« il est impératif de construire une deuxième raffinerie »

Le ministre a expliqué que la raffinerie de Djermaya avait été arrêtée et redémarrée à plusieurs reprises, ce qui avait conduit à une situation de surmenage et de capacité dépassée. Depuis quelques années, le pays importe du gasoil et du gaz butane car la production de la raffinerie ne suffit plus à couvrir les besoins de la population et de l’industrie.

Djerassem Le Bemadjiel a souligné qu’il était impératif de construire une deuxième raffinerie pour éviter de devoir importer également de l’essence dans les années à venir. Il a précisé qu’une étude était en cours pour déterminer l’emplacement de cette deuxième raffinerie, qui pourrait être située sur l’axe Massenya ou dans le sud du pays. Sans cette construction, le Tchad risquerait de se retrouver dans la même situation que le Cameroun ou le Nigeria, deux pays qui doivent importer leur consommation malgré leur production pétrolière importante.

Le ministre a donc appelé à une prise de conscience de la situation et à la mise en place de mesures pour garantir l’approvisionnement en carburant du pays : 

« Une raffinerie n’est pas connue pour être arrêtée et démarrée de manière répétitive. Au début, elle doit fonctionner en continu pendant environ trois ans. Très rapidement, on a constaté que les besoins en énergie du pays augmentaient de 12 à 14% par an. Nous sommes alors arrivés à un point où nous n’avions plus d’excédent du tout. À l’heure où je vous parle, nous importons du gasoil depuis quelques années déjà. Nous avons demandé aux industriels d’importer leur propre consommation de gasoil car la raffinerie de Djermaya ne peut plus satisfaire les besoins du pays et de la population. De même, nous avons commencé à importer du gaz butane il y a quelques années car la production de la raffinerie ne suffit plus à couvrir les besoins du pays. Pour l’instant, nous n’importons pas encore d’essence, de jet ou de kérosène pour les avions lorsque la raffinerie fonctionne, mais nous importons déjà trois produits depuis quelques années, dont le gaz butane. D’ici deux ans, nous allons commencer à importer de l’essence. Bien que nous ayons une raffinerie, sa capacité est dépassée et il est impératif de construire une deuxième raffinerie. Cela se produit dans tous les pays qui nous entourent. Si nous ne faisons pas attention, nous allons arriver au même niveau que le Cameroun ou le Nigeria, qui est le premier producteur d’Afrique de l’Ouest, mais qui importe sa propre consommation d’énergie. Nous étions à l’abri, mais ce n’est plus le cas maintenant. À l’heure actuelle, une étude est en cours pour construire une deuxième raffinerie sur l’axe Massenya, afin de connecter les sources de brut de Koudalwa, ou une autre option pour construire une deuxième raffinerie vers le sud. »