clarification de l’ONG Alerte Santé sur l’incident du poste de santé fixe de Fende 2

Introduction : Un appel urgent à la protection des agents de santé au Tchad

Dans un monde où l’accès aux soins de santé est déjà un défi pour de nombreuses populations, la sécurité de ceux qui soignent revêt une importance cruciale. Le Tchad, un pays qui lutte depuis des années pour stabiliser ses institutions et assurer un accès équitable à la santé, a récemment été le théâtre d’un incident tragique qui envoie un message alarmant. Dans la nuit du 7 au 8 septembre, un groupe armé a attaqué les agents de santé du poste fixe de Fende 2, faisant resurgir les craintes liées à la sécurité des travailleurs humanitaires. Cet évènement souligne non seulement les dangers auxquels sont confrontés ces professionnels de santé, mais aussi l’urgence d’une réponse collective pour protéger ceux qui consacrent leur vie au service des autres.

Les faits marquants de l’incident à Fende 2

Vers minuit, au sein de la région de Liwa, une attaque brutale a frappé le poste de santé de Fende 2, situé à 18 km de Kiskra et à environ 40 km de Liwa. Un groupe armé non étatique a lancé une offensive contre le personnel médical, plongeant cette petite communauté dans un climat d’angoisse. L’infirmier chef de poste a tragiquement perdu la vie dans l’attaque, soulignant le coût humain de la violence à l’encontre des agents de santé.

Au-delà de la perte de vie, deux agents de santé ont été enlevés, tandis que les trois autres membres de l’équipe ont eu la chance de retrouver la sécurité. Cet évènement tragique remet en question non seulement la sécurité des professionnels de santé, mais aussi celui de la population qui dépend de leurs services. Contrairement aux informations initiales répandues dans l’urgence, il est crucial de préciser que le poste de santé de Fende 2 relève des autorités sanitaires tchadiennes, en liaison directe avec le district sanitaire de Liwa et la délégation sanitaire de Bol.

Soutien et réponse des ONG en temps de crise

Face à cette crise, l’ONG tchadienne Alerte santé, partenaire d’ALIMA (Alliance for International Medical Action), joue un rôle essentiel dans le soutien aux soins de santé dans cette région. En tant que partenaire privilégié, Alerte santé assure un appui technique vital pour le fonctionnement du poste de santé de Fende 2. Cependant, suite à l’attaque, toutes les activités sanitaires ont été suspendues, et le personnel concerné a été mis en sécurité, reflétant le besoin urgent d’évaluer les protocoles de sécurité dans les zones à risque.

Pour atténuer le traumatisme causé par cet incident, un soutien psychologique a été mis en place pour les agents de santé impactés. Cette étape est essentielle pour le bien-être psychologique de ceux qui travaillent dans des conditions souvent périlleuses et incertaines. En effet, la santé mentale des professionnels de santé est tout aussi cruciale que leur sécurité physique, et elle doit être priorisée dans les réponses aux crises.

Libération des agents de santé enlevés : une priorité pour les autorités

Les autorités tchadiennes sont mobilisées pour faciliter la libération des deux agents de santé enlevés. Face à ce type de situation, les pouvoirs publics doivent non seulement oeuvrer pour la sécurisation des zones touchées, mais également dialoguer avec les groupes armés pour éviter que de tels incidents ne se reproduisent. Alerte santé maintient des contacts réguliers avec ces autorités, montrant ainsi l’importance d’une collaboration entre les ONG et l’État dans la réponse humanitaire.

Cela fait maintenant depuis 2018 qu’Alerte santé, soutenue par ALIMA, agit dans le district de Liwa, fournissant des soins nutritionnels et de santé aux personnes déplacées internes (PDI). Leur travail est d’une nécessité vitale dans cette région, où les besoins de santé de la population sont souvent négligés dans les discussions politiques.

Une violence insupportable : dénonciation des attaques contre le personnel de santé

Alerte santé et ALIMA ne se contentent pas de fournir des soins, elles dénoncent également les violences à l’encontre des agents de santé qui sont en première ligne pour offrir une assistance humanitaire. Chaque attaque non seulement compromet le travail de ces équipes dévouées, mais décourage également d’autres professionnels de santé à venir travailler dans des régions déjà vulnérables. Cela crée un cercle vicieux de moins de soins pour les populations qui ont le plus besoin d’assistance.

Les attaques contre les travailleurs de la santé ne sont pas un phénomène isolé. Partout dans le monde, les agents de santé continuent d’être des cibles dans des conflits armés et des contextes d’instabilité politique. Cela rappelle l’urgence d’un cadre légal international qui garantisse leur protection et de mécanismes en place pour prévenir ces violences.

Vers une meilleure protection des agents de santé : pistes de réflexion

Il est impératif que des solutions durables et proactives soient mises en place pour améliorer la sécurité des agents de santé dans des zones à risque. Voici quelques pistes de réflexion :

  1. Renforcement des lois sur la protection des travailleurs humanitaires : Les gouvernements doivent s’engager à respecter et à faire respecter les normes internationales qui protègent les professionnels de santé.

  2. Collaboration avec les acteurs locaux : Créer des partenariats entre ONG, autorités locales et communautés pour établir des stratégies de sécurité adaptées à chaque contexte.

  3. Formation et sensibilisation : Former le personnel de santé sur les protocoles de sécurité, mais aussi sensibiliser les communautés sur l’importance de préserver ces acteurs cruciaux pour le bien-être collectif.

  4. Soutien psychologique continu : Mettre en place des services de soutien psychologique à long terme pour les travailleurs humanitaires, afin de favoriser leur bien-être mental.

  5. Adoption d’approches innovantes : Que ce soit par l’utilisation de la télémedicine ou d’autres solutions technologiques, il faudrait envisager des alternatives pour continuer à fournir des soins dans des environnements sécurisés.

Conclusion : Un appel à l’action et à la solidarité

L’incident tragique du 7 au 8 septembre à Fende 2 est une douloureuse piqûre de rappel sur les réalités auxquelles sont quotidiennement confrontés les agents de santé au Tchad et dans d’autres régions en crise. À travers le sacrifice d’un agent et l’enlèvement de deux autres, nous prenons conscience de l’importance vitale de leur travail et des dangers qui les menacent.

Nous devons appeler à une solidarité collective afin de garantir la sécurité de tous les travailleurs de santé qui, jour après jour, se dévouent pour sauver des vies. Afin d’éviter que de telles tragédies ne se reproduisent, il est temps d’agir, non seulement en soutenant ceux qui œuvrent sur le terrain, mais aussi en exigeant des politiques qui renforcent leur sécurité et leur dignité.

La libération rapide des agents de santé enlevés est une préoccupation pressante pour toutes les parties prenantes concernées. Ensemble, unissons nos voix pour dénoncer la violence et protéger ceux qui font de leur mieux pour soigner et aider les autres. La santé est un droit, et ceux qui en sont les gardiens méritent sont protection.