Démarrage de la construction du prolongement du chemin de fer Ngaoundéré-N’Djamena

Projet Ferroviaire Cameroun-Tchad : Vers une Modernisation Ambitieuse du Réseau Ferroviaire

Introduction captivante

Imaginez-vous traversant les paysages luxuriants du Cameroun à bord d’un train moderne, flanqué par des rivières scintillantes et des villages animés, tout en savourant le confort et la rapidité d’un transport ferroviaire révolutionnaire. Cette vision prometteuse pourrait bientôt devenir une réalité grâce à un projet ambitieux de construction d’infrastructures ferroviaires reliant le Cameroun au Tchad. Lors de la 43ème session du Comité interministériel des infrastructures ferroviaires, présidée par le ministre des Transports, Jean Ernest Masséna Ngallè Bibèhè, des annonces importants ont été faites : les études de faisabilité sont désormais complètes, et les appels d’offres sont sur le point d’être lancés. Ce projet fait partie intégrante d’une stratégie a long terme pour dynamiser l’économie de la région et renforcer les échanges commerciaux entre ces deux pays.


Composantes du Projet

Le projet ferroviaire se déploie à travers trois sections principales, chacune représentant un maillon essentiel dans le renforcement du réseau ferroviaire camerounais. Voici un aperçu détaillé des sections qui composeront cette infrastructure :

Section 1 : Ngaoundéré-Koutéré-Moundou (385 km)

Cette première section serpente à travers des paysages variés, reliant Ngaoundéré, une ville dynamique au cœur du Cameroun, à Moundou, une importante ville du Tchad. Avec une distance de 385 km, elle a pour objectif de renforcer les échanges économiques entre ces deux régions, tout en facilitant le transport de marchandises et de passagers.

Section 2 : Moundou-Djoumane-Bongor (228 km)

La seconde section mesure 228 km et établit un lien stratégique entre Moundou et Bongor. Ce tronçon est crucial pour l’intégration des routes commerciales, offrant ainsi un accès facilité aux marchés tant locaux qu’internationaux.

Section 3 : Bongor-Mailem-N’Djamena (265 km)

Enfin, la troisième section fait la jonction entre Bongor et N’Djamena, la capitale tchadienne. Avec ses 265 km, cette section finale complète le réseau ferroviaire, garantissant une fluidité dans le transport entre les deux pays.


Objectifs du Projet

Le projet de modernisation ferroviaire vise plusieurs objectifs stratégiques essentiels pour l’avenir du Cameroun et de la région. En premier lieu, il souhaite moderniser le réseau ferroviaire camerounais, souvent jugé obsolète, en répondant aux normes internationales de sécurité et d’efficacité. De plus, il aspire à renforcer l’intégration régionale, favorisant ainsi les échanges commerciaux entre les pays voisins. Enfin, il s’agit d’améliorer significativement la vitesse et la capacité de transport sur cet axe vital pour l’économie camerounaise, en réduisant les temps de transport et en augmentant le volume de marchandises transportées.


Contexte Économique

Le projet ferroviaire Cameroun-Tchad n’est pas qu’une simple procédure d’infrastructure, c’est une initiative porteuse d’avenir. Selon une étude approfondie menée par le Programme d’Infrastructure pour l’Afrique (PIDA), le coût global du projet est estimé à 5,596 millions d’euros, soit plus de 3 600 milliards de Fcfa. Ces chiffres impressionnants révèlent l’ampleur de cet investissement, qui devrait générer un taux de rentabilité interne (TRI) de 16%, un chiffre qui dépasse largement le coût d’opportunité du capital fixé à 12%. Un tel rendement témoigne non seulement de la viabilité du projet, mais aussi de ses retombées économiques positives attendues.

Financement des Infrastructures

Le financement constitue un aspect crucial pour la réalisation de ce projet. Pour le linéaire Belabo-Ngaoundéré, qui s’étend sur 330 km, les financements ont été bouclés en août 2023 pour un coût total approchant les 164 milliards de Fcfa. Notons que le Cameroun a reçu un financement concessionnel de 80,7 milliards de Fcfa en 2021, ce qui démontre la capacité et l’engagement de l’État à investir dans des infrastructures durables.

Esprit de partenariat

Le financement n’est pas uniquement un défi pour le gouvernement. Il implique également la mobilisation de partenaires internationaux et d’investisseurs privés, un aspect incontournable pour garantir la pérennité du projet. Ainsi, les discussions avec différentes institutions financières et groupes privés continuent, avec l’espoir de créer un consortium d’investissement robuste.


Concurrence Régionale

Alors que le Cameroun s’apprête à mettre en œuvre ce projet ambitieux, il est essentiel de considérer le contexte concurrentiel qui l’entoure. Un accord récemment signé entre le Tchad et la Guinée Équatoriale facilite le transit des marchandises tchadiennes vers les ports de Bata et Ebibeyin, établissant ainsi une compétition directe pour le commerce régional. Cette dynamique pourrait engendrer une perte annuelle de plus de 300 milliards de Fcfa pour l’économie camerounaise, un chiffre qui souligne l’urgence d’agir pour ne pas perdre des parts de marché.


Stratégies d’Attractivité

Face à la concurrence croissante, le Cameroun doit adopter des stratégies ambitieuses pour renforcer l’attractivité de son corridor ferroviaire. Il s’agit de préserver ses parts de marché dans le commerce régional tout en attirant de nouveaux flux commerciaux. La modernisation de la ligne reliant Ngaoundéré à N’Djamena est perçue comme un levier essentiel pour maintenir le marché traditionnel camerounais tout en accueillant de nouveaux partenaires commerciaux.

Innovations et Accessibilité

L’intégration de technologies modernes dans la gestion du transport ferroviaire pourrait également transformer le paysage commercial. Les systèmes de suivi en temps réel, la digitalisation des processus logistiques et la mise en œuvre de solutions énergétiques durables sont autant de stratégies pouvant valoriser le corridor afin d’offrir une expérience de transport efficace et fiable.

Collaboration régionale

Enfin, établir des partenariats avec les pays voisins et des acteurs internationaux pour gérer et développer le corridor pourrait également s’avérer bénéfique. Promouvoir des initiatives de collaboration régionale permettra de créer une synergie entre les différents réseaux de transport et contribuera à fluidifier l’ensemble des échanges commerciaux.


Critique Constructive

Bien que le projet ferroviaire Cameroun-Tchad soit prometteur, certaines préoccupations méritent d’être examinées. La prise de décision concernant la conception des infrastructures et le choix des technologies employées doit être guidée par une analyse approfondie des besoins locaux. Une approche inclusive impliquant les communautés locales à chaque étape du projet est primordiale pour garantir son acceptabilité et sa durabilité à long terme.

Participation communautaire

Engager les parties prenantes locales dans des discussions sur le développement et l’entretien du chemin de fer permettrait d’assurer une meilleure circulation des informations et de créer un sentiment d’appropriation du projet. Cela pourrait également aider à identifier les spécificités locales qui doivent être prises en compte.

Environnement et durabilité

Il conviendrait également de mettre l’accent sur l’impact environnemental du projet. L’intégration de normes de durabilité et de respect de l’environnement dans la conception et l’exécution des travaux est essentielle. Cela permettrait de réduire les impacts négatifs sur l’écosystème tout en favorisant le tourisme durable dans les régions traversées par le train.


Conclusion inspirante

En somme, le projet de prolongement du chemin de fer Ngaoundéré-N’Djamena représente une étape cruciale dans le développement des infrastructures au Cameroun et un tremplin vers le renforcement des échanges régionaux. En améliorant le corridor Douala-N’Djaména, le gouvernement camerounais ne cherche pas seulement à préserver son rôle dans le commerce régional, mais également à dynamiser l’économie locale en créant des emplois et en facilitant un meilleur accès aux marchés.

Alors que la route sineuse vers la modernisation ferroviaire commence à se tracer, chaque acteur, qu’il soit gouvernemental, économique ou citoyen, a un rôle à jouer pour faire de ce projet une réalité. La vision d’un Cameroun interconnecté et économiquement dynamique est à portée de main, et chacun peut contribuer à faire avancer cette promesse. Ensemble, avançons vers un avenir meilleur, où les chemins de fer ne sont pas seulement des voies de transport, mais des allées vers le progrès et la prospérité partagée.