Djihida Seïbana Cynthia appelle à une célébration inclusive et participative

Une Journée de la Femme sous la Loupe : Éclairages et Préoccupations de Djihida Seïbana Cynthia

La Journée Internationale de la Femme, célébrée le 8 mars chaque année, revêt une signification spéciale dans le monde entier, y compris au Tchad. Pourtant, à l’approche de la célébration de 2025, une controverse a émergé. La présidente de l’Œil Féminin, Djihida Seïbana Cynthia, a récemment partagé ses inquiétudes sur Tchad Infos Radio. Selon la décision annoncée, cette année, la journée se déroulera sans les traditionnels pagnes ni défilé, un choix qui a soulevé des vagues au sein de la communauté. À travers ses déclarations, Cynthia met en lumière des enjeux qui dépassent la simple cérémonie et touchent aux valeurs et à la participation des femmes dans la société tchadienne.

Une Tradition Menacée

La proposition de célébrer cette journée sans pagne ni défilé risque d’effacer l’esprit festif qui l’accompagne habituellement au Tchad. En tant qu’élément culturel ancré, le pagne du 8 mars est plus qu’un simple vêtement ; il est le symbole d’une lutte collective et d’une identité féminine forte. « Ce changement ne devrait pas être décidé à seulement deux mois de l’événement », a affirmé Cynthia, pointant du doigt un manque de consultation et de préparation. Selon elle, une telle décision aurait dû émerger de discussions inclusives, impliquant des femmes de tous horizons, y compris celles des zones rurales, qui jouent un rôle essentiel dans la valorisation de cette journée.

L’Importance de la Participation

Cynthia appelle à une refonte totale de la manière dont la Journée de la Femme est conçue et célébrée. Elle propose d’adopter une approche plus participative, où les femmes de diverses localités et secteurs auraient leur mot à dire. Voici quelques-unes des suggestions qu’elle avance pour une célébration plus engageante :

  • Des jeux concours : encourager la créativité et l’esprit d’équipe parmi les participantes.
  • Des présentations de projets : mettre en avant les initiatives locales et innovantes prises en charge par des femmes.
  • D’autres activités valorisant les initiatives féminines : permettre aux femmes de se faire entendre et de montrer leur contribution à la société.

En intégrant ces éléments, Cynthia imagine une Journée de la Femme qui deviendrait un véritable événement communautaire, célébrant les réussites et les luttes des femmes tchadiennes.

La Reconnaissance comme Moteur de Motivation

Un autre point soulevé par Cynthia concerne la reconnaissance des contributions des femmes à divers secteurs. Elle suggère que cet événement soit une plateforme pour récompenser les lauréates, des femmes qui se sont démarquées par leur engagement et leur créativité. La remise de prix par des représentantes des provinces serait une occasion forte de promouvoir le modèle féminin, non seulement sur le plan local mais également national. Cette initiative transformerait la célébration en une source d’inspiration pour les jeunes générations, les incitant à s’impliquer activement dans leur communauté.

Un Appel à la Cohésion

Djihida Seïbana Cynthia ne se contente pas de critiquer; elle appelle également à une prise de conscience collective. Elle insiste sur le fait que cette décision ne devrait pas être vue comme un acte isolé, mais plutôt comme un indicateur d’un plus grand problème de communication au Tchad. Elle exprime ses préoccupations face à certaines attitudes masculines, qualifiant ceux qui soutiennent ces changements de « avares ». Selon elle, les véritables hommes devraient encourager activement et soutenir les initiatives des femmes, car l’émancipation féminine bénéficie à l’ensemble de la société.

Manque de Communication : Un Enjeu Crucial

« En une seule phrase, on a un sérieux problème de communication au Tchad », conclut Cynthia, une analyse frappante qui appelle à la réflexion. La prise de décision sur des questions touchant les femmes sans consultations ni échanges d’idées résonne comme une faillite dans la communication entre les autorités et les citoyens. La mobilisation des acteurs de tous les secteurs doit devenir une priorité, afin de créer un dialogue constructif qui englobe les besoins et les aspirations de toutes les femmes, sans distinction.

Vers une Amélioration Participative

Il est essentiel que les futures décisions concernant la Journée de la Femme soient prises dans un cadre participatif et inclusif. Une véritable démocratie participative nécessite non seulement l’écoute des voix féminines mais aussi une action concrète pour les intégrer dans les processus décisionnels.

Ainsi, il serait pertinent d’organiser des plateformes de discussion, qu’elles soient physiques ou virtuelles, où les femmes de tous les secteurs pourraient exprimer leurs idées, leurs préoccupations et leurs suggestions pour enrichir cette journée symbolique.

Conclusion : Un Futur à Façonner Ensemble

Loin d’être une simple célébration, la Journée Internationale de la Femme est l’occasion de réfléchir aux avancées et défis que rencontre le mouvement des femmes au Tchad. Djihida Seïbana Cynthia nous rappelle qu’il est impératif de cultiver un environnement où chaque voix compte et où chaque femme se sent valorisée. Alors que nous nous dirigeons vers le 8 mars 2025, il est essentiel de réévaluer notre approche et d’encourager une implication active de toutes les femmes, notamment celles des zones rurales souvent oubliées.

Ensemble, façonnons cette journée non seulement comme un événement festif, mais aussi comme une véritable tribune pour l’innovation, la reconnaissance et l’inscription des réalités des femmes dans le paysage socio-culturel tchadien. En fin de compte, la véritable force réside dans l’unité et la collaboration, et ainsi, en célébrant les succès et en se mobilisant pour des changements significatifs, nous pourrons bâtir un avenir qui honore et élève toutes les femmes du Tchad.