du poisson frais à gogo !
Introduction : L’Essor des Pêcheurs à N’Djamena
« Quand la mer se calme, les poissons se rassemblent. » Cette citation du célèbre écrivain contemporain résume parfaitement la situation actuelle à N’Djamena, où le poisson frais a fait son grand retour sur les marchés. Depuis quelques semaines, cette abondance fait presque oublier la hausse des prix qui pèse lourdement sur le quotidien des habitants. Cette situation réjouissante est en partie attribuable aux excès de pluie que notre région a connus cette année. Les rues, autrefois sinueuses et arides, vibrent désormais des cris des marchands, des rires des enfants et des délicieuses odeurs de poisson grillé. Un revirement qui pourrait bien constituer une lueur d’espoir dans la lutte contre le coût de la vie.
Une Réalité Éclairante : Abondance de Poisson
Récemment, dans le quartier animé du marché Tarodona, Julie, une jeune mère de famille, est rentrée émue d’un passage auprès des vendeurs de légumes et de fruits de mer. À ses côtés, elle exhibe fièrement six grosses carpes qu’elle a achetées pour 1250 francs, un prix qui aurait semblé impossible quelques mois auparavant. L’émerveillement dans sa voix est palpable : « Le poisson de cette année, machallah », s’exclame-t-elle, ne cessant de tourner au-dessus de son panier pour admirer la fraîcheur de ses achats. Sa voisine, elle aussi victorieuse, conserve avec soin quelques poissons frits pris au marché.
Julie, la trentaine, s’inscrit dans une routine familiale où le poisson est devenu essentiel. « Mes enfants et moi mangerons quatre carpes ce soir, et les deux autres serviront de petit-déjeuner demain », précise-t-elle en souriant. Ce genre d’achat, si simple et agréable, était devenu impraticable depuis des mois, reflet de la pression économique au sein des ménages. Mais depuis la seconde moitié de décembre, les familles peuvent de nouveau envisager des repas copieux sans sacrifier leur budget.
Le Marché : Un Vibrant Écosystème
Le vendredi 25 janvier, alors que le soleil se couche lentement, marquant la fin d’une journée de travail, l’effervescence s’intensifie autour du marché de poissons de Chagoua. Les vendeuses, bien apprêtées dans leurs vêtements colorés, s’installent aux abords, les bassines débordant de carpes. Leurs voix s’élèvent dans un concert chaotique, chacune tentant de convaincre les clients de choisir ses produits.
Au même moment, sur le marché de Tarodona, surtout animé en soirée, les pousse-pousse chargés de poisson frais bloquent l’avenue Mathias Ngarteri. L’atmosphère est électrique, vibrante d’échanges animés entre les vendeurs et les clients. Les discussions autour des prix, de la qualité et des espèces de poisson se multiplient, chaque transaction étant un micro-événement culturel.
Un Impact Économique Positif
Cette profusion de poisson n’est pas qu’une simple aubaine pour les consommateurs : elle apporte aussi un souffle nouveau aux pêcheurs et aux commerçants. Beaucoup d’hommes et de femmes ont trouvé dans cette abondance temporaire une opportunité pour améliorer leur situation financière. La baisse des prix du poisson a permis à certains de se lancer dans le commerce, tandis que d’autres, déjà installés, voient leur volume de vente grimper.
C’est également une période clé pour les familles. Maria, une mère de quatre enfants, témoigne de l’évolution de son budget familial : « J’ai rempli mon panier pour seulement 2000 francs. Cela fait longtemps que je n’avais pas pu profiter autant du poisson. Je prévois de manger du poisson jusqu’à ce que les prix remontent. » Cette conjoncture favorable apporte un espoir, même pour les foyers les plus modestes.
Réponses à la Saisonnalité : Un Avenir Incertain
Bien que cette abondance soit réjouissante, la réalité reste tempérée par une question cruciale : combien de temps ce boom durera-t-il ? Le climat changeant, la variabilité des saisons de pluie, et l’intensité de la pêche sont autant de facteurs à considérer. La saisonnalité des produits de la mer peut jouer des tours aux ménages et aux marchands, rendant toute prévision difficile.
Les experts suggèrent la mise en place de pratiques durables de pêche pour éviter la surpêche, qui risquerait de ruiner les efforts actuels. De même, un plan de conservation marine pourrait garantir que ces précieuses ressources ne soient pas épuisées, permettant ainsi à tous de bénéficier des délices de l’eau pendant longtemps. L’éducation des communautés de pêcheurs sur les méthodes de pêche responsables pourrait également jouer un rôle clé dans la préservation de l’écosystème.
Conclusion : Agir pour l’Avenir
Il est indéniable que la pêche en cette saison a redonné le sourire aux habitants de N’Djamena. Le retour en force du poisson frais sur les marchés offre une bouffée d’air frais face à l’inflation galopante, créant un moment de plaisir partagé autour de la table familiale. Cependant, il est crucial de considérer attentivement la durabilité de cette situation. Comme nous l’avons exploré dans cet article, ce moment d’abondance est aussi une opportunité : celle de sensibiliser la communauté sur la nécessité d’une pêche durable.
Alors que le poisson continue de remplir nos assiettes, penchons-nous sur l’importance de nos choix et de nos comportements. Comment pouvons-nous chacun, à notre niveau, contribuer à préserver ces ressources vitales ? Engageons-nous à soutenir les initiatives locales et à privilégier les pratiques de consommation responsable. Le développement de l’écosystème marin à N’Djamena dépend de nous tous, et il serait bien dommage que ce festin éphémère devienne un souvenir du passé plutôt qu’une réalité sustainable. Réfléchissons ensemble à un avenir où ces délices resteront un plaisir à portée de main pour les générations futures.