dans le Kanem et le Bar El Ghazal, la réponse du corps soignant à la malnutrition

Dans le cœur de la lutte contre la malnutrition : un voyage à travers les centres de santé du Kanem

Introduction

Imaginez un nourrisson aux yeux éteints, se débattant dans les bras d’une mère inquiète dans une salle d’hôpital. La malnutrition aiguë, silencieuse mais dévastatrice, menace la vie de millions d’enfants à travers le monde. Au Kanem, une région du Tchad, cette triste réalité s’invite quotidiennement dans les couloirs des centres de santé. Ce blog vous invite à plonger dans une visite poignante, orchestrée par l’UNICEF, à travers plusieurs établissements de santé, révélant à quel point l’urgence d’agir contre la malnutrition est cruciale. Préparez-vous à rencontrer des héros silencieux, des mères courageuses, et à découvrir des solutions tangibles pour redresser la barre.

Plongée dans les centres de santé du Kanem

Une visite révélatrice

De la délégation provinciale de la Santé publique et de la Prévention du Kanem à la pharmacie provinciale d’approvisionnement, le parcours est long mais significatif. L’équipe de l’UNICEF, avec le soutien des points focaux, a visité des établissements tels que le centre de santé Mao Moto, le centre de santé Mao Mosquée, ainsi que l’hôpital provincial de Moussoro et le district sanitaire de Moussoro. Nous nous sommes concentrés sur le centre de santé publique de Tchiworou, situé à seulement 15 km au sud-est de Moussoro. Les responsables nutritionnistes ont joué un rôle clé en guidant cette exploration, permettant ainsi à l’équipe de mettre en lumière les dures réalités auxquelles sont confrontés ces centres hospitaliers.

L’objectif d’une mission humanitaire

La visite a été motivée par une urgence évidente : au Kanem et au Bahr El Ghazal, les produits fournis par l’UNICEF sont vitaux pour la vie des bébés. Ces produits alimentaires, destinés à combattre la malnutrition, garantissent non seulement la survie des enfants, mais également une protection essentielle dans un contexte humanitaire de crise. L’UNICEF joue un rôle fondamental dans la lutte contre la malnutrition dans ces régions vulnérables, fournissant un soutien crucial à ceux qui en ont le plus besoin.

Entre insécurité alimentaire et urgences médicales

Les salles d’hospitalisation que nous avons visitées, comme celles des urgences, de la phase aiguë et de la pédiatrie, révèlent des réalités troublantes. Les différents services sont souvent saturés à cause de l’insécurité alimentaire persistante et des maladies qui frappent la région. Les cas de malnutrition aiguë globale (MAG) sont alarmants, et il est indéniable que ces établissements de santé sont submergés par le besoin croissant de soins.

Voix des mères : un écho poignant

Lors de notre visite, les journalistes et les points focaux représentant divers médias nationaux ont eu l’occasion d’interroger les mères d’enfants malnutris. Ces échanges ont permis de recueillir des témoignages précieux sur les défis émotionnels et pratiques auxquels elles sont confrontées. Les conversations avec des informateurs clés dans les centres hospitaliers nous renseignent sur les facteurs qui nourrissent cette malnutrition insidieuse.

Les réponses des mères sont tout simplement révélatrices. Nombre d’elles souhaitent garder leurs bébés dans des programmes alimentaires pour continuer à bénéficier des suppléments nutritionnels. Malheureusement, le partage et même la vente de ces produits au sein des ménages sont des pratiques courantes, nuisant gravement aux efforts pour sauver ces jeunes vies. De nombreux enfants deviennent dépendants de solutions nutritionnelles comme le PLUMPY’NUT, ce qui entraîne des réadmissions fréquentes.

Les défis familiaux : une réalité paralysante

Les mères sont souvent confrontées à des pressions importantes venant de leur milieu familial. Cela les conduit parfois à quitter le programme thérapeutique ambulatoire en raison de soucis liés à la garde de leurs autres enfants ou à des conflits domestiques. De plus, beaucoup expriment des inquiétudes sur l’efficacité des produits comme le mélange maïs-soja (CSB) et sur l’absence de médicaments adaptés, même lorsque ceux-ci sont prescrits. Cette situation souligne l’urgence d’un système de santé plus réactif et accessible.

Vers un changement durable

Au-delà de la gestion immédiate de la malnutrition, des voix se font entendre en faveur d’un changement plus durable. Un besoin urgent d’abandonner la simple distribution de nourriture et de produits nutritionnels en faveur d’une sécurité alimentaire à long terme est pressenti. Les initiatives axées sur l’agriculture durable et le renforcement des moyens de subsistance visent à briser le cycle de la malnutrition.

Critique constructive

Il est donc essentiel de jauger l’efficacité des programmes de distribution alimentaire générale. Bien que ces programmes soient cruciaux dans l’immédiat, il existe un risque que leur continuation favorise un système de dépendance plutôt que de véritable autonomisation. Pour être réellement efficaces, ces programmes doivent être intégrés dans une approche plus large, incluant des formations sur les pratiques alimentaires durables et des interventions à long terme sur les moyens de subsistance.

Les interventions communautaires doivent également être renforcées. Des visites à domicile régulières et des programmes d’éducation nutritionnelle dans les communautés sont cruciaux pour améliorer la situation. Ces efforts nécessitent impérativement une collaboration étroite avec des partenaires tels qu’UNICEF, afin d’assurer que les mères ne se déplacent pas entre plusieurs centres à la recherche d’aide, mais puissent bénéficier d’une prise en charge cohérente et intégrée.

Conclusion : Un appel à l’action

La malnutrition est un combat que nous devons tous mener ensemble. En visitant les centres de santé du Kanem, nous avons été témoins de la souffrance autant que de l’espoir. Chaque mère que nous avons rencontrée porte en elle le désir ardent d’assurer un avenir meilleur pour son enfant, mais elle a besoin de soutien et de ressources pour y parvenir.

Il est impératif que chacun d’entre nous prenne conscience de la gravité de cette crise, qu’elle soit géographique, culturelle ou sociétale. Ensemble, nous pouvons œuvrer pour des solutions durables qui garantiront non seulement la survie des enfants, mais aussi leur épanouissement. Engageons-nous à soutenir des initiatives visant à combattre la malnutrition et à bâtir un avenir où chaque enfant peut s’épanouir, loin des dangers de la malnutrition. Cela nécessite notre attention, notre action collective et une volonté indéfectible d’agir au-delà des mots.