Des usagers s’inquiètent de la dégradation de l’Avenue Jacques Nadingar à N’Djamena

L’Avenue Jacques Nadingar, principale voie qui mène au Palais de la Démocratie, se dégrade jour après jour. Dans son état actuel, les parlementaires pourraient bientôt se retrouver sans route, s’il n’y a pas d’intervention rapidement.

Il est 10 heures et nous sommes sur l’Avenue Jacques Nadingar, la seule sortie à l’est de la ville de N’Djamena, menant au Palais de la Démocratie. Il est difficile de circuler sans gêner les autres. Tout au long de cette avenue, les nids de poule font grincer les dents aux usagers de la route. Dès la sortie du rond-point à double voie, il faut être vigilant au volant. Les apprentis, aussi appelés commis de charge, occupent la route, ce qui augmente le risque d’accident.

« C’est une situation imprévue, ce n’est pas de ma volonté ni de la vôtre, mais c’est à cause des nids de poule. Je suis désolé pour les désagréments causés », s’excuse Valentin, un motocycliste. Devant la Banque sahélo-sahélienne d’investissement et de commerce, près du rond-point, il est difficile de sortir à cause des milliers de nids de poule qui représentent un réel danger pour les usagers.

À l’entrée principale de la cathédrale en construction, il y a un grand trou qui bloque même la traversée. Dans cet endroit, les habitués passent facilement, mais ceux qui ne connaissent pas la situation doivent être très prudents. À quelques mètres des bâtiments abritant la chaîne de télévision privée Electron Télévision, dans le 7ème arrondissement, il n’y a pratiquement pas de route.

Les passagers doivent faire preuve de courage et de détermination pour affronter le nuage de poussière qui accompagne souvent les véhicules de passage dans cet endroit. « Si l’État ne prend pas des mesures sérieuses pour cette route, nous allons connaître le pire dans les années à venir », estime Johnny.

Le virage vers le lycée de Gassi est devenu un piège. Les usagers doivent négocier le passage entre eux. « Nous ne pouvons pas enlever le droit de priorité aux gens. Essayons juste d’attendre et nous pourrons passer plus facilement », explique un conducteur. Dans le but de prévenir cette situation, les autorités communales ont entrepris des actions de colmatage pour réparer les nids de poule qui se multiplient chaque jour, mais sans succès.

« Si je me souviens bien, une vaste opération de colmatage a été menée sur cette avenue en 2020. Les autorités ont expliqué que c’était pour permettre aux gens de participer à la cérémonie d’élévation de l’ex-président tchadien au titre de Maréchal. Depuis lors, cette route se dégrade à grand pas », observe l’ingénieur en travaux publics, Netchou Appolinaire.

En plus de cette inquiétude, les accidents de la voie publique sont légion sur cette grande bitume. La situation fait grincer les dents, non seulement aux usagers, mais aussi aux parlementaires qui ne sont pas reste. Alors que le projet de loi des finances, pour l’exercice budgétaire 2023, est consacré en grande partie aux infrastructures routières, lors de sa présentation devant les parlementaires, le président du Conseil national de transition, Dr Haroun Kabadi, avait émis le vœu de voir se réaliser le bitumage des routes.

« Si le gouvernement venait à tenir son engagement, ça sera au bénéfice des grandes dames de nos populations », s’est-il exclamé. Après avoir constaté l’absence de la route où il passe tous les jours, il a complété qu’il faudrait que le gouvernement essaye de penser à cette principale voie qu’utilisent les parlementaires pour se rendre dans leur lieu de travail. « Vous avez un vaste programme, mais pensez à notre route, sinon nous n’aurons plus de passage pour venir au Palais de la Démocratie », a estimé le président du Conseil national de transition.