Guera: les communautés arabe, Dadjo et Moubi signent un accord de paix après des conflits meurtriers
Le ministre de l’Administration du territoire, Limane Mahamat a présidé hier, 9 mai, la cérémonie de réconciliation des communautés arabe, Dadjo et Moubi de la province du Guera. Cette cérémonie intervient à la suite des conflits meurtriers qui ont opposé ces communautés dans le département de Mangalmé.
Cette rencontre a vu la présence de quelques membres du gouvernement notamment le ministre de l’Administration du territoire, de la Décentralisation et de la Bonne gouvernance, Limane Mahamat, le ministre de la Sécurité publique et de l’Immigration, Mahamat Charfadine Margui, des gouverneurs du Guéra, du Batha, des conseillers nationaux de transition, des membres du cabinet de la Présidence de transition et de la Primature, du directeur général de la gendarmerie, des chefs traditionnels et religieux et d’une foule sortie nombreuse pour la circonstance.
Il vous souviendra que le département de Mangalmé a été le théâtre des conflits meurtriers qui ont fait tant de victimes. C’est pourquoi l’objectif de cette cérémonie de signature d’un accord de paix et de la réconciliation est de ramener la paix, la cohabitation pacifique et le vivre-ensemble.
Il faut souligner que dans le cadre de cet accord, après un paiement en guise de Diya d’une somme de 5 millions versée le 22 septembre 2022, une somme de 58 millions représentant le reste de la Diya des personnes disparues pendant les évènements de Mangalmé 1 a été versée en intégralité par les chefs de canton du Batha aux chefs de canton Moubi et Dadjo 2 du département de Mangalmé. Les chefs de canton du Batha et du Guera, se sont accordés à la non agression de leurs ressortissants respectifs et à la cohabitation pacifique dans le respect des conventions, loi et règlements de la République.
En outre, les deux communautés se sont engagées à dédommager réciproquement au prorata les victimes du conflit Mangalmé 2 conformément aux usages convenus. Cependant compte tenu du nombre global des personnes disparues, il a été convenu d’arrêter de part et d’autre les nombres respectifs des victimes des deux communautés par devant le Directeur Général de la gendarmerie nationale et de procéder suivant la méthode de compensation en vue de dégager le nombre global des victimes qui reste à dédommager. Un montant unique à payer par personne disparue à convenir d’accord partie par les membres du comité de dialogue du Guera et du Batha est à honorer dans un délai maximum de 6 mois sous garantie conjointe des gouverneurs du Guera, du Batha et du directeur général de la Gendarmerie nationale.
Pendant cette rencontre, les différents chefs traditionnels ont déploré ces événements malheureux survenus à Mangalmé. Ils se sont demandés mutuellement pardon et se sont réconciliés. Ils se sont engagés à promouvoir la tolérance, abandonner le recours à la vengeance en cas d’incident, cohabiter pacifiquement, cultiver la paix, le vivre ensemble aux moyens de la sensibilisation.
Les chefs traditionnels, les deux gouverneurs et les chefs de mission ont apposé leur signature au bas du procès verbal de cet accord en qualité de témoins.
Le chef de mission Limane Mahamat, assistant à cette paix retrouvée a apprécié à sa juste valeur cette initiative. Il a remercié tous ceux qui se sont employés à la signature de cette convention. Les membres du gouvernement ont joint leur voix à cette bonne entente et ont promis d’être les garants de cet accord.
Yohane Djimet Djibrine, correspondant au Guera