
CEMAC : Le Cameroun et la Guinée Équatoriale Émergent comme Pilliers Économiques Régionaux en 2024 : Décryptage des Tendances Actuelles
CEMAC en 2024 : Le Gabon et le Tchad, les Nouveaux Gardiens de la Stabilité Financière
Le paysage économique de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) connaît une transformation notable en 2024, avec le Gabon et le Tchad se démarquant comme les principaux contributeurs nets en devises. Cette évolution intervient dans un contexte de baisse globale de la balance des transactions courantes, passée de 7,9 % du PIB en 2023 à 6,8 % en 2024, souligne la Banque des États de l’Afrique Centrale (BEAC). Ces chiffres suscitent de profondes réflexions sur la capacité de la zone à maintenir sa stabilité économique.
Les Enjeux de la Contribution Gabonaise et Tchadienne
L’importance du Gabon et du Tchad dans l’équilibre financier de la CEMAC ne cesse de croître. En affichant un solde de 3,3 %, le Tchad se distingue par une utilisation modérée de ses devises, défiant les tendances plus déficitaires observées dans d’autres États membres. Cette performance révèle un modèle de gestion économique qui pourrait servir d’exemple. Boris Ngouka, un analyste financier basé à N’Djaména, commente : "Le succès du Tchad repose sur sa capacité à intégrer des réformes budgétaires tout en limitant les dépenses non essentielles."
Des États Membre Sous Pression : Des Équations Complexes à Résoudre
En revanche, le Cameroun, la Guinée équatoriale, le Congo et la Centrafrique luttent sous le poids de soldes négatifs, galvanisant des inquiétudes croissantes. Bien que le Cameroun ait réussi à réduire son déficit de 4,3 % à 2,9 % du PIB, les baisses significatives observées dans d’autres pays créent un climat d’incertitude. Avec un déclin à -10,3 % pour le Congo et à -5,2 % pour la Guinée équatoriale, les défis pour équilibrer les budgets nationaux et préserver les réserves ne peuvent être sous-estimés.
Couverture des Importations et Impact des Eurobonds
La couverture des importations, un indicateur clé de la viabilité économique d’une région, s’est réduite à 4,3 mois en décembre, se maintenant sous le seuil de 5 mois recommandé par le Fonds monétaire international (FMI). Ce déclin alimente le débat autour des Eurobonds, notamment après que le Gabon a refinancé un emprunt de 290 millions de dollars. Si certains voient dans cette manœuvre une fragilisation des réserves, d’autres y discernent une stratégie indispensable pour attirer des investissements et stimuler la croissance économique locale.
Réserves en Hausse Malgré les Tensions
Malgré les pressions, la balance des paiements de la CEMAC termine l’année en positif, culminant à +202 milliards FCFA, avec une augmentation des réserves de 455,1 milliards FCFA. L’évolution de ces réserves témoigne d’une dynamique économique en pleine effervescence et d’une gestion prudente des ressources disponibles. Selon Jacques Mbari, économiste chez Afristat, "les efforts conjugués du Gabon et du Tchad pour stabiliser les flux de devises apportent une certaine sérénité dans un environnement mondial tumultueux."
Perspectives d’Avenir pour la CEMAC
Alors que le Gabon et le Tchad apparaissent comme des piliers de la stabilité financière en 2024, l’avenir de la CEMAC dépendra de la capacité de la région à s’adapter aux nouveaux défis économiques. La diversification économique et l’investissement dans les infrastructures demeurent essentiels pour renforcer la résilience financière. Avec une possible augmentation des levées de fonds à l’horizon 2025, tels que le projet du Tchad de mobiliser 628 millions de dollars, les regards se tournent vers la mise en œuvre de stratégies économiques robustes et inclusives.
En conclusion, le bilan économique actuel de la CEMAC, malgré certaines disparités, est source d’un optimisme prudent. Le renforcement des politiques monétaires et fiscales adaptées à chaque État membre sera crucial pour assurer une croissance durable. À mesure que l’année progresse, le suivi des réformes engagées et l’évaluation de leur impact sur l’économie régionale continueront d’alimenter le débat public et d’orienter les décisions stratégiques à venir.