doit-on compter sur l’extérieur pour résoudre le problème de famine ?

Introduction : Un annoncé qui questionne notre rapport à l’aide alimentaire

« La terre peut nourrir nos rêves, mais nos rêves doivent d’abord nourrir la terre. » Cette citation pourrait résumer la situation actuelle du Tchad, un pays doté de vastes terres cultivables mais toujours en proie à une dépendance alimentaire inquiétante. Depuis 2014, la République populaire de Chine apporte régulièrement son soutien au Tchad avec des dons de nourriture, totalisant plus de 19 526 tonnes de riz et de blé. Cela soulève une question essentielle : pourquoi un pays avec 39 millions d’hectares de terres cultivables fait-il encore face à l’insuffisance alimentaire ? Dans cet article, nous explorerons les opportunités et les défis qui se dressent devant le Tchad, tout en mettant en lumière le rôle crucial de l’agriculture dans l’avenir économique et social du pays.

L’Assistance Alimentaire : Un Soutien Temporisé

L’approvisionnement alimentaire venant de la Chine a été significatif, avec des envois comprenant 5 000 tonnes de riz en 2014, suivies de donations similaires en 2017, et des contributions toujours croissantes en 2020 et jusqu’en 2024. Ces chiffres révèlent une vérité inacceptable : malgré cette aide précieuse, le Tchad reste englué dans une dépendance alimentaire. Il est essentiel de poser la question : à quoi bon cette assistance si le pays dispose de ressources abondantes mais inexploitées ?

Les Ressources Naturelles : Potentiel Inexploré

Avec 39 millions d’hectares de terres cultivables, dont 5,6 millions d’hectares irriguables, le Tchad possède une clarté d’opportunités agricoles incroyable. Ce chiffre représente environ 30 % de la superficie totale du pays, ce qui devrait suffire à nourrir l’ensemble de la population. Mais ici règne un paradoxe. En 2020, le pays comptait 16,3 millions d’habitants, et une grande partie de ceux-ci souffrait de malnutrition. Avec une telle superficie de terres, il semble que le problème ne réside pas dans le manque de ressources, mais plutôt dans l’utilisation inefficace et, souvent, dans le manque d’accès à ces terres cultivables.

Insuffisance Alimentaire : Une Habitude Inacceptable

Loin d’être une simple fatalité, l’insuffisance alimentaire au Tchad reflète des manquements à la fois dans les politiques agricoles et les structures de soutien. L’aide alimentaire étrangère est perçue comme une solution à court terme, tandis que le pays aurait la capacité d’atteindre l’autosuffisance alimentaire. Des experts comme l’agronome Dieudonné soulignent que le Tchad pourrait devenir une terre agricole florissante. En utilisant des technologies modernes, telles que l’énergie solaire, les agriculteurs pourraient intensifier leur production.

L’Agriculture : Le Pilier d’un Futur Durable

L’agriculture au Tchad est plus qu’un simple secteur économique, c’est le cœur vital de la nation. Une grande partie de la population, environ 47 %, se concentre sur seulement 10 % des terres cultivables, ce qui accentue la pression sur ces ressources. En 2009, 78,3 % des Tchadiens vivaient en milieu rural, ce qui témoigne de l’importance de l’agriculture pour leurs moyens de subsistance.

Le Jeune Potentiel : Une Force à Cultiver

Un autre élément fondamental est la démographie du pays. Près de 57 % de la population a moins de 18 ans, conduisant à une société majoritairement jeune. Ce potentiel humain pourrait jouer un rôle déterminant dans la transformation agricole du pays. Cependant, cela nécessiterait un soutien gouvernemental pour faciliter l’accès aux ressources et aux technologies modernes.

Critique Constructive : Un Appel à l’Action

La dépendance alimentaire ne doit pas être la norme pour le Tchad. Pour changer cette dynamique, le gouvernement doit adopter une approche proactive. Cela inclut des investissements significatifs dans les infrastructures agricoles, la formation des jeunes agriculteurs et la mécanisation des pratiques agricoles. La révision des politiques de développement serait essentielle pour répondre à cette crise alimentaire.

La mise en place de programmes spécifiques pour encourager les jeunes à entrer dans le secteur agricole pourrait également apporter un changement radical. En favorisant l’innovation et en créant des opportunités d’emploi, le Tchad pourrait non seulement réduire le taux de chômage mais aussi renforcer sa sécurité alimentaire.

Conclusion : Un Avenir Prometteur à Cultiver

À l’issue de cette exploration, il est clair que le Tchad a tout pour changer son destin agricole ; il lui faut simplement un engagement collectif en faveur de l’agriculture. L’approvisionnement alimentaire en provenance d’autres pays ne devrait plus être une béquille, mais un tremplin vers l’autosuffisance. La noble tâche d’éradiquer la famine au Tchad repose non seulement sur les épaules des gouvernants, mais également sur celles de la population, notamment les jeunes, qui doivent être encouragés à réinvestir dans la terre.

Il est temps de rompre avec le cycle de la dépendance et d’embrasser une nouvelle ère d’autonomie alimentaire. Avec une volonté politique forte et une mobilisation des jeunes agriculteurs, le Tchad a l’opportunité de transformer ces grandes superficies de terre en une source de prosperous pour les générations à venir. Car, après tout, un ventre affamé n’entend point raison, mais il peut apprendre à cultiver l’avenir.

Ensemble, faisons en sorte que cette terre, qui promet tant, devienne le lieu où prospéreront la sécurité alimentaire et le développement durable, pour le Tchad, et au-delà.