annonce à Sarh du film intitulé Solkem par la compagnie Mandarngué
Mandarngué : Un nouveau film pour éclairer l’avenir des jeunes
Introduction
« Après le diplôme, et ensuite ? » Voilà une question que se posent des milliers de jeunes à travers le monde, et plus particulièrement dans notre région. La transition entre les études secondaires et le monde adulte peut parfois se révéler déroutante, laissant beaucoup d’entre eux dans une incertitude pesante. C’est un sujet préoccupant sur lequel la compagnie artistique Mandarngué a choisi de se pencher à travers son dernier projet cinématographique, un court-métrage captivant intitulé Solkem. D’une durée de 32 minutes, ce film promet d’initier une réflexion profonde sur les défis auxquels font face les jeunes après l’obtention de leur diplôme. Avec une approche audacieuse et engagée, ce travail artistique devient une lumière pour éclairer les chemins obscurs que parcourent de nombreux jeunes.
Un message fort sur l’avenir incertain
Le constat alarmant des diplômés
Issakah Dingamdjibaye, connu sous le pseudonyme Mandarngué, est le directeur artistique de la compagnie et un acteur de renom. Au cours d’une récente conférence de presse, il a partagé un constat alarmant : de nombreux jeunes diplômés se retrouvent dans des situations précaires, souvent désorientés et sans réel plan pour leur avenir. Cette réalité les pousse à se tourner vers des voies peu avantageuses et, parfois, même dangereuses. C’est un phénomène que l’on observe partout, pas uniquement dans la région du Moyen-Chari.
Pour étayer son propos, Mandarngué souligne que selon une enquête menée par une ONG pertinente, près de 60 % des jeunes diplômés des écoles secondaires dans la région Afrique subsaharienne avouent ne pas avoir de perspective d’emploi sous deux ans après l’obtention de leur diplôme. Ce chiffre alarmant souligne l’importance de s’attaquer à cette problématique afin de redonner espoir à ces générations qui aspirent à un meilleur avenir.
Un appel à la responsabilité collective
À travers Solkem, Mandarngué ne se contente pas de relater des faits ; il lance un appel vibrant à la communauté du Moyen-Chari. Dans un moment clé du film, il interpelle les habitants, les exhortant à assumer collectivement la responsabilité de l’avenir des jeunes. Il souligne l’importance de créer un environnement favorable qui encourage l’épanouissement personnel et professionnel des jeunes, que ce soit à travers des initiatives locales, des programmes de formation ou encore des partenariats avec des organisations qui œuvrent pour l’emploi des jeunes.
Dans ce contexte troublant, le réalisateur rappelle aussi l’importance de la protection des jeunes filles vulnérables. En effet, le film aborde des questions délicates, telles que les abus que certains jeunes hommes peuvent exercer sur des filles en situation précaire. Cette mise en scène n’est pas là pour juger, mais pour sensibiliser et engager une discussion essentielle sur les valeurs de respect et de solidarité.
Le cinéma comme outil de transformation sociale
Encourager la créativité chez les jeunes
En marge de cette perspective sociale, Mandarngué et son équipe ont également profité de cette annonce pour encourager la jeunesse à s’intéresser davantage au domaine artistique, en particulier au cinéma, qui demeure encore sous-exploité dans la province. Avec ce court-métrage, la compagnie artistique Mandarngué souhaite prouver que le cinéma peut être un vecteur puissant de changement, capable d’aborder des thématiques contemporaines tout en offrant aux jeunes une plateforme pour exprimer leurs idées et leur créativité.
L’importance des décors locaux
Il est à noter que le film Solkem a été tourné dans la ville de Sarh et dans le canton de Djoli. Les décors authentiques choisis pour le tournage mettent en avant la richesse culturelle et la réalité de la vie des jeunes de cette région. Ce choix de localisation ne fait pas qu’ajouter de l’authenticité au film ; il sert également à renforcer le lien entre les histoires racontées et les personnes qui les vivent. En intégrant ces éléments locaux, Mandarngué s’assure que le film résonne profondément avec le public, offrant une représentation fidèle de leurs préoccupations.
Un événement à ne pas manquer
Détails du lancement
Le lancement officiel de Solkem est prévu pour le vendredi 07 février 2025 au Palais des Arts et de la Culture Ngarta Tombalbaye de Sarh. Cet événement promet d’être un moment mémorable, réunissant artistes, jeunes, et membres de la communauté locale pour célébrer la vie et l’art au service de la société. L’atmosphère sera propice à la discussion et aux échanges, permettant aux jeunes de se projeter dans l’avenir avec des ambitions revitalisées.
Critique constructive et pistes de réflexion
L’avenir du cinéma dans la région
Il est fondamental de reconnaître que, bien que cette initiative soit louable, elle ne doit pas être considérée comme un effort isolé. Des initiatives semblables doivent être entreprises dans d’autres secteurs artistiques pour créer une véritable dynamique culturelle. En misant sur la formation professionnelle dans le domaine du cinéma et des arts, les jeunes auront davantage d’opportunités d’expression et d’emploi, détruisant ainsi le cycle de l’incertitude et de la précarité.
Vers un écosystème artistique
À l’avenir, il serait bénéfique d’établir un écosystème artistique solide qui soutienne les jeunes artistes dans leurs projets, qu’ils soient cinématographiques, théâtraux ou musicaux. Des partenariats avec des institutions éducatives et des organisations non gouvernementales pourraient catalyser ce changement en apportant des ressources nécessaires pour développer des projets artistiques ambitieux. De plus, impliquer les jeunes dans la planification et la réalisation de ces projets encouragera leur engagement et leur sentiment de responsabilité.
Conclusion
En somme, Solkem n’est pas qu’un simple film ; c’est un cri du cœur, une invitation à la réflexion et à l’action. En abordant des sujets aussi urgents que l’avenir des jeunes et les problèmes sociaux qui en relèvent, Mandarngué et son équipe insufflent une nouvelle vie dans la manière dont nous percevons l’art et son potentiel de transformation. Ce projet est un appel à l’écoute, à la solidarité, et à l’amour : des valeurs essentielles pour bâtir une communauté plus forte et résiliente.
L’expérience du cinéma peut ouvrir des portes, non seulement pour les artistes, mais pour toute la collectivité. C’est en croyant en la jeunesse et en soutenant ses initiatives que nous pourrons construire un avenir plus radieux, où chaque jeune aura la possibilité de réaliser ses rêves. Nous vous invitons donc à participer à cette première, à vous engager et à réfléchir à votre rôle dans le soutien à cette génération montante. Ensemble, faisons briller les étoiles du Moyen-Chari.