harcèlement de rue, un mal caché à N’Djamena
Pourtant, les insultes, le harcèlement et les atteintes physiques et sexuelles, sont considérés comme des infractions. Malheureusement, ces jeunes dérangent ces filles et femmes, sans aucune réprimande. Ce fléau se passe dans plusieurs quartiers, mais sans aucune dénonciation, ni poursuite.
Toutefois, les victimes préfèrent se taire. Cependant, Zenab, étudiante à la faculté des sciences de l’éducation se souvient encore de ces propos d’un groupe de « clandoman » à la descente du bus : « tu es très grosse et belle. Ton papa a vraiment travaillé, quelle créature ? Je vais te déposer gratuitement », a-t-elle déclaré.
Pour celles qui ont la peau dépigmentée, n’en parlons pas. « Tôlerie », crient-ils, a souligné une fille à la peau dépigmentée qui préfère garder son anonymat.
Tout de même, certaines filles répondent à leur harceleur, à l’exemple de Honorine, élève au lycée Félix Eboué : « si je porte une mini-jupe, souvent on me dit am-dala-sade en arabe local, qui signifie grosse fesse, je réponds cha-marik, qui signifie pédé pour le faire taire », évoque-t-elle.
Difficile de comprendre, mais dans certains coins de la ville de Ndjamena, les filles et femmes ne peuvent pas marcher sans qu’un homme ne dise des choses méchants. Pire encore, même les étudiants qui sont les futurs cadres du pays, dans leur bus, sifflent sur les jeunes filles parfois : ils lancent des propos déplacés comme « azaba ».
Cependant, le silence de la société, face à ce phénomène, est un défi à relever et à combattre pour assurer la sécurité des femmes et filles dans la rue.
Il faut noter que le harcèlement de rue réduit l’épanouissement des femmes ; ainsi, les autorités et les organisations de lutte pour les violences faites aux femmes, doivent sensibiliser les jeunes à avoir un regard positif sur les filles et femmes sur les lieux publics.
Toutefois, ce sujet n’est pas trop traité par les médias locaux, pour apporter leur contribution au changement de mentalité des jeunes. Ce qui cause aussi problème, le comportement vestimentaire des filles en lieux publics fait partie du harcèlement de rue.
Même si certains jeunes ne veulent pas répondre sur la question du harcèlement de rue, Mahamat Ibrahim, habitant le quartier Ardep-Djoumal, dans la commune du 3ème arrondissement, estime que « tout commence par une appréciation ; on cherche juste à faire connaissance et ce n’est pas un harcèlement ».
Malheureusement, ceci est loin d’être un compliment. Il faut songer au changement de mentalités, et aux filles de se vêtir d’une manière décente, pour éviter un regard de séduction.