Vers un Tchad de Droit : L’Importance des Confits Fonciers et de l’Accès à la Terre

Imaginez une communauté où chacun, indépendamment de son statut social, a droit à un terrain pour y bâtir sa vie, élever sa famille et tisser des liens avec ses voisins. C’est cette vision de l’accès à la terre que l’Union Européenne soutient, à travers l’Instrument Européen pour la Démocratie et les Droits de l’Homme (IEDDH). Ce projet, novateur et ambitieux, vise à renforcer les capacités des organisations locales pour prévenir les conflits fonciers et promouvoir les droits de tous à l’accès à la terre. Le 31 octobre 2024, cet espoir a pris forme lors d’un atelier de restitution, organisé par le consortium des ONG ODIL, ATHAS, ACAT-Tchad et Condirect, à la salle polyvalente du Lycée Acyl Ahmat Akhabach d’Ati.

Un Atelier Prometteur

Cet événement s’est déroulé sous la présidence du secrétaire général de la province, soulignant l’importance du soutien institutionnel dans la lutte pour les droits fonciers. La présence d’un cadre administratif de cette ampleur témoigne de l’engagement des autorités locales à s’attaquer aux défis auxquels les populations font face en matière d’accès à la terre.

Le Discours d’Introduction

Au cours de l’atelier, Tapmi Aron Inbo, le chargé de communication et chef de mission, a pris la parole pour poser les bases des discussions. Il a expliqué comment l’Union européenne, par le biais du projet, cherche à promouvoir non seulement la démocratie, mais aussi les droits de l’homme et les libertés fondamentales. Le Tchad aspire à devenir un État de droit, respectueux des valeurs universelles qui garantissent la dignité humaine. Tapmi a insisté sur le lien insécable entre l’accès à la terre et la dignité humaine, relevant que chaque individu mérite un espace où il peut s’épanouir.

Les Activités du Projet : Un Bilan Étape par Étape

Le chargé de suivi-évaluation, Benoudji Absolom, a ensuite présenté les différentes activités réalisées dans le cadre du projet. Celui-ci couvre quatre provinces et a pour but d’évaluer l’impact sur le public cible, en identifiant les défis rencontrés ainsi que les succès obtenus. Des ateliers de sensibilisation ont été organisés pour informer les communautés sur leurs droits fonciers, avec un accent particulier sur la médiation des conflits, souvent une source de tensions dans les zones rurales.

Impact et Retombées : Quelles Perspectives pour l’Avenir?

L’atelier a pris un tournant crucial lorsque Benoudji a invité les participants à partager leurs réflexions sur les retombées de ce projet dans la province du Batha. Les témoignages recueillis mettent en lumière les améliorations notables dans la gestion des conflits fonciers. Il a été constaté que les ateliers de sensibilisation avaient permis non seulement de réduire les tensions entre voisins, mais aussi d’améliorer le dialogue au sein des communautés.

Les Témoignages du Terrain

Un participant, représentant une ONG locale, a partagé une expérience marquante où un conflit foncier a été résolu grâce à l’implication des leaders communautaires. Cette victoire a non seulement permis aux familles de retrouver la paix, mais elle a aussi renforcé la cohésion sociale. Ces exemples illustrent comment le projet a non seulement un impact sur l’accès à la terre, mais joue également un rôle crucial dans la promotion d’une culture de dialogue et de respect mutuel.

Les Défis à Relater

Malgré ces succès, des défis demeurent. Les participants ont souligné la nécessité d’une meilleure coordination entre les organisations, les autorités locales et les communautés pour maximiser les résultats. De plus, certains ont exprimé leurs préoccupations au sujet de la durabilité des initiatives mises en place, mettant en évidence l’importance d’un suivi continu et d’un renforcement des capacités des acteurs locaux.

Évaluation Critique : Un Nouveau Regard sur l’Accès à la Terre

Une évaluation critique du projet révèle que bien que des avancées significatives aient été réalisées, il est nécessaire d’intégrer des solutions innovantes pour pérenniser ces résultats. Ces solutions pourraient impliquer l’utilisation de la technologie numérique pour faciliter la gestion foncière ou l’instauration de mécanismes de médiation communautaire plus efficaces. Les leçons tirées de l’expérience des participants doivent également nourrir la conception future des politiques publiques relatives à l’accès à la terre.

Conclusion : Une Rue à Double Sens

En guise de conclusion, l’atelier de restitution a montré qu’en matière de droits fonciers, la sensibilisation et l’éducation sont essentielles dans la construction d’une société pacifique et respectueuse des droits de chacun. Le projet a réussi à amorcer une dynamique positive dans des zones souvent touchées par des conflits. Toutefois, il incombe à tous les acteurs – ONG, autorités publiques et communautés – de veiller à ce que cet élan se poursuive.

En fin de compte, chaque individu doit se sentir partie prenante d’un processus qui vise à faire du Tchad un modèle de démocratie et de respect des droits humains. Avec l’engagement des acteurs locaux et l’appui des partenaires internationaux, il est possible d’ouvrir la voie vers un avenir où l’accès à la terre est garanti pour tous, sans distinction. La transformation est en marche ; chacun d’entre nous peut jouer un rôle clé dans cette quête de justice et de dignité. Prenons alors la responsabilité d’agir pour concrétiser cette vision, pour nous-mêmes et pour les générations à venir.