deux projets d’urgence pour faire face à l’insécurité alimentaire au Ouaddaï

Lancement de projets agricoles et pastoraux : une lueur d’espoir pour le Ouaddaï

Le 3 septembre 2024 restera gravé dans les mémoires des agriculteurs et éleveurs du Ouaddaï, une région du Tchad confrontée à de nombreux défis. En effet, ces derniers ont récemment vu émerger un nouvel espoir grâce au lancement de deux projets cruciaux, co-présidés par le ministre de la Production et de l’Industrialisation agricole, Keda Balla, et le ministre de l’Élevage et des Productions animales, Pr Abdelrahim Awad Atteib. Ces initiatives visent non seulement à améliorer la sécurité alimentaire des ménages locaux et des déplacés internes, mais aussi à renforcer la résilience des communautés face aux conséquences implacables du changement climatique.

Un enjeu crucial : la sécurité alimentaire

La sécurité alimentaire est une préoccupation mondiale, mais elle prend une dimension particulièrement acerbe dans les zones touchées par le conflit et l’instabilité climatique. Selon les dernières statistiques de la FAO, près de 800 millions de personnes dans le monde souffrent de la faim, et le Tchad n’est pas en reste. Dans les régions comme le Ouaddaï, où les défis sont exacerbés par les déplacements de populations et les catastrophes naturelles, la situation exige des réponses rapides et efficaces.

Le lancement de ces deux projets est une réponse directe à cette réalité préoccupante. En améliorant les conditions de vie des ménages vivant dans le Ouaddaï, ces projets visent à créer un filet de sécurité pour les plus vulnérables.

Le contexte local : des populations à la recherche de solutions

Lors de cet événement marquant, le gouverneur de la province du Ouaddaï, Bachar Ali Souleymane, a exprimé sa satisfaction quant au choix d’Abéché pour accueillir ce lancement. Sa reconnaissance souligne l’importance stratégique de cette ville comme point névralgique pour les interventions agricoles et pastorales dans la région.

Le Tchad, avec sa diversité géographique et culturelle, offre des opportunités uniques pour le développement agricole. Cependant, la lutte contre la pauvreté et l’insécurité alimentaire reste un défi de taille. En effet, les ménages hôtes et les déplacés internes font face à de nombreuses difficultés, que ce soit en matière d’accès aux ressources, de soutien financier, ou d’infrastructures adéquates.

Une réponse aux crises humanitaires

Man Koussou Marc, le représentant résident de la FAO au Tchad, a souligné l’importance de la subvention obtenue du Fonds central d’intervention pour les urgences humanitaires (CERF). Cette aide financière, qui permettra de soutenir jusqu’à 4 000 ménages (soit environ 24 000 personnes touchées par le conflit soudanais et les inondations), atteste de la solidarité internationale face à ces crises.

Ces initiatives renforcent l’engagement de la communauté internationale à répondre aux urgences humanitaires, tout en favorisant l’autonomie des populations locales. En soutenant les moyens d’existence durables, on contribue non seulement à l’amélioration des conditions de vie immédiate, mais on permet également une reconstruction à plus long terme de ces communautés.

Des ministres engagés pour un avenir meilleur

Keda Balla et Pr Abdelrahim Awad Atteib, en lançant ces projets, ont affirmé leur engagement à soutenir la crise pastorale qui sévit dans le pays. Ils ont insisté sur l’importance de cette action articulée en faveur des communautés pastorales. En effet, au Tchad, l’élevage et l’agriculture constituent des piliers essentiels de l’économie et de la sécurité alimentaire.

Ces projets s’inscrivent dans une dynamique plus large visant à renforcer la résilience des communautés exposées à des aléas climatiques. Les éleveurs et agro-pasteurs, souvent en première ligne face à ces défis, bénéficieront de formations, d’un meilleur accès aux ressources en eau et à des techniques agricoles adaptées.

Une vision à long terme

Le coût global de ces deux projets s’élève à deux millions de dollars sur une durée d’un an. Cet investissement, bien que significatif, doit être considéré comme le premier pas d’une série d’initiatives nécessaires pour redynamiser l’agriculture et l’élevage dans le Ouaddaï.

Les projets prévoient également des mécanismes d’évaluation et de suivi afin de s’assurer de leur efficacité et de leur impact sur le terrain. La transparence et la responsabilité seront fondamentales pour garantir que les solutions mises en place répondent véritablement aux besoins des populations.

Critiques constructives et perspectives d’amélioration

Bien que ces initiatives soient transformantes, il est crucial d’aborder certaines défis structurels qui impactent la mise en œuvre des projets agricoles et pastoraux. Les questions de gouvernance, de participation des communautés et de durabilité doivent être au cœur de toute intervention.

Approche inclusive

Pour garantir le succès de ces projets, il serait bénéfique d’adopter une approche inclusive qui intègre la voix des agriculteurs et éleveurs dès le début. Leurs connaissances locales et leur expérience pratique sont des atouts précieux qui peuvent contribuer à l’élaboration de solutions adaptées et acceptées par la communauté.

Renforcement des capacités

En outre, il est vital de renforcer les capacités locales à travers des formations continues et l’accès à des infrastructures de qualité. Des collaborations avec des initiatives locales ou des ONG pourraient également enrichir les projets en apportant des expertises variées et des bonnes pratiques.

Conclusion : Ensemble pour un avenir durable

Le lancement de ces deux projets le 3 septembre 2024 représente une étape significative vers l’amélioration des conditions de vie des agriculteurs et éleveurs dans le Ouaddaï. Il insiste sur l’importance de ne pas sous-estimer les défis auxquels ces communautés font face et la nécessité d’un engagement continu de tous les acteurs impliqués.

Ensemble, par des actions concertées et un soutien soutenu, nous pouvons espérer une transformation positive et durable dans la région. Comme le souligne une célèbre citation de Nelson Mandela : "Souvent, il fallut beaucoup de petites choses pour changer une grande chose." C’est en agissant sur des initiatives ciblées et innovantes que nous pourrons offrir un avenir meilleur aux communautés du Ouaddaï, les rendant plus fortes et plus résilientes face aux défis à venir.

Le soutien international et national doit donc se poursuivre et s’intensifier pour garantir que ces projets se traduisent par un changement profond et durable. Nous avons tous un rôle à jouer pour faire de ces initiatives un modèle d’espoir et de résilience dans la lutte contre la pauvreté et l’insécurité alimentaire au Tchad.