Guerre au Soudan : des dizaines de civils tués dans un raid aérien à Khartoum
Les affrontements entre l’armée régulière du Soudan et les forces de soutien rapide, un groupe paramilitaire continuent de faire rage à Khartoum et d’autres villes. Le samedi 8 juillet, plusieurs dizaines de civils ont trouvé dans un bombardement attribué à l’armée de l’air sur un quartier résidentiel de Khartoum.
Qui a tiré sur les civils habitant le quartier de Dar al-Salam à Omdourman dans la banlieue nord-est de Khartoum le samedi 8 juillet 2023 ? L’armée régulière du Soudan et les forces de soutien rapide en guerre depuis le 15 avril se rejettent la responsabilité.
Le samedi 8 juillet 2023, plusieurs dizaines de civils ont trouvé la mort dans un raid aérien. « 22 morts et un grand nombre de blessés », a communiqué le ministère de la Santé de l’Etat de Khartoum.
L’armée de l’air est accusée par plusieurs habitants d’être à la manœuvre. Mais l’armée a assuré dans un communiqué dimanche que ses “forces aériennes n’avaient visé aucun objectif samedi à Omdourman”.
Des combats à l’arme lourde opposaient aussi les deux camps dans plusieurs quartiers du sud de la capitale, selon des témoins sur place, et des frappes aériennes ont été signalées à Oumdourman.
En près de trois mois de guerre entre les FSR du général Mohamed Hamdane Daglo et les troupes du général Abdel Fattah al-Burhane, près de 3.000 morts ont été recensés.
Près de trois millions de Soudanais ont été forcés de quitter leur maison, dont plus de 600.000 pour l’étranger, principalement l’Egypte au nord et le Tchad à l’ouest, tant les exactions venues des deux camps se multiplient.
Farhan Haq, un porte-parole du secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a dénoncé “une absence totale de respect du droit humanitaire et des droits humains”, notamment au Darfour, région martyre dans les années 2000 de nouveau au cœur de combats.
Selon l’ONU, le Soudan est “au bord d’une guerre civile totale potentiellement déstabilisatrice pour toute la région”, aux confins du Sahel, de la Corne de l’Afrique et du Moyen-Orient, des zones déjà en proie aux violences avant la guerre.
Pour tenter une sortie de crise, l’ONU plaide pour les propositions de l’Igad. Ce bloc de l’Afrique de l’Est réunira lundi à Addis Abeba des dirigeants des quatre pays à la manœuvre sur le dossier soudanais: l’Ethiopie, le Kenya, la Somalie et le Soudan du Sud.
De son côté, l’Egypte a annoncé dimanche qu’elle accueillerait un sommet des voisins du Soudan le jeudi 13 juillet pour examiner “les moyens de mettre fin au conflit” et à ses “répercussions” sur les pays voisins, selon un communiqué de la présidence.
Avec AFP