frayeur en plein vol sur Ethiopian Airlines

### Introduction
Imaginez-vous à l’aéroport, impatient de prendre votre vol. Des annonces fréquentes de retard deviennent votre réalité quotidienne, et le moment tant attendu du décollage se transforme en un véritable parcours du combattant. C’est l’expérience vécue par de nombreux passagers des compagnies aériennes africaines ces dernières années, en particulier ceux qui se rendent au Tchad. Malheureusement, cette situation n’est pas un cas isolé, mais plutôt révélatrice d’un état alarmant de l’aviation sur le continent.

Les compagnies aériennes opérant en Afrique, et en particulier celles desservant le Tchad, sont souvent perçues comme manquant de fiabilité et de sécurité. Des incidents récents, comme celui d’Ethiopian Airlines, mettent en lumière les failles d’un système qui mérite une attention urgente. Si l’on considère que l’Afrique subsaharienne possède l’un des taux de sécurité aérienne les plus faibles au monde, la question de la sécurité et du bien-être des passagers devient prioritaire. Cet article explore les défis auxquels sont confrontées les compagnies aériennes au Tchad et examine les conséquences pour les passagers.

### La dégradation du service aérien au Tchad
#### Une expérience de vol décevante
Récemment, le vol Ethiopian Airlines ET 939 en est un exemple frappant. Attendant à l’aéroport, une centaine de passagers tchadiens pensaient pouvoir embarquer à 9 heures, seulement pour découvrir que leur départ était repoussé à 10h30, sans explications. Au lieu de s’envoler, ils ont été contraints d’attendre jusqu’à 14 heures avant de finalement commencer leur voyage. Ce type de gestion du temps et du service est devenu trop fréquent et alimente une frustration croissante chez les voyageurs.

Dans un monde où la ponctualité est non seulement une question de confort, mais aussi de sécurité, il est inacceptable que les passagers se voient traités avec si peu de considération. La communication pendant les retards est essentielle ; le manque d’informations renforcent les inquiétudes et contribuent à une mauvaise expérience de voyage.

#### Des conditions de vol inquiétantes
Mais l’expérience des passagers ne s’arrête pas au sol. Une fois en vol, les voyageurs d’Ethiopian Airlines ont subi une turbulence violente qui a semé la panique. Des objets non sécurisés, y compris la nourriture qui a été projetée dans les airs, témoignent d’un manque de préparation face aux situations d’urgence. Bien que le pilote ait réagi avec professionnalisme, ces événements ont laissé les passagers dans un état de stress intense, soulevant des questions sur l’état de l’avion et des pratiques de maintenance de la compagnie.

De surcroît, ces secousses ne sont pas des incidents isolés. Peu après, deux autres secousses sont survenues, prolongeant la peur ambiante et alimentant les craintes des passagers sur la sécurité du vol. Une telle série d’événements ne peut qu’éveiller des doutes quant à la fiabilité des avions et à la qualité de l’entretien.

### La problématique de la sécurité aérienne en Afrique
#### Une industrie sous surveillance
Le rapport de la Fondation Mo Ibrahim souligne que, malgré des infrastructures aéroportuaires conformes aux normes, les problèmes de contrôle du trafic aérien demeurent cruciaux en Afrique subsaharienne. Les accidents aériens récents dans des pays comme le Soudan et la République Démocratique du Congo ajoutent du poids à ces préoccupations. Il est évident que le secteur aérien dans cette région nécessite une réévaluation complète de ses pratiques de sécurité.

Le rapport du Conseil international des aéroports de 2013 révèle une détérioration continuelle de la sécurité aérienne en Afrique, notant une perte de 3,71 coques de jet par million de vols, en hausse par rapport à 3,27 en 2011. Ces statistiques sont alarmantes et illustrent un problème systémique qui exige des solutions précises.

### Le coût caché de l’infrastructure
#### Des frais d’atterrissage exorbitants
Un autre élément à prendre en compte est le coût des services aéroportuaires. Par exemple, la Banque Africaine de Développement révèle que les taxes d’atterrissage en Afrique sont exorbitantes, atteignant 75 $ à Accra et 137 $ à Djibouti, contre 14 $ à Paris et 6 $ à Mumbai. Ces coûts élevés, couplés à une qualité de service souvent inférieure, créent une situation intenable pour les compagnies aériennes et les voyageurs.

### Critique constructive
#### Appel à l’action
Il est clair que le système aérien au Tchad et en Afrique subsaharienne fait face à des défis majeurs qui compromettent la sécurité des passagers. Les autorités de l’aviation civile doivent agir rapidement et efficacement pour améliorer les standards de sécurité. Cela pourrait inclure des audits réguliers des appareils, une formation accrue du personnel et la mise en place de meilleures infrastructures aéroportuaires.

De plus, une meilleure communication avec les passagers est essentielle. Les compagnies aériennes devraient s’engager à informer leurs clients des retards et des problèmes rencontrés. Une politique de transparence pourrait contribuer à améliorer l’expérience des passagers et à restaurer la confiance envers les compagnies aériennes africaines.

### Conclusion
Il est impératif que les compagnies aériennes opérant dans le Tchad prennent des mesures significatives pour rectifier les problèmes de sécurité et de qualité des services. La transformation de l’industrie aérienne en Afrique est non seulement nécessaire, mais urgente. En tant que consommateurs, les passagers devraient également faire entendre leur voix et exiger des améliorations. En soutenant des politiques favorables à une aviation plus sûre et plus fiable, nous pouvons tous contribuer à voir émerger un avenir où voyager en avion ne serait plus synonyme de stress, mais plutôt de confort et de sécurité. La route est encore longue, mais avec des efforts concertés, elle peut nous mener vers un ciel plus serein.