des conséquences sécuritaires et humanitaires pour le Tchad

Le conflit qui sévit actuellement au Soudan, pays limitrophe du Tchad à l’Est, pourrait avoir des conséquences à la fois sécuritaires et humanitaires pour le Tchad.

Depuis quelques jours, une situation politique et sécuritaire inédite secoue le Soudan, suscitant la désapprobation de la communauté internationale.

Un désaccord entre le président du Conseil souverain de transition et son vice-président a déclenché des combats qui se poursuivent aujourd’hui entre les forces armées soudanaises dirigées par le général Fattah Al-Burhan, et les paramilitaires des forces de soutien rapide sous le commandement du général Mahamat Hamdan Dagolo.

Si ce conflit n’est pas rapidement résolu, le Tchad risque de subir les conséquences de sa proximité avec le Soudan. Les répercussions pourraient se manifester sous la forme d’un afflux de réfugiés, de l’infiltration d’hommes armés, ou encore de difficultés de cohabitation avec les populations autochtones, en cas d’arrivée massive de réfugiés soudanais sur le sol tchadien.

Le Tchad a déjà accueilli des dizaines de milliers de réfugiés, lors de la crise du Darfour, ce qui explique le risque que pose le conflit actuel en cas de déplacement massif de populations vers le Tchad. Les autorités tchadiennes ont déjà décidé de fermer temporairement la frontière avec le Soudan, pour éviter une infiltration d’hommes armés.

La crainte de voir arriver des réfugiés soudanais s’explique par le risque de cohabitation difficile avec les populations autochtones. L’expérience a montré que les habitants d’une région sont souvent réticents à voir des réfugiés s’installer sur leurs terres, en raison de possibles conflits liés à la distribution de l’aide humanitaire, à la concurrence pour les ressources naturelles et à l’appropriation de terres cultivables.

Ces tensions peuvent rapidement dégénérer en conflits. La crise soudanaise risque de perdurer et de causer davantage de dégâts, si rien n’est fait pour l’arrêter.

Il est donc essentiel de rapprocher les belligérants autour d’une table de négociation, pour trouver une solution politique durable. Dans le cas contraire, les conséquences pourraient être lourdes pour le Tchad, en tant que pays limitrophe.