Alerte sur la montée historique du fleuve, un record depuis 57 ans

Crue du Bani : Une Situation Alarmante à Mopti et Youwarou

Introduction

« La montée des eaux ne prévient pas. Elle submerge, elle emporte. » Cette phrase d’un habitant de Mopti résonne avec une intensité particulière en ce moment. Le mardi 20 août 2024, les hauteurs d’eau mesurées à Sofara sur le Bani et à la confluence du Bani et du Niger à Mopti sont alarmantes, atteignant respectivement 6,02 m et 5,90 m. Une telle situation n’avait pas été observée depuis 1967, une année où les crues avaient causé des perturbations majeures et laissé des répercussions durables sur les communautés riveraines. Loin d’être une simple statistique, cette montée des eaux témoigne de l’urgence d’une gestion appropriée des ressources hydriques face aux aléas climatiques. Dans cet article, nous examinerons les implications de cette situation, son impact sur les riverains, et les mesures nécessaires pour y faire face.

Un Contexte Historique

Les Crues Exceptionnelles du Passé

Pour comprendre l’ampleur de la crise actuelle, il est essentiel de revenir sur l’histoire des inondations au Mali. En 1967, le pays avait connu des niveaux d’eau comparables, avec des recettes hydriques de 4,67 m et 5,18 m à la même époque. Ces événements tragiques sont restés gravés dans les mémoires des habitants de Mopti, une ville déjà vulnérable face à la dynamique des cours d’eau. Les répercussions de cette année marquée par des crues intensifiées ont servi de leçon pour la gestion des inondations, mais il semble que la mémoire des événements passés s’efface rapidement face aux défis contemporains.

Arrivée des Eaux : Mesures et Réactions

Un Alerte Émise par Mali Météo

Face à la montée inquiétante du niveau des eaux, les autorités de Mali Météo ont lancé une mise en garde. Cette alerte vise à encourager les riverains à prendre des mesures préventives pour protéger leurs vies et leurs biens. Amadou Diakité, le chef du service des observations et prévisions météorologiques, a souligné que les récentes pluies, conjuguées aux lâchers d’eau du barrage du 13 août, ont exacerbé la crise en cours. Des recommandations ont été faites aux riverains, notamment l’évaluation des points de faiblesse et la consolidation des structures de protection.

Réactions des Habitants de Mopti et Youwarou

Cependant, les habitants de Mopti et Youwarou restent en état d’alerte, malgré les efforts préventifs mis en place par certains. La peur et l’incertitude dominent les esprits. Un jeune résident a partagé son angoisse : « Les rivières et les mares sont pleines, et on prévoit encore une montée des eaux. Cela nous inquiète énormément. » Un autre a exprimé une préoccupation similaire en ajoutant : « Si le niveau continue d’augmenter, cela pourrait entraîner de graves conséquences. » Face à cette montée préoccupante des eaux, plusieurs habitants ont entrepris des actions pour se protéger, en remplaçant leurs maisons avec des sacs en sable et en argile. Cependant, ces efforts restent difficiles et incertains.

Gestion de la Crue : Une Attention Nécessaire

L’Ouverture des Vannes du Barrage de Sélingué

Un autre aspect complexe de la situation actuelle est l’ouverture partielle des vannes du barrage de Sélingué dans la région de Bougouni. Cette décision, prise par la direction nationale de l’hydraulique, est censée réguler le débit des cours d’eau, mais elle ajoute également une dimension supplémentaire à la gestion de la crue exceptionnelle. Les autorités doivent jongler entre la nécessité de protéger les populations et celle de ne pas aggraver la situation en amont et en aval.

Une Réaction Gouvernementale Nécessaire

Les résidents de Mopti et Youwarou appellent de leurs vœux une intervention gouvernementale rapide et adéquate. On constate une absence totale de mesures concrètes de la part des autorités locales pour faire face à cette menace imminente, révélant un besoin urgent de planification stratégique. Il est crucial que le gouvernement malien mette en place des dispositifs robustes pour surveiller et gérer les niveaux d’eau, en s’assurant que des plans d’évasion soient en place pour protéger les communautés vulnérables.

Un Souci de Durabilité et de Préparation

Adaptation aux Changements Climatiques

Le défi des crues est exacerbé par le changement climatique qui perturbe les régimes pluviométriques traditionnels. Avec des événements météorologiques de plus en plus imprévisibles, il est impératif que le Mali adopte une approche proactive et durable dans la gestion de ses ressources en eau. Mettre en place des infrastructures adaptées, des systèmes d’alerte précoce et des programmes d’éducation à la sécurité est primordial.

Un Appel à l’Action Collective

Les défis posés par les inondations exigent une action collective. Les communautés doivent être intégrées dans le processus de gestion des crues. Des formations aux techniques de gestion de l’eau et des ateliers de sensibilisation pourraient les équiper pour faire face à ces crises. De plus, des partenariats avec des ONG et des agences internationales pourraient renforcer les capacités locales.

Conclusion

La situation à Mopti et Youwarou est alarmante et exige une attention immédiate. Avec des niveaux d’eau aux hauteurs alarmantes et des récits d’inquiétude de la part des riverains, il est temps d’agir. La gestion des inondations ne peut plus être négligée. Devant ce défi, le gouvernement doit réaffirmer son engagement envers la protection des populations, en s’appuyant sur des politiques basées sur la durabilité.

Faisons en sorte que cette crise serve de catalyseur pour une prise de conscience collective et des actions concrètes. Les pleurs des enfants et l’angoisse des familles doivent nous rappeler qu’il est de notre devoir d’agir pour assurer leur sécurité et leur bien-être. L’unité et la résilience de notre communauté seront notre meilleur atout pour surmonter cette crise.

Ensemble, avec une vision partagée pour un avenir durable, nous pouvons transformer cette menace en opportunité de renforcement de la solidarité et de la prévention face aux inondations. Le temps d’agir est aujourd’hui. Engagés pour un avenir sécurisé, faisons en sorte que les tragédies d’hier servent à bâtir un demain meilleur.