Coordination entre le Tchad, le Niger et l’ONU pour le retrait des mercenaires et combattants étrangers

La Libye se trouve actuellement en proie à une lutte de pouvoir, divisée entre deux gouvernements, l’un reconnu par la Chambre des représentants à Tobrouk (est) et l’autre reconnu par les Nations Unies.

Dans ce contexte, la présence de forces étrangères et de « mercenaires » dans le pays suscite de grandes inquiétudes chez les politiques libyens. Dans un effort pour résoudre ce problème, un mécanisme de coordination conjointe pour le retrait des mercenaires et combattants étrangers de Libye, a été mis en place.

La Commission militaire mixte 5+5 et les comités de liaison du Soudan, du Niger et de la Libye ont approuvé ce mécanisme. L’annonce a été faite après une réunion de deux jours au Caire présidée par le représentant spécial du secrétaire général des Nations Unies pour la Libye, Abdoulaye Bathily.

Le représentant spécial a salué les efforts du gouvernement égyptien pour faciliter le dialogue entre les parties libyennes et a souligné l’importance des progrès accomplis pour la stabilité et la paix durable en Libye et dans la région en général. Il a également remercié le leadership de la JMC 5+5 et les comités de liaison pour leur engagement à retirer les forces et combattants étrangers de Libye.

L’envoyé de l’ONU en Libye, M. Batili, se rendra également au Soudan, au Tchad et au Niger pour coordonner la sortie rapide des mercenaires de Libye. Le mécanisme de coordination conjointe est considéré comme un pas important vers la stabilité, la paix et l’organisation d’élections en 2023.

Le Soudan et le Tchad, en tant que voisins de la Libye, sont également très attentifs à la situation. Les présidents du Conseil de souveraineté soudanais, Abdel Fattah Al-Burhan, et le président tchadien de la période de Transition, Mohamed Idriss Deby, se sont récemment réunis pour discuter de la situation en Libye et de la sécurisation des frontières communes entre leurs pays.

Ils ont convenu de travailler ensemble pour aider les Libyens à trouver une solution de paix. Le chercheur et juriste libyen Ramadan Al-Tuwaijer, cité par la presse libyenne, a déclaré que chaque Libyen appelle actuellement à la nécessité de retirer toutes les forces étrangères et de mettre fin à leur présence dans le pays, sans exception, y compris les forces américaines et russes.

Par ailleurs, il a souligné l’importance de ne pas laisser la Libye devenir un champ de bataille entre les pays en conflit pour contrôler le monde, comme c’est le cas en Syrie et en Ukraine. En raison de la division et du conflit armé en Libye au cours de la dernière décennie, les différentes parties du pays ont recherché l’aide de milices et de « mercenaires » de l’extérieur du pays.

Les vastes frontières ont également permis aux rebelles tchadiens de pénétrer à l’intérieur de la Libye. Cependant, le Tchad s’oppose à un départ précipité des mercenaires de Libye. Le pays estime que leur retrait doit être coordonné avec les autorités libyennes pour éviter que les combattants étrangers ne rejoignent les groupes armés qui menacent la stabilité du Tchad et d’autres pays voisins.

Le Tchad a également exprimé sa préoccupation quant à la méthode utilisée pour retirer les mercenaires. Il estime que cela doit se faire dans un cadre légal et en coordination avec les pays de la région, notamment le Soudan et le Niger, afin de garantir la sécurité des habitants et des pays voisins.