Grève des enseignants: à Doba, des parents appellent le gouvernement à trouver de solution
Dans tous les établissements scolaires publics de Doba, chef-lieu de la province du Logone oriental, la grève lancée par le bureau provisoire national du SET est largement observée. Un tour ce 15 mars 2024 a permis de se rendre à l’évidence.
Que ça soit au lycée Beraba, lycée communal de Djarabé en passant par le lycée Pascal Yoadimnadji et l’école primaire officielle de Bedogo jusqu’au lycée Bernard Dikwa Garandi, les cours sont désertes et les portes de salle de classe bien fermées à cadenas.
Mbaïssiel Gildas, proviseur du lycée de Beraba fait savoir que la grève qui est lancée n’est pas sans conséquence car, justifie-t-il, la saison pluvieuse est à l’horizon et certains élèves qui sont des cultivateurs risquent de regagner leurs champs et il sera difficile de les ramener en classe si la grève est levée. Or, pour les deux mois lors de la précédente grève, nous nous sommes organisés pour rattraper les heures perdues mais hélas une autre grève vient tout chambouler, se plaint-il.
C’est aussi l’avis du proviseur du lycée Pascal Yoadimnadji, Mahadi Hellou Chaltout. Tout de même, les deux proviseurs conseillent surtout aux élèves en classes d’examen de s’organiser en groupe d’entraînement, à aller dans les bibliothèques et aussi à s’approcher de leurs aînés pour chercher à combler les vides.
En tant que mère, Nodjikouambaye Geneviève, directrice de l’école officielle de Bedogo C, se dit triste pour ces deux grèves successives en une seule année scolaire. Elle supplie les autorités en charge de l’éducation et celles du pays en général à revoir la situation des élèves tchadiens car c’est leur avenir qui est en jeu.
Urbain Souranadé, un parent d’élèves dit ne pas comprendre ce que le gouvernement veut réellement en matière d’éducation. Pour lui, la grève ne profite jamais aux élèves. “C’est de n’importe quoi. Une seule année scolaire, deux fois la grève, mais comment nos enfants vont s’en sortir à l’avenir ? Ou bien, il faut qu’on ferme carrément les écoles au Tchad, c’est mieux. C’est malheureux”, s’insurge-t-il.
Correspondance de Tolobé Mbaïnaïssem Dieudonné depuis Doba.