Des militants du GCAP brutalisés à Abéché, la campagne de boycott interdite
Ces militants étaient engagés dans une campagne visant à sensibiliser la population sur les enjeux entourant cette élection et encourageaient les citoyens à ne pas participer au processus électoral. Cependant, leur action a été sévèrement réprimée par les autorités locales. Les quatre jeunes ont été emmenés de force à la résidence du gouverneur où ils ont subi des violences physiques, notamment des fouettages.
Nassour Ibrahim Koursami, président du parti Les Patriotes et porte-parole du GCAP, a déclaré lors d’une interview avec Alwihda Info : « Les quatre jeunes nous ont été ramenés à la résidence du gouverneur où ils ont tous été fouettés. L’un d’eux souffrant d’asthme a nécessité des médicaments que nous avons dû chercher à la pharmacie. » Ces actes de violence inacceptables témoignent d’une atteinte aux droits fondamentaux des individus qui s’expriment pacifiquement.
Le GCAP affirme également que toutes leurs affiches et tracts appelant au boycott ont été confisqués par les autorités tchadiennes. Le gouverneur leur aurait clairement signifié qu’ils n’étaient pas autorisés à mener une campagne de boycott, même si cela relève de leur droit civil. Face aux pressions exercées par les autorités locales, le groupe a donc été contraint de se conformer aux décisions imposées par le gouvernement.
Nassour Ibrahim Koursami souligne que ces mesures restrictives sont motivées par une croyance selon laquelle le nord du Tchad est acquis au candidat Mahamat Idriss Deby tandis que les voix provenant du sud seront redistribuées entre huit autres candidats. Ainsi, selon lui, ces actions visent principalement à perturber et étouffer toute forme de contestation ou opposition qui pourrait remettre en question le processus électoral en cours.
Il est regrettable de constater que dans cette période cruciale pour le pays où chaque voix devrait compter pour construire un avenir démocratique solide, certaines personnes sont privées injustement de leurs droits fondamentaux tels que celui d’exprimer librement leurs opinions politiques sans craindre aucune intimidation ou représailles.
Il est essentiel que ces incidents soient portés à l’attention internationale afin que justice soit rendue aux victimes et qu’une enquête impartiale soit menée pour identifier les responsables des brutalités infligées aux militants du GCAP. La communauté internationale doit prendre position contre toutes formes d’atteintes aux droits humains et exiger un environnement propice permettant un processus électoral véritablement transparent et inclusif au Tchad.