Deux chefs rebelles centrafricains arrêtés à Ndjamena

« Depuis maintenant quatre jours, les rues de Ndjamena, capitale du Tchad, résonnent des murmures de l’arrestation de deux chefs rebelles centrafricains Mahamat Al Khatim et Abakar Sabone par le service de contre-espionnage tchadien », a rapporté dans un article, dimanche 14 avril, le journal centrafricain Corbeau News.
 
Selon la même source, c’est « une simple information publiée sur les ondes de Radio France Internationale, révélant le non-versement des moyens financiers alloués par l’Angola aux chefs des groupes armés opérant sur le territoire centrafricain réfugiés au Tchad, à la demande des chefs d’État du Grand Lac (CIRGL). Une révélation qui a enflammé les passions et a mis en branle une série d’événements qui secouent la présidence tchadienne de Mahamat Déby ».
 
« Les chefs rebelles de Centrafrique installés au Tchad sont au régime sec depuis plusieurs mois. Ils affirment que les moyens alloués par l’Angola au nom de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL) dans le cadre de la feuille de route de Luanda de septembre 2021 ne leur sont plus versés. Leurs demandes d’explication auprès des autorités tchadiennes, chargées de décaisser les fonds angolais, sont pour l’instant restées sans réponse », avait souligné RFI dans son reportage publié le 20 mars 2024.
 
« En leur nom, Abakar Sabone a demandé une audience à Mahamat Idriss Déby, ainsi qu’à Ismaël Souleymane Lony, le nouveau patron des renseignements. Dans ses courriers, il affirme qu’en vertu de la feuille de route, l’Angola avait promis la somme de 13 millions de dollars sur cinq ans (près de 8 milliards de francs CFA), notamment pour l’installation et les frais de prise en charge des familles des signataires ; mais qu’à ce jour, sur les 5,5 milliards de francs CFA placés en banque, moins de 3 milliards leur ont été remis par l’ANSE, jusqu’au gel des transferts de fonds. Ils s’interrogent donc sur la destination du reste de cet argent », avait ajouté le media français précisant que ni les autorités angolaises ni les autorités tchadiennes n’avaient répondu à leurs sollicitations.
 
« À la suite de la publication de cette affaire par la RFI, le président tchadien, Mahamat Déby, a pris les devants en ordonnant à son cabinet et au nouveau directeur général de l’Agence Nationale de Sécurité (ANS) d’éclaircir cette affaire nébuleuse. Ainsi, une réunion extraordinaire a été convoquée, rassemblant les chefs des groupes armés centrafricains présents sur le sol tchadien, dans les bureaux de l’ANS à Ndjamena », a relevé Corbeau News.
 
Selon Pulaaku média international, « les familles de ses derniers sont inquiets » car depuis leur arrestation, « les deux leaders ne sont pas rentrés chez eux et non donné aucun signe de vie ».
 
Pour rappel, le Général Mahamat Al-Khatim est le leader du Mouvement patriotique pour la Centrafrique (MPC). En novembre 2023, Mahamat Al-Khatim avait annoncé vouloir réintégrer l’accord de Khartoum signé en février 2019 avec le gouvernement centrafricain. Quant-à Abakar Sabone, il est l’un des porte-parole de la rébellion CPC et ancien conseiller spécial de Michel Djotodia du temps de l’ex-Séléka. Très actif aux côtés de François Bozizé lors de son coup d’État de mars 2003, il est son dernier ministre du Tourisme, avant de rejoindre le camp adverse : la Séléka de Michel Djotodia qui en fait son conseiller spécial.