Education : Moussa Kadam s’indigne du manque d’infrastructures et des enseignants qui désertent les salles de classe

Après avoir passé neuf mois à la tête du ministère de l’Éducation nationale et de la Promotion civique, Moussa Kadam, a effectué une mission de travail dans la zone méridionale pour inaugurer quelques ouvrages scolaires et surtout s’enquérir des maux qui minent l’éducation nationale à travers quelques provinces qu’il a visitées. Il a fait un constat amer, les enseignants abandonnent les élèves dans les provinces pour venir se masser à N’Djamena.

L’un des plus grands défis du gouvernement tchadien dans l’atteinte des Objectifs de développement durable (ODD) est la qualité de l’enseignement. Cependant, le manque de ressources et d’infrastructures est l’un des problèmes les plus importants. Dans de nombreuses provinces, notamment au sud du Tchad que le ministre a sillonné, les écoles manquent de livres, de matériels et d’installations sanitaires. Les enseignants sont mal payés et souvent mal formés, malgré qu’il existe des meilleurs, beaucoup d’entre eux ne se rendent pas à l’école régulièrement pour donner les cours aux écoliers car préfèrent servir les écoles privées pourtant ils sont payés par l ‘État.

Pour les parents qui souhaitent offrir une éducation de qualité à leurs enfants, l’option la plus courante est d’envoyer leurs enfants dans des écoles privées. Cependant, cela n’est pas une option pour la majorité de la population tchadienne, qui est confrontée à la pauvreté et aux coûts élevés de l’éducation dans le privé. Selon Moussa Kadam, l’un des plus grands défis de l’école tchadienne est le manque de structures d’accueil.

Malgré ces défis, il y a de l’espoir, selon le ministre de l’Éducation nationale. Il évoque le cas du Programme pour la Promotion de la Qualité de l’Education de Base au Tchad (ProQEB), qui fait un travail de qualité en collaboration avec le gouvernement pour améliorer la qualité de l’éducation dans le pays. Grâce au ProQEB, souligne Moussa Kadam, des supports éducatifs ont été distribués, des salles de classe ont été construites, et des milliers d’enseignants ont été formés.

Cependant, il reste encore beaucoup à faire pour que tous les enfants tchadiens aient accès à une éducation de qualité. Les investissements dans l’infrastructure, la formation des enseignants et la sensibilisation à l’importance de l’éducation sont essentiels pour relever les défis actuels et améliorer l’avenir de la jeunesse tchadienne. Et Moussa Kadam de conclure en disant que 33 000 enseignants sont payés au compte du ministère de l’Education nationale mais il n’y a que 28 000 qui sont effectifs sur le terrain. “Les 5 000 autres, l’on ne sait où est-ce qu’ils sont entrés”, s’indigne le ministre de l’Éducation nationale.