comment ARISE IIP entend faire de la filière viande le fer de lance de l’industrialisation
Au Tchad, l’élevage est l’un des secteurs les plus dynamiques de la région. Le pays compte plus de 100 millions de têtes de bétail, un potentiel de production énorme mais jusqu’ici sous-exploité, car seulement 700 000 têtes sont exportées chaque année.
L’objectif de Laham Tchad est de réduire l’écart entre la ressource disponible et la capacité de production. Concrètement, l’entreprise s’inscrit dans le cadre d’un partenariat public-privé où l’État tchadien détient 35% des parts sociales de l’entreprise, tandis qu’ARISE IIP 65%.
Un label Tchad pour certifier la qualité sanitaire et nutritionnelle de la production
Particulièrement ambitieux, le projet consiste à investir 500 milliards de FCFA, soit plus de 760 millions d’euros, pour mettre en place un outil de production de grande ampleur. L’objectif est d’industrialiser la filière viande du pays, tout en certifiant la qualité sanitaire et nutritionnelle de la viande via la création d’un label Tchad. Concrètement, le financement servira à la construction d’une unité de production principale, un grand abattoir, appuyé par la mise en service de sept zones industrielles dédiées à l’élevage et à la production de viande. Ces dernières seront notamment déployées dans les villes de N’Djamena, Dermaya et Dourbali.
Des dizaines milliers d’emplois créés en perspective
Une fois opérationnel, le projet devrait générer plus de 35 000 emplois, ce qui est une perspective positive à l’heure où les pays du Sahel, voire du continent, sont touchés par un chômage important chez les jeunes. L’industrialisation va permettre au Tchad de produire avec plus de valeur ajoutée et ainsi progresser sur la chaîne de valeur internationale de la filière viande. Les exportations, et la richesse produite, n’en seront que plus conséquentes, ce qui pourra être réinvesti dans l’industrialisation d’autres secteurs. C’est la raison pour laquelle le projet a reçu le soutien du Fonds pour le Développement des Exportations en Afrique (FEDA). Cette institution créée par la Banque Africaine d’Import-Export (Afreximbank) a consenti un financement de près de 90 millions de dollars pour le projet.
Ce type de projet est fondamental pour sortir les économies africaines de leur « mal hollandais ». Majoritairement, ces dernières sont basées sur des ressources de rentes périssables (minerais, hydrocarbures) ou à faible valeur ajoutée (matières premières agricoles, etc.). De ce fait, les pays africains vendent à perte leurs matières premières aux pays industrialisés et n’échangent que peu entre eux. Pour bon nombre d’experts et d’économistes, l’industrialisation et la dynamisation des exportations est un remède à ce cercle vicieux.