Fête de la musique : les artistes demandent plus que l’organisation d’une fête
A l’occasion de la fête de la musique, le ministère en charge des affaires culturelles a organisé deux grands concerts à N’Djamena. Pour les artistes, cette initiative qui est une première est à saluer mais l’artiste tchadien n’a pas besoin de la fête de la musique, il a besoin d’un statut afin de vivre de son art.
Le ministère en charge des affaires culturelles a organisé deux grands concerts à l’occasion de la fête de la musique. Le premier a lieu le 21 juin à la place de la nation et le second, le samedi 24 juin à l’espace Talino Manu. Plus de 150 artistes ont participé à cette célébration.
Pour les uns, cette initiative est a salué. C’est le cas de Kandenodji Njetein, producteur et manager d’artiste. « Il faut dire que c’est une première, le fait de vouloir intégrer les artistes et les acteurs de l’industrie musicale. C’est un geste que personnellement je salue beaucoup. C’est une initiative du ministre Abakar Rozzi Teguil. Certes, il y a deux, trois éléments qui ne sont pas parfaits mais c’est une première et je l’encourage à vraiment continuer sur cet élan pour les prochaines organisations de la fête de la musique ».
Pour d’autres, la gestion de la programmation et du cachet après prestation n’est pas pour le bien-être de tout le monde. « Je loue d’abord cette belle initiative de la part du ministère de la culture qui a bien voulu offrir un plateau pour les artistes, c’est quelque chose à apprécier. Mais je ne suis pas très content de cette histoire où la liste a été divisée, où il fallait programmer les gars qui ont joué à la place de la nation et certains doivent jouer le 24 à l’espace Talino Manu. Pour moi c’est qu’il y a une ségrégation et ce n’est pas pour le bien de tout le monde », a déploré MRes, artiste rappeur et slameur.
« C’est une journée que nous devons fêter dans les meilleurs conditions. Soit si le ministère ne peut pas l’organiser pour tout le monde on a beaucoup de centres culturels et des maisons de quartiers. On pouvait repartir les artistes par centre pour que chaque quartier puisse vivre un peu de cet évènement pour qu’on puisse le ressentir de partout à N’Djamena », poursuit-il.
Pour Jayson la roquette, membre du groupe de rap Combattant, cette célébration n’a pas lieu d’être car selon lui, l’artiste a besoin d’un statut afin de vivre de son art. « On ne doit même pas fêter la musique au Tchad, on doit fêter la mort de la musique. L’artiste tchadien n’a pas besoin de la fête de la musique, il a besoin d’un statut afin de vivre de son art ».