Combien de personnes sont décédées le 20 octobre lors des événements ?
Tout porte à croire que les chiffres officiels diffèrent de ceux obtenus après les enquêtes de la CNDH. Au final, qui dit vrai ? À cela s’ajoute le rapport de Human Rights Watch, qui contredit le gouvernement sur plusieurs points, mais qui malheureusement ne confirme pas le nombre de personnes tuées. En combinant les différents chiffres, le nombre de victimes grimpe.
Pourtant, cela ne devrait pas arriver si le dialogue national inclusif et souverain était réellement sincère. Le président Mahamat Idriss Déby n’a pas mesuré les conséquences de son projet de se maintenir au pouvoir. C’est pourquoi son aveu « je regrette les manifestations du 20 octobre dernier » laisse des interrogations. Même s’il est difficile de donner un chiffre exact du nombre de personnes tuées, le plus important est de songer à une réparation. Car un adage populaire dit « on ne peut jeter une pierre et la rattraper ». Le gouvernement doit comprendre que les cicatrices du 20 octobre dernier ne seront pas effacées par des discours, mais plutôt par des actions. Comment peut-on faire la paix alors que certains ont été tués injustement et d’autres sont portés disparus ? Le plus urgent est la démission du gouvernement de transition et un dialogue franc avec l’opposition, la société civile et les associations de défense des droits de l’Homme. Sinon, le pire n’est pas encore évité.