Il n’y a pas d’amplificateur de brillance disponible dans le pays pour les cas de fractures.
Il définit également la traumatologie comme l’étude médicale des traumatismes physiques, c’est-à-dire des atteintes à la santé résultant d’une action extérieure violente et soudaine. La chirurgie orthopédique et traumatologique a pour but de diagnostiquer et traiter l’ensemble des pathologies de l’appareil locomoteur.
Cet appareil locomoteur est composé de l’ensemble du squelette osseux (membres supérieurs, membres inférieurs, bassin, tronc, colonne vertébrale), de l’ensemble des articulations et de leurs composantes (cartilages, ligaments, ménisques, labrum,) ainsi que l’ensemble du tissu musculo-tendineux, explique le Dr Andjeffa.
Les accidentés de voie publique et autres ont du mal à choisir entre la chirurgie et la médecine traditionnelle pour le traitement. Laquelle de ces deux médecines est donc préférable pour traiter les cas de fractures ? Le Dr Andjeffa Valentin explique que la médecine traditionnelle n’a pas de place en traumatologie, car en cas de fracture, la médecine traditionnelle cherche seulement la consolidation (guérir la fracture, soudé l’os cassé), alors qu’en traumatologie orthopédique, il faut la consolidation et la fonction.
C’est-à-dire qu’en cas de fracture, il faut consolider la partie fracturée et conserver sa fonction, c’est l’objectif de traitement en traumatologie orthopédique. Les tradi-praticiens, eux, proposent autre chose, souligne le chirurgien. Il souligne qu’il y a deux principes de traitement en traumatologie : le traitement orthographique, celui non opératoire, et le traitement chirurgical, quand la fracture est très déplacée, très ouverte ou articulaire.
Quand la fracture survient au niveau des articulations, il faut rétablir la surface articulaire pour permettre le mouvement. En cas de pareilles complications, la médecine traditionnelle ne peut rien faire, il faut la chirurgie, explique-t-il.
Pour le Dr Andjeffa, la médecine traditionnelle est devenue le quotidien des Tchadiens en cas de fracture, mais du moment où la discipline est en train de prendre l’envol, elle n’a plus sa place.
Dans les années 1990-2000, il n’y avait qu’un seul chirurgien orthopédiste, mais aujourd’hui, il y en a plus de sept, informe le médecin. « Les gens nous font beaucoup plus confiance pour rétablir la fonction, mais lorsqu’il s’agit d’une fracture fermée, ils préfèrent les praticiens traditionnels », dénonce-t-il.
Dans son appréciation sur les traitements traditionnels en cas de fracture, le Dr Andjeffa déplore les pratiques traditionnelles : « Nous avons eu à gérer plusieurs cas de fractures où les gens ont d’abord eu recours à la tradition avant de venir vers nous. Souvent, c’est dans des cas difficiles, où il y a une infection ou une fracture complexe. Ce que nous pouvons faire, nous le faisons, mais nous disons clairement ce que nous ne pouvons pas faire. »
Il ajoute que bon nombre de personnes impliquées dans des accidents de la route sont traitées de manière traditionnelle et deviennent souvent invalides, tandis que ceux qui ont recours à la médecine moderne sont en bonne santé après une intervention chirurgicale.
Améliorer la qualité des services
Selon lui, à N’Djamena, lorsque les fractures sont fermées et que les conditions sont réunies, le patient dispose d’un délai de 48 à 72 heures pour prendre des béquilles et marcher. Il encourage les patients atteints de fractures simples ou ouvertes à se rendre dans les centres hospitaliers pour une prise en charge de qualité. Cela est économique et permet de gagner du temps, assure le chirurgien.
En guise de message au public, l’orthodontiste traumatologue rappelle que la médecine et la traumatologie ont évolué. Il existe trois grands centres hospitaliers, ainsi qu’un hôpital provincial, et des hôpitaux de district, qui prennent en charge les cas de traumatologie orthopédique. Bien que le nombre de chirurgiens orthopédistes soit limité, ils encadrent les nouveaux médecins généralistes dans ce domaine, ce qui leur permet de travailler même dans les provinces.
Il invite la population à leur faire confiance et à se rendre dans les hôpitaux en cas de fractures ouvertes ou fermées pour une prise en charge adéquate.
Face aux difficultés auxquelles font face les orthopédistes traumatologues au Tchad, le Dr lance un SOS au gouvernement et au ministère de la Santé publique, pour équiper les chirurgiens orthopédistes en matériel nécessaire afin d’éviter des évacuations sanitaires très coûteux pour Tchadiens.
Selon lui, un plaidoyer a été lancé pour équiper les centres hospitaliers universitaires d’un amplificateur de brillance, mais malheureusement, les demandes sont restées sans réponse, déplore le chirurgien orthopédiste.
Le manque de matériel dans les hôpitaux et les grands centres hospitaliers est un obstacle pour les spécialistes dans leur domaine, et cela constitue une perte pour l’État lorsque les Tchadiens sont obligés de se rendre à l’étranger pour se faire soigner. Il est vivement souhaitable que le ministère de la Santé et le gouvernement s’investissent pour améliorer la qualité des services de santé publique, car la constitution donne à tous les citoyens le droit à la santé.