Éradiquer le mariage des enfants : Tout ce que vous devez savoir pour agir dès aujourd’hui !

L’urgence d’éradiquer le mariage des enfants au Niger : Un engagement collectif vital

Le mariage précoce des enfants est un fléau qui continue de ravager des millions de vies en Afrique, et le Niger se trouve en première ligne de cette crise persistante. En effet, selon des données récentes, 28 % des filles de moins de 15 ans et un alarmant 76 % de celles de moins de 18 ans sont mariées, une réalité inacceptable alors que nous nous dirigeons vers un avenir qu’il est crucial de bâtir sur l’égalité et les droits fondamentaux.

Le 9 janvier 2025, lors d’un forum des jeunes dédié à la lutte contre cette pratique, le gouverneur de la région de Maradi, Mamane Issoufou, a appelé à une mobilisation collective pour mettre en œuvre le plan stratégique national 2024-2028 en vue de mettre un terme aux mariages d’enfants. Ces efforts s’inscrivent dans un contexte où le Niger détient l’un des taux les plus élevés de mariage précoce au monde, illustrant l’urgence d’agir.

Mariage précoce : Une réalité alarmante

Des chiffres qui parlent d’eux-mêmes

Le Niger est l’un des pays où le mariage des enfants est particulièrement répandu. Environ 5 millions de jeunes filles sont mariées avant d’avoir atteint l’âge de leur majorité, laissant présager une génération entière privée d’éducation, de santé et de droits fondamentaux. Ces statistiques, fournies par le Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF), révèlent des histoires déchirantes derrière chaque chiffre, et plus de 70 % des jeunes femmes sont concernées.

Socioculturel et économique : Les racines du mariage précoce

La problématique du mariage précoce au Niger est façonnée par des facteurs socioculturels profondément ancrés. Dans de nombreuses communautés, le mariage des jeunes filles est perçu comme un moyen de maintenir des relations familiales, de préserver l’honneur familial et de protéger la virginité féminine avant le mariage. Cette pratique est souvent influencée par la croyance que les jeunes filles doivent être "protéguées" des grossesses extraconjugales.

Parallèlement, les raisons économiques ne doivent pas être sous-estimées. Dans des familles à faibles revenus, les filles peuvent être perçues comme un fardeau financier. Le mariage précoce se transforme alors en un moyen de transférer cette responsabilité à une autre famille. La dot, cette somme symbolique versée par la famille du mari, représente un avantage économique non négligeable pour les familles des jeunes filles, ce qui alimente encore davantage cette pratique.

Freins à l’éradication du mariage des enfants

Législation et engagement international

Au niveau légal, le Niger a ratifié plusieurs conventions internationales, y compris la Convention relative aux droits de l’enfant de 1989 et la Déclaration de Beijing de 1995, qui visent toutes deux à interdire le mariage précoce. Malgré ces engagements, les statistiques montrent que, sur la dernière décennie, la diminution du mariage avant 18 ans est restée marginale, avec seulement 0,3 % de réduction. Cette lenteur est préoccupante alors qu’une diminution de 24,1 % est nécessaire pour atteindre l’objectif d’éradiquer le mariage des enfants d’ici 2030.

Les nombreux défis à relever

La route pour mettre fin aux mariages d’enfants est semée d’embûches. Les efforts déployés par les gouvernements et les organisations non gouvernementales doivent faire face à des mentalités profondément enracinées et à des croyances culturelles puissantes qui soutiennent cette pratique.

Mamane Issoufou a souligné que « le mariage des enfants constitue une violation flagrante des droits de l’Homme », compromettant ainsi la santé, l’éducation et l’avenir des enfants. Cette déclaration fait écho à l’appel à l’action de nombreuses organisations telles que UNICEF et la Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFAP), qui œuvrent inlassablement pour sensibiliser et changer les mentalités.

Les initiatives en cours : Des lueurs d’espoir

Un plan stratégique national pour l’éducation

Depuis 2019, le Niger a commencé à mettre en œuvre des plans stratégiques nationaux avec l’objectif clair d’éradiquer les mariages précoces. La scolarisation des filles est au cœur de cette stratégie, reconnue comme un facteur essentiel pour retarder l’âge au mariage. Les données montrent une corrélation positive entre le niveau d’éducation et l’âge au mariage, soulignant une tendance encourageante.

La société civile : Un acteur clé

Le projet "Filles, Pas Épouses" a collaboré avec plusieurs organisations et coalitions de la société civile pour promouvoir le financement de l’éducation des filles, dans le cadre du projet "Éducation à voix haute". Ce partenariat avec le Partenariat Mondial pour l’Éducation vise à donner une voix aux communautés, en particulier celles vulnérables, pour s’assurer que leurs besoins sont pris en compte dans les dispositions politiques liées à l’éducation.

Une initiative mondiale contre le mariage précoce

Au-delà des efforts nationaux, le Programme mondial UNFAP-UNICEF, lancé en 2016, se donne pour mission de mettre fin à la pratique du mariage d’enfants. Des actions concrètes sont mises en place dans divers pays pour aborder ce problème sous plusieurs angles, en s’attaquant simultanément aux causes profondes et en éduquant les communautés.

Conclusion : Vers un avenir sans mariage précoce

Pour conclure, bien que des défis considérables demeurent dans la lutte contre les mariages d’enfants au Niger, les efforts nationaux et internationaux, couplés à une prise de conscience croissante des droits des filles, sont des signes encourageants. La mobilisation conjointe des autorités, des jeunes et des organisations communautaires est primordiale pour faciliter ce changement indispensable.

Il est essentiel d’adopter une approche intégrée qui combine prévention, éducation et sensibilisation pour garantir que les générations futures puissent grandir sans les entraves du mariage précoce. En poursuivant ces efforts, le Niger a la possibilité de construire un futur où chaque jeune fille peut réaliser son potentiel, libre des contraintes de la tradition.

Un changement est non seulement possible, mais nécessaire. La voie à suivre demande un engagement collectif pour protéger les droits fondamentaux des enfants et favoriser un développement durable pour les générations à venir.