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dans le Moyen-Chari, formation sur la technique de greffage des plants de karité
Introduction
Imaginez un arbre majestueux, symbole de résilience et de durabilité : le karité. Dans de nombreuses régions d’Afrique, cet arbre est bien plus qu’un simple végétal ; il est au cœur de l’économie locale, fournissant à des milliers de familles des noix précieuses utilisées pour la fabrication de beurre, de cosmétiques et d’autres produits de consommation. Pourtant, pensez-vous qu’il faille parfois jusqu’à vingt ans pour qu’un arbre de karité parvienne à sa pleine maturité ? Cette attente, bien que traditionnelle, représente un défi pour les agriculteurs. Heureusement, la science et l’innovation agricole nous offrent des solutions. C’est dans ce contexte que la Coopération suisse, par le biais de son projet SODEFIKA, a mis en œuvre une initiative révolutionnaire. En février 2025, elle a lancé une formation pratique sur la technique prometteuse de greffage des plants de karité dans la province du Moyen-Chari. À travers cet article, nous allons explorer les détails de cette formation innovante, son impact sur la production de karité et son rôle essentiel dans la préservation de l’environnement.
Contexte et objectifs de la formation
Dans un monde où les ressources naturelles s’épuisent et où les techniques agricoles conventionnelles montrent leurs limites, l’innovation devient une nécessité. La technologie de greffage des plants de karité a pour but non seulement d’améliorer les rendements agricoles, mais aussi de sauvegarder l’environnement. La formation, qui s’est tenue du 27 au 28 février 2025, a été soigneusement élaborée pour répondre aux besoins des différents acteurs du secteur. Elle s’adresse spécifiquement aux agents du ministère de l’Environnement, de la Pêche et du Développement durable, ainsi qu’aux professionnels de l’Agence Nationale d’Appui au Développement Rural (ANADER), des enseignants-chercheurs de l’Université de Sarh, et des chercheurs de l’Institut Tchadien de Recherche Agronomique pour le Développement.
Les objectifs principaux de cette formation se résument en deux points clés : d’une part, transmettre des compétences pratiques en matière de greffage afin de réduire le temps de maturation des arbres de karité à seulement 4 à 5 ans, et d’autre part, protéger et favoriser la durabilité des ressources naturelles. En comparaison avec les méthodes traditionnelles qui peuvent prendre jusqu’à vingt ans, cette approche représente une avancée significative, tant pour les agriculteurs que pour l’environnement.
Une formation pratique sur le terrain
La formation s’est déroulée dans les forêts luxuriantes des cantons Banda et du village Ndila, dans le canton de Koumogo. Ces lieux ont été sélectionnés pour leur abondance d’arbres de karité, offrant ainsi un cadre idéal pour les démonstrations pratiques. Les participants, issus de localités comme Goré, Bebedja, Doba, Koumra et Sarh, ont eu l’occasion d’appliquer directement leurs connaissances sur le terrain, rendant l’apprentissage à la fois interactif et enrichissant.
Au cours de ces sessions, les participants ont non seulement appris les techniques de greffage, mais aussi l’importance de la patience et de l’observation dans le jardinage. "En maîtrisant la technique de greffage, nous espérons non seulement produire des noix de karité plus vite, mais aussi obtenir des fruits d’une qualité supérieure", a déclaré l’un des participants avec enthousiasme.
Les retours des participants
Les impressions des participants étaient unanimes et enthousiastes. Lors de la formation, plusieurs d’entre eux ont partagé leurs expériences et leurs espoirs pour l’avenir. Un agriculteur du canton de Koumra a déclaré : « Cette formation est une véritable avancée pour nous. Grâce à cette technique, nous pourrons produire plus rapidement et de manière plus durable. » Ces témoignages révèlent la passion et l’engagement des participants envers leur métier, ainsi que leur désir de transformer leur communauté grâce à des méthodes agricoles améliorées.
La gratitude des participants envers Caritas Suisse, qui soutient cette initiative à travers le projet SODEFIKA, a également été palpable. Ils estiment que cette formation en greffage de karité ne se limite pas à un gain personnel, mais qu’elle contribuera également à la préservation de l’environnement local. Dans un paysage menacé par la déforestation et les changements climatiques, cette double approche de développement personnel et de protection environnementale est essentielle.
Encouragements à la diffusion des connaissances
Beyamra Charles, chef de mission et animateur de la formation, a souligné l’importance de partager les connaissances acquises. Il a encouragé chaque participant à retourner dans sa localité pour transmettre ces nouvelles compétences, maximisant ainsi l’impact de la formation sur la communauté et l’économie locale. "Nous devons nous assurer que l’impact de cette formation dépasse les forêts où elle se tient", a-t-il expliqué. "En partageant vos compétences, vous contribuez à créer une nouvelle génération d’agriculteurs capables de bâtir une agriculture durable."
Cette vision alignée sur le développement durable vise à renforcer l’économie locale tout en préservant les ressources naturelles, un enjeu majeur dans un contexte où l’environnement fait face à de nombreuses menaces.
Expertise du formateur
Le formateur principal, Barmor Michael Teyé, expert ghanéen en greffage des arbres de karité, a joué un rôle fondamental lors de cette formation. Avec sa vaste expérience, il a guidé les participants à travers les différentes étapes de la technique de greffage. En expliquant les choix de greffons, les méthodes d’ensemencement, et l’entretien des jeunes plants greffés, il a illuminé les esprits curieux des participants.
« Le greffage permet de sélectionner les meilleures variétés de karité, garantissant des fruits de qualité supérieure en moins de temps », a-t-il ajouté avec conviction. Son approche pragmatique et sa passion ont non seulement captivé l’attention des participants, mais lui ont également permis d’instaurer un climat de confiance propice à l’apprentissage.
Impact régional et environnemental
Au-delà des bénéfices agricoles immédiats, il est crucial de souligner l’importance régionale de cette technique pour la sauvegarde de l’arbre à karité. Ce dernier est en péril face aux défis de la déforestation et des changements climatiques. À cet égard, la diffusion de la technique de greffage dans les pays de la sous-région pourrait jouer un rôle clé dans la protection et la valorisation du karité. Cette ressource économique est essentielle pour de nombreuses communautés rurales, et assurer sa pérennité représente un enjeu vital.
Initiative durable de la Coopération suisse
Il est indéniable que cette initiative de la Coopération suisse, en partenariat avec Caritas Suisse, constitue un modèle inspirant de développement durable. Le projet SODEFIKA se veut un pont entre l’innovation agricole et la protection de l’environnement. En renforçant les capacités locales, cette formation contribue à construire une économie rurale plus résiliente. C’est dans cet esprit que les formations pratiques et les projets de développement se rejoignent pour forger un avenir meilleur.
Conclusion
Cette formation sur la technique de greffage des plants de karité, mise en œuvre par la Coopération suisse dans le cadre du projet SODEFIKA, marque une étape cruciale dans la réinvention des méthodes agricoles dans la province du Moyen-Chari. En permettant des productions de noix de karité plus rapides et de meilleure qualité, elle ouvre de nouvelles perspectives pour les agriculteurs, tout en promouvant des pratiques respectueuses de l’environnement.
Envisageons ensemble l’avenir des communautés rurales, où nous pouvons non seulement améliorer nos conditions de vie, mais également contribuer de manière significative à la préservation de notre planète. La voie est ouverte pour une agriculture durable, fondée sur l’innovation et la collaboration. Que chacun de nous soit un fier ambassadeur de cette cause, partageant les savoirs acqueris et inspirant les générations futures à valoriser les ressources naturelles avec sagesse.