgétaires et une volonté d’engager des réformes significatives.
Dans ce contexte, le plaidoyer d’Albert Pahimi Padacké pourrait bien augurer d’un tournant nécessaire dans la gouvernance du Tchad. Ce débat souligne l’importance de rétablir un contact avec la réalité quotidienne des Tchadiens et d’ajuster la gouvernance en conséquence. La préservation des ressources humaines et naturelles du pays doit passer avant tout le reste, car c’est en renforçant les infrastructures et en soutenant les citoyens qu’un avenir meilleur pour le Tchad pourra être construit.