des descentes inopinées du ministre des Transports pour la prévention routière
La sécurité routière au Cameroun : Une lutte contre l’insécurité sur les routes
Introduction
Le chiffre fait froid dans le dos : selon les statistiques, les accidents de la route au Cameroun causent chaque année des milliers de blessés et des centaines de décès. Face à ces faits alarmants, le ministre des Transports, Jean Ernest Masséna Ngallè Bibéhè, s’est engagé à faire de la sécurité routière une priorité nationale. C’est dans cette optique qu’il a entrepris, les 08 et 09 août 2024, des descentes inopinées à Ebebda, dans la gare routière d’Olembé, ainsi que dans plusieurs agences de voyages à Yaoundé et Douala. Ces visites surprises avaient pour but d’évaluer la mise en œuvre d’une campagne spéciale de prévention qui a débuté le 05 juin 2024 et qui prendra fin le 30 septembre 2024. La période choisie est particulièrement stratégique, marquée par le départ en vacances des élèves et la rentrée scolaire, une période d’intense mobilité.
Évaluer les pratiques de sécurité routière
Objectifs de la campagne de sécurité
Le but de cette campagne spéciale est clair : réduire à zéro le nombre d’accidents de circulation. Le ministre Ngallè Bibéhè a expliqué que des mesures de prévention rigoureuses sont cruciales pour protéger les usagers de la route, en particulier durant cette période où la circulation atteint des niveaux records. La sécurité routière ne se limite pas à un simple slogan, mais s’inscrit dans une démarche systémique à long terme.
Bilan inquiétant lors des contrôles
Lors de ses contrôles sur la nationale n°4, reliant Yaoundé à Bafoussam, le ministre a découvert des résultats alarmants : sur 290 véhicules examinés, 210 étaient en infraction. Parmi les manquements recensés figurent le non-respect de la limitation de vitesse, l’absence d’agrément pour le transport de marchandises, le défaut de visite technique, la surcharge de passagers et la non-conformité des permis de conduire. Ces infractions soulèvent des questions quant à la manière dont certains chauffeurs et entreprises abordent leurs responsabilités en matière de sécurité.
Ces chiffres révèlent non seulement le comportement de certains conducteurs, mais aussi une lacune dans le système de contrôle routier en place. L’importance d’une sensibilisation accrue et d’une application strictes des réglementations devient ainsi évidente.
Contrôles sur la route nationale n°3
Le même constat a été fait sur la route nationale n°3, qui relie Yaoundé à Douala. Des bus de trois compagnies de transport interurbain ont été rappelés pour non-conformité aux normes de sécurité. Cette rigueur est essentielle pour rappeler aux acteurs du transport qu’ils ont un rôle crucial à jouer dans la prévention des accidents. Le ministre a également pris des mesures pour garantir que les passagers déjà en possession de leurs billets soient réacheminés sur des bus conformes, renforçant ainsi la responsabilité des opérateurs de transport.
La phase de Douala
Inspection des agences de voyages
La descente à Douala s’est concentrée sur des agences de voyages, où le ministre a inspecté l’état des bus, les installations destinées aux chauffeurs, ainsi que les commodités sanitaires. Une attention particulière a été portée sur la salle de monitoring de l’agence Touristique Express. Lors de cette visite, le ministre a salué les efforts de cette compagnie qui, après avoir été impliquée dans plusieurs accidents, a pris des mesures proactives en installant des caméras embarquées dans ses véhicules pour garantir un contrôle rigoureux sur le comportement de ses chauffeurs.
Cette initiative novatrice permet non seulement de suivre en temps réel les déplacements des véhicules, mais aussi de renforcer la responsabilité des chauffeurs vis-à-vis de leur conduite. Les caméras agissent comme un moyen de dissuasion et favorisent une conduite plus sécurisée, contribuant par la même occasion à la sécurité globale des passagers.
Sanctions et sensibilisation
Lors de ces descentes, le ministre n’a pas hésité à appliquer les sanctions les plus sévères prévues par la réglementation pour les contrevenants. Ces actions doivent servir d’exemple et envoyer un message fort à tous les acteurs du secteur : le non-respect des règles de sécurité routière n’est pas une option.
Au-delà des amendes et des sanctions, le ministre a également pris le temps de sensibiliser les promoteurs d’agences à mettre en œuvre des mesures de sécurité efficaces dans leurs véhicules. Il a rappelé que chaque voyageur a aussi une part de responsabilité. En tant qu’usagers, les passagers doivent s’assurer que les normes de sécurité sont respectées et rester vigilants face aux pratiques douteuses.
Critique constructive
Progrès et défis de la sécurité routière
Malgré les efforts déployés par le gouvernement, la situation de la sécurité routière au Cameroun reste préoccupante. La nécessité de transformations structurelles dans le secteur des transports est plus que jamais cruciale. Les descentes du ministre illustrent une volonté politique forte, mais elles doivent être corroborées par des changements systématiques et durables.
Un des défis majeurs réside dans l’éducation à la sécurité routière. Si les sanctions peuvent avoir un effet dissuasif, une véritable campagne de sensibilisation auprès des conducteurs et des passagers est essentielle pour changer les mentalités et instaurer une culture de la sécurité routière. Des ateliers, des séminaires et des programmes éducatifs devraient être mis en place pour éduquer la population sur les conséquences des comportements à risque.
Propositions pour un changement durable
Pour aller plus loin dans la lutte contre l’insécurité routière, plusieurs solutions peuvent être envisagées :
Renforcement des infrastructures : Améliorer les routes, ajouter des panneaux de signalisation adéquats et créer des zones de passage sécurisées pour les piétons peuvent contribuer à diminuer le nombre d’accidents.
Sensibilisation continue : Mettre en place des campagnes de sensibilisation régulières utilisant des médias variés (radio, télévision, réseaux sociaux) pour toucher un large public.
Formations continues pour les chauffeurs : Établir des programmes de formation réguliers pour les professionnels du transport afin de leur rappeler l’importance des réglementations et de l’éthique professionnelle.
- Partenariats avec des ONG : Collaborer avec des organisations non gouvernementales pour interagir directement avec les communautés et promouvoir des initiatives de sécurité routière.
Conclusion
La sécurité routière est une affaire qui concerne chacun d’entre nous. Les récentes descentes du ministre des Transports sont le signe d’un engagement fort pour réduire les tragédies sur nos routes. Cependant, cet objectif ne peut être atteint qu’avec l’implication active de tous les acteurs — du gouvernement aux compagnies de transport, en passant par les passagers eux-mêmes.
Alors que nous nous rapprochons de la fin de cette campagne spéciale qui se terminera le 30 septembre 2024, il est crucial de réfléchir sur la manière dont nous pouvons tous contribuer à un avenir plus sûr. Unissons nos efforts, adoptons des comportements plus responsables et faisons de la sécurité routière une priorité collective. Ensemble, nous pouvons transformer notre réseau routier en un lieu sûr pour tous.
Gardons en tête que chaque geste compte, chaque vigilance est essentielle, et que la sécurité sur nos routes dépend de notre engagement quotidien. Incentivons le changement, agissons ensemble et faisons de la sécurité routière une réalité au Cameroun.