appel à une collaboration accrue pour accélérer la transition énergétique verte en Afrique
Introduction : Un Équilibre Crucial pour l’Avenir
En octobre 2024, un événement marquant s’est tenu à Washington D.C., à l’hôtel Four Seasons : la huitième conférence Babacar Ndiaye. Cet événement a fait résonner l’importance cruciale de la lutte contre le changement climatique tout en répondant aux besoins de développement urgents des pays africains. À une époque où des milliers de voix s’élèvent pour clamer que le climat est en crise, cette conférence a mis en lumière un dilemme central : comment les pays du continent peuvent-ils naviguer entre les aspirations de croissance économique et la nécessité vitale de préserver notre planète pour les générations futures ?
À l’unisson des discussions, le thème de la conférence, « Sauver des vies aujourd’hui c’est sauver la planète pour l’avenir : la ZLECAf peut-elle résoudre le dilemme du changement climatique ? », a favorisé des échanges d’idées fructueux sur le rôle de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf). Cette initiative, la plus exceptionnelle à ce jour sur le continent, pourrait concevoir un modèle commercial redéfini capable de favoriser à la fois le développement économique et la durabilité environnementale. Mais ce sujet dépasse largement des considérations commerciales ; il touche à notre responsabilité collective vis-à-vis de l’avenir de la planète.
La ZLECAf : Un Véritable Catalyseur de Transformation
Contextualisation de la ZLECAf
La Zone de libre-échange continentale africaine, ou ZLECAf, n’est pas simplement une initiative commerciale parmi d’autres. C’est un projet ambitieux, qui a pour objectif d’intégrer les économies africaines en supprimant les barrières douanières et en facilitant le commerce intra-africain. Avec plus de 1,2 milliard de consommateurs, ce marché commun a le potentiel de favoriser une croissance économique substantielle tout en offrant un tremplin pour des pratiques commerciales durables.
Loin d’être un simple accord commercial, la ZLECAf est perçue comme un puissant moyen pour les pays d’Afrique de s’engager franchement dans un processus de transition verte. La conférence a été le lieu idéal pour explorer comment cette zone de libre-échange pourrait, d’une part, stimuler la croissance économique et, d’autre part, contribuer à la lutte contre le changement climatique.
Exemples Concrets de Développement Durable
Dans plusieurs pays africains, des initiatives inspirantes ont déjà vu le jour en intégrant des pratiques durables dans le cadre de la ZLECAf. Par exemple, au Ghana, un projet visant à exporter du cacao biologique a permis non seulement de générer des revenus pour les agriculteurs, mais aussi de préserver les écosystèmes locaux. En renforçant leurs chaînes d’approvisionnement locales et en réduisant leur dépendance vis-à-vis des importations à longue distance, les pays peuvent non seulement diminuer leur empreinte carbone, mais aussi produire des biens avec une valeur ajoutée significative.
De plus, la création de centres de production régionaux pourrait réduire le besoin d’importation et d’exportation, minimisant ainsi les émissions de gaz à effet de serre liées au transport. Les gouvernements africains, en collaboration avec des investisseurs privés et des ONG, ont un rôle essentiel à jouer pour transformer ces possibilités en réalités concrètes.
Le Changement Climatique : Un Défi Urgent
Les Risques Liés au Changement Climatique
Le rapport alarmant sur le changement climatique souligne que l’Afrique souffre déjà des conséquences désastreuses des événements climatiques extrêmes. Selon une étude récente de la Banque mondiale, les pertes économiques dues à des événements climatiques extrêmes pourraient atteindre 45 milliards de dollars par an d’ici 2040 sur le continent. Cette réalité met en exergue l’urgence d’actions coordonnées pour bâtir une résilience au changement climatique.
Des millions de personnes dépendent aujourd’hui de l’agriculture vivrière, qui est particulièrement vulnérable aux variations climatiques. Les sécheresses prolongées, les inondations et l’érosion des sols sont autant de menaces qui pourraient anéantir des années de progrès en matière de développement économique. Le Pr Benedict Oramah, président d’Afreximbank, a vivement rappelé que le changement climatique est la « plus grande menace pour le développement, en particulier en Afrique », où la survie économique de milliers de communautés repose sur la santé de l’environnement.
Appel à l’Action Global
Il est pourtant décevant de constater que les discussions mondiales sur le climat sont souvent centrées sur des objectifs de réduction des émissions, faisant fi des considérations sur l’atténuation des impacts déjà ressentis sur le continent africain. Comme l’a souligné le Dr Babacar Ndiaye, il est inacceptable d’exiger la décarbonisation d’un continent qui n’a même pas encore atteint une industrialisation significative. Le potentiel d’énergies renouvelables en Afrique est immense, avec un ensoleillement et des ressources éoliennes qui en font un candidat parfait pour une transition énergétique. Cependant, il est crucial que cette transition soit non seulement verte, mais aussi juste.
Vers une Transition Juste : Les Avantages de la ZLECAf
L’Accord sur la Zone de libre-échange continentale africaine incarne un instrument d’importance capitale pour promouvoir cette transition juste. En favorisant le développement d’industries locales, cet accord peut jouer un rôle crucial dans la réduction des émissions de carbone en minimisant la nécessité d’importer des biens de l’étranger. Le renforcement de l’industrialisation en Afrique doit également s’accompagner d’une planification stratégique pour limiter les impacts environnementaux négatifs.
La Dépendance Énergétique : Un Obstacle à surmonter
Il est impératif de reconnaître la dépendance énergétique qui en résulte pour une grande partie de la population africaine. Environ 600 millions de personnes restent privées d’électricité sur le continent. Le Dr Ndiaye a souligné qu’une telle situation constitue un handicap majeur pour l’innovation et la durabilité économique. La ZLECAf peut aider à transformer cette réalité, en favorisant des solutions énergétiques renouvelables adaptées aux besoins locaux.
Des exemples tels que des initiatives solaires communautaires et des mini-réseaux ont déjà montré comment l’accès à une énergie propre et abordable peut transformer des communautés entières. La conjonction de ces efforts avec des stratégies commerciales renforcées par la ZLECAf pourrait engendrer un changement positif significatif.
Critique Constructive : Vers une Meilleure Intégration des Politiques
Il est essentiel d’évaluer les progrès réalisés dans le cadre de la ZLECAf, tout en restant attentif à une critique constructive. De nombreux experts suggèrent que pour maximiser l’impact de l’accord sur le changement climatique, il serait avantageux d’intégrer des politiques de développement durable plus spécifiques. Cela pourrait inclure l’établissement de normes environnementales claires pour les investissements en infrastructure, ainsi que la promotion de l’innovation verte.
En outre, pour vraiment faire la différence, il est vital d’impliquer davantage les communautés locales dans la mise en œuvre des initiatives de la ZLECAf. Assurer la participation de toutes les parties prenantes, notamment les agriculteurs, les petites et moyennes entreprises, mais également les groupes de jeunes, pourrait avoir un effet catalyseur sur l’engagement collectif vers un avenir durable.
Conclusion : Ensemble pour un Avenir Durable
La huitième conférence Babacar Ndiaye a non seulement mis en lumière les défis auxquels l’Afrique est confrontée, mais elle a également illustré les opportunités qui se présentent grâce à la ZLECAf comme levier de changement. En équilibrant intelligemment les besoins de développement immédiats avec les impératifs climatiques à long terme, le continent peut naviguer vers un avenir qui valorise à la fois la croissance économique et la durabilité.
Il est temps, plus que jamais, d’insuffler une dynamique nouvelle dans nos approches à l’égard du changement climatique. L’avenir de l’Afrique, et par extension celui de notre planète, dépend de nos choix et de nos actions d’aujourd’hui. Engagés ensemble sur cette voie, nous avons le pouvoir de façonner un avenir où l’économie prospère en harmonie avec l’environnement, garantissant ainsi un héritage durable pour les générations futures. Relever ce défi, c’est se donner l’opportunité de devenir les véritables architectes d’un avenir meilleur.