des coupeurs de route abattent un chauffeur sur l’axe Faya Largeau-Kouba Olanga

Titre : La sombre réalité des coupeurs de route au Tchad : un appel à l’action

Introduction : Une nuit tragique

Dans une région déjà marquée par l’instabilité, la nuit du 28 août 2024 a été le théâtre d’un acte de violence qui a choqué le pays. À l’approche du puits 110, sur l’axe Faya-Largeau – Kouba-Olanga, des coupeurs de route, armés jusqu’aux dents, ont attaqué des passagers innocents. Cette agression, qui a révélé les dangers omniprésents sur les routes tchadiennes, nous rappelle les paroles de l’historien Tchadien, Idriss Sidi, qui a déclaré : « La sécurité des citoyens ne devrait jamais être un luxe, mais un droit fondamental. » L’absence de réponse rapide des forces de l’ordre a aggravé ce drame, laissant ainsi un sentiment de vulnérabilité croissante parmi les populations locales.

I. Contexte des violences routières au Tchad

Les attaques de coupeurs de route ne sont pas un phénomène isolé au Tchad. Dans un pays en proie à l’insécurité et à la violence, ces incidents sont devenus fréquents, voire quotidiens. Les statistiques de sécurité routière indiquent qu’en 2023, près de 30% des voyageurs sur certaines routes du pays ont signalé une menace d’agression. Le Tchad, avec ses vastes étendues désertiques et son infrastructure routière souvent dégradée, fait face à une menace croissante de groupes criminels, exploitant l’isolement de certaines zones.

II. Récit de la nuit tragique

Ce soir-là, trois véhicules de transport en commun, chargés de passagers, se déplaçaient paisiblement sur cet axe. Soudain, leur tranquillité a été brisée par l’apparition d’un véhicule de marque Toyota, utilisé par les coupeurs de route. Armés et déterminés, ces criminels ont interpellé les chauffeurs. Dans une tournure tragique des événements, Youssouf Mahamat Zene, un chauffeur respecté originaire du Bahr El Gazel, a perdu la vie, abattu à bout portant sous les yeux des passagers terrorisés.

Selon les témoignages recueillis, les coupeurs de route se sont d’abord attaqués à deux véhicules avant qu’un troisième, ne débarque inopinément sur les lieux. Ce qui s’est ensuite produit pourrait être décrit comme une horreur indescriptible. Les passagers, forcés de quitter leurs véhicules, ont été soumis à des violences inqualifiables et dépouillés de tous leurs biens précieux, notamment de l’argent et de leurs téléphones portables. Non contents de leur forfait, les assaillants ont également crevé les pneus des véhicules et emporté les clés, laissant les victimes à leur triste sort.

III. Réactions à la tragédie

Le lendemain matin, la communauté a été frappée par l’angoisse et la douleur de perdre un compatriote comme Youssouf. Les victimes, bien que traumatisées, se sont réunies pour dénoncer l’inaction des autorités sécuritaires. Une atmosphère de désespoir s’est installée, teintée de frustration face à l’absence de réaction des militaires tchadiens, postés à quelques kilomètres de là. Comment des hommes en uniforme peuvent-ils rester inactifs alors que des vies sont en danger ?

Un responsable d’agence de voyage a exprimé son indignation : « Les militaires étaient là, mais ils n’ont pas agi. Il a fallu attendre le lendemain après-midi pour récupérer le corps de Youssouf et secourir les autres passagers. Après cette épreuve, nous avons réussi à remplacer les pneus crevés pour poursuivre notre chemin vers N’Djamena, mais la peur nous accompagnait. »

IV. Les mesures de sécurité absentes

Cette tragédie soulève des questions cruciales sur la sécurité routière au Tchad et l’efficacité des mesures de protection en place. Les forces de sécurité sont souvent pointées du doigt pour leur lenteur à intervenir et leur incapacité à protéger les citoyens. De nombreuses voix appellent à une refonte des opérations de sécurité, ainsi qu’à un entraînement intensif des militaires pour s’assurer qu’ils soient en mesure de répondre rapidement face à de telles menaces.

V. Que faire pour améliorer la sécurité ?

Pour protéger les citoyens et restaurer la confiance dans les forces de sécurité, plusieurs actions pourraient être envisagées :

  1. Renforcer la présence militaire sur les routes à risque : Une augmentation des patrouilles et des contrôles réguliers sur les itinéraires jugés dangereux pourrait dissuader les coupeurs de route.

  2. Éduquer les passagers sur la sécurité routière : Informer les voyageurs des comportements sûrs à adopter lorsqu’ils empruntent des routes à haut risque pourrait également réduire leur vulnérabilité.

  3. Mettre en place un système de communication d’urgence : Créer une application ou une ligne d’assistance rapide pour signaler les incidents et obtenir de l’aide instantanément pourrait sauver des vies.

  4. Collaboration avec les communautés locales : Travailler avec les leaders communautaires pour développer des stratégies de prévention et sensibilisation à la sécurité.

  5. Investissements dans l’infrastructure : Améliorer l’état des routes et l’accès aux services de secours est essentiel pour garantir la sécurité des trajets.

VI. Conclusion : Un appel à la sécurité et à la solidarité

La tragédie sur l’axe Faya-Largeau – Kouba-Olanga est un rappel amer des défis auxquels le Tchad est confronté en matière de sécurité. La mort de Youssouf Mahamat Zene et la douleur des passagers devraient galvaniser les autorités et les citoyens pour revendiquer des solutions durables. La sécurité est un droit, et les événements récents soulignent l’urgente nécessité d’une action collective.

Il appartient à chaque acteur – gouvernement, forces de sécurité, société civile – de travailler main dans la main pour créer un environnement plus sûr, non seulement pour les passagers, mais pour tous les Tchadiens. Après tout, la paix et la sécurité ne sont pas une option, mais une obligation que nous devons tous revendiquer et construire ensemble.

Une note d’espoir : face à l’adversité, les Tchadiens ont toujours su faire preuve de résilience. Que cette tragédie soit le début d’un renouveau, d’un appel à l’action et d’un engagement commun pour un avenir plus sûr. Les voix de ceux qui souffrent doivent être entendues, et il est temps de répondre par des actions concrètes. Soyons les promoteurs d’une sécurité retrouvée.