Education : la scolarisation des orphelins, un défi pour les centres d’accueil

Chaque année, en début de la rentrée scolaire, plusieurs enfants des orphelinats sont confrontés à des défis majeurs en matière de scolarisation. Ces orphelinats appellent à l’aide pour améliorer le parcours éducatif de ses enfants en situation difficile.

L’orphelinat Shalom est animé ce vendredi 6 octobre matin. Situé au quartier Moursal dans le 6ᵉ arrondissement de N’Djamena, ce centre accueille une centaine d’enfants orphelins et démunis. Solkem, 19 ans, pensionnaire dudit centre, passe pour la terminale. Entourée d’autres pensionnaires, elle prend le petit-déjeuner constitué des beignets accompagnés des dattes et du thé.

Visage crispé, elle attend impatiemment de reprendre le chemin de l’école. “Chaque année, nous reprenons les cours avec un grand retard, et cela a de l’impact sur notre apprentissage. Cette année encore les cours ont repris depuis une semaine et nous n’avons pas de tenue, ni fournitures scolaires. Nous attendons notre inscription pour rattraper les autres“, explique Solkem.

Comme elle, nombreux sont les enfants accueillis dans des orphelinats de N’Djamena qui attendent  de reprendre les cours dans les écoles.

Pour la fondatrice du centre Shalom, Koumatolal Marceline, plus de 100 enfants de son centre sont concernés par cette situation. “Chaque année, à la rentrée scolaire, les orphelinats sont confrontés à des difficultés d’inscrire des enfants à l’école. Nous n’avons pas des subventions et des partenaires. Ici, au centre Shalom, sur 107 enfants en âge de scolarisation, 10 enfants sont pris en charge par une association, le reste, je ne sais comment faire. Nous invitons des personnes de nous venir en aide, car ces enfants ont besoin de reprendre les chemins de l’école“, plaide-t-elle.

Dans de nombreux orphelinats que nous avons sillonnés, le manque d’encadrement et de ressources éducatives sont légion. Pour la plupart, les enfants sont souvent nombreux dans les orphelinats, avec des effectifs réduits d’encadreurs pédagogiques, ce qui limite la possibilité d’un suivi individualisé pour les apprentissages.

Nous faisons un travail énorme pour l’insertion des enfants à travers l’éducation, mais nous n’avons pas de soutiens. Nous parlons de la refondation de l’école au Tchad et donc il est important que le gouvernement pense aux enfants de rue. Au centre Dakouna, nous avons 23 enfants qui veulent reprendre le chemin de l’école. Et aussi 74 enfants réintégrés dans les familles qui ont besoin d’être scolarisés“, souligne pour sa part Aleva Ndavogo Jude, promoteur du centre Dakouna Espoir.

Face à une situation qui semble difficile pour les centres d’accueil et l’avenir des enfants, les responsables appellent à l’aide. “Les enfants n’ont pas choisi la rue, ce sont juste les circonstances de la vie. Nous exhortons les plus hautes autorités de nous venir en aide. Il est essentiel de mettre en place un encadrement pédagogique adapté, avec des enseignants formés à la prise en charge des enfants en situation de vulnérabilité“, conclut Aleva NDavogo Jude.

En mettant en place un encadrement pédagogique adapté, il est possible d’améliorer la scolarisation des enfants vivant dans les orphelinats et de leur donner les outils nécessaires pour réussir.