Etudes supérieures : les étudiants tchadiens injectent énormément d’argent dans l’économie camerounaise
En ces mois de préparatif de la rentrée académique 2023–2024, l’université de N’Gaoundéré, l’une des plus grandes à accueillir les étudiants tchadiens, se prépare à recevoir les anciens étudiants et des nouveaux bacheliers tchadiens. Dans cette université, plus de 1 000 étudiants tchadiens sont inscris annuellement alors que pour l’intégrer, il faut débourser au moins 55 000 FCFA.
Pour être admis à l’Université de N’Gaoundéré, en application de la réglementation en vigueur dans la zone de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cémac), il faut 50 000 FCFA, représentant les frais d’inscription. En sus, l’université exige la somme de 5 000 FCFA, comme frais médicaux.
En ce qui concerne le coût de vie, en dehors des mini-cités où un studio coûte entre 15 et 30 000 F CFA le mois, les parents déboursent à la fin du mois entre 25 et 50.000 FCFA pour la ration alimentaire. Ce qui fait que pour une année académique, certains parents déboursent entre 540 et 700 000 F CFA et même plus pour ceux nantis qui veulent mettre leurs progénitures dans les conditions idéales pour étudier.
“Le minimum pour une année scolaire que mon père m’envoie, pour la ration alimentaire et le loyer et tout ce qui va avec les études en dehors des maladies est 1 million de francs CFA”, explique un étudiant en deuxième année de Géologie. Comme lui, ils sont plus de 1 000 étudiants annuellement inscrits à l’université de N’Gaoundéré, en dehors des autres villes du Cameroun comme Garoua, Maroua, Dschang, Yaoundé, Douala, etc.
Ce qui peut expliquer cette déperdition des ressources vers le Cameroun est d’abord l’élasticité de l’année académique au Tchad. Beaucoup de parents qui ont choisi envoyer leurs enfants étudier expliquent leur choix du fait de l’incapacité des universités tchadiennes à accueillir tous les étudiants tchadiens mais aussi et surtout, l’élasticité de l’année académique. Ce qui fait que le Cameroun devient, même si l’on ne compte pas officiellement, le premier pays à accueillir plus d’étudiants tchadiens sur son sol.
Si l’on fait un calcul simple, pour 1 000 étudiants tchadiens dont l’inscription et les frais médicaux sont de 55 000 F CFA, les parents déboursent au total 55 millions de francs CFA. Cela, pour ne prendre en compte que 1 000 étudiants et seulement à N’Gaoundéré sans compter les autres villes du Cameroun. Si l’on estime à 10 000 étudiants au Cameroun, il faut 550 000 000 FCFA pour seulement les inscriptions hormis le loyer, la ration alimentaire, les fournitures scolaires, les soins.
Et que sur les 10 000 étudiants au Cameroun, chaque parent dépense 15 000 F CFA mensuellement pour le loyer, 25 000 F CFA pour les fournitures scolaires l’année académique et 30 000 F CFA pour la ration et les soins médicaux, l’on se retrouverait à 1 milliard 500 millions annuellement pour le loyer, 250 millions pour les fournitures scolaires pour une année académique et 3 milliards 600 millions pour ce qui est de la ration alimentaire et des soins médicaux. Ce qui pourrait faire une déperdition financière de 5 milliards 900 millions de francs CFA annuelle pour le Tchad.