Audition de l’activiste Pulchérie Gbalet en Côte d’Ivoire

Publié le
21.01.2023 à 02h18
par
APA

Son Conseil entend à nouveau introduire une demande de mise en liberté après le rejet d’une précédente requête dans l’affaire des 49 militaires ivoiriens récemment graciés au Mali.Cette audition devrait permettre de « compléter son dossier » en vue d’une décision judiciaire. Deux possibilités s’offrent au juge d’instruction, à savoir le renvoi de l’affaire en correctionnel ou la relaxe de cette activiste de la société civile ivoirienne.    

La présidente d’Alternative citoyenne ivoirienne (ACI), une association de défense des droits de l’Homme, Pulchérie Gbalet, accusée d’« entente avec les agents d’une puissance étrangère», a été auditionnée le mardi 17 janvier 2023 par la juge d’instruction du 10e Cabinet, à la cellule spéciale d’enquête.  

Interpelée en août 2022 à la suite de déclarations sur les réseaux sociaux dans l’affaire des 49 militaires ivoiriens graciés au Mali, la militante de la société civile a été dans le cadre de l’instruction judiciaire, entendue mardi 17 janvier 2023 par un juge d’instruction.

Quarante-six (46) militaires ivoiriens ont été condamnés le 30 décembre 2022 par la Cour d’assises de Bamako, en audience spéciale, à 20 ans de prison et trois soldates, à la peine de mort par contumace. Ces 49 soldats, arrêtés le 10 juillet 2022 étaient soupçonnés d’être des « mercenaires ».

Figure de la société civile ivoirienne, Pulchérie Gbalet, avait été interpellée et détenue à son retour du Mali, dans un contexte de tension entre Abidjan et Bamako. Aujourd’hui, les 49 soldats ivoiriens jouissant d’une grâce présidentielle, la défenseuse des droits de l’Homme pourrait bénéficier d’une clémence du juge.


Mme Pulchérie Gbalet s’était rendue au Mali. De retour de son voyage, en Côte d’Ivoire, elle s’est prononcée dans une vidéo, postée sur les réseaux sociaux, sur l’affaire des 49 militaires ivoiriens qui étaient détenus au Mali.  

Le procureur de la République de Côte d’Ivoire, Richard Adou, a dans un communiqué indiqué qu’elle a « rencontré certaines personnalités et à son retour en Côte d’Ivoire, le 03 août 2022, elle a été interrogée par les agents enquêteurs sur les motifs de son voyage ». 

Il lui est reproché « des manœuvres de nature à jeter du discrédit sur les institutions et à occasionner des troubles graves à l’ordre public, et de diffuser des nouvelles fausses de nature à entraîner une atteinte au moral de la population ».    

Selon le procureur, ces faits sont d’une « gravité qui tombe sous le coup des articles 155 ; 179 et 183 du Code pénal et sous les chefs d’entente avec les agents d’une puissance étrangère de nature à nuire à la situation militaire et diplomatique de la Côte d’Ivoire ».