Diplômés en Paramédical au Tchad : Urgence d’une Intégration dans la Fonction Publique

Le Tchad est à un carrefour critique de son développement sanitaire. Alors que des milliers de jeunes diplômés affichent des compétences précieuses en paramédical, beaucoup se retrouvent aujourd’hui dans l’incertitude. Des formations spécifiques ont été mises sur pied pour répondre aux besoins du système de santé national, mais les promesses d’intégration s’évanouissent dans un système de recrutement opaque. En 2023, alors que le Tchad continue de lutter contre les défis de santé publique, cette situation soulève des questions urgentes sur le potentiel non exploité de ces professionnels.

Une Formation Essentielle pour la Santé Tchadienne

Un Programme Né des Urgences

Le Cycle de Licence Paramédicale a été instauré en 2019, soutenu financièrement par les Émirats Arabes Unis. L’objectif était clair : renforcer les compétences médicales au Tchad. Ce programme se concentre sur des domaines jugés cruciaux, tels que l’Ophtalmologie, la Nutrition et Diététique, l’Anesthésie et Réanimation, ainsi que les Soins Obstétricaux et les Sciences Biomédicales. Des milliers de diplômés sont maintenant prêts à remplir des rôles essentiels dans un système souffrant d’un manque flagrant de personnel qualifié.

Des Voices Qui S’élèvent

« Nous avons été formés pour répondre aux besoins critiques du système de santé tchadien », déclare un porte-parole du collectif de diplômés. Ironiquement, ces spécialistes, pourtant jugés indispensables, se trouvent aujourd’hui dans une situation précaire, souvent sans emploi alors même que le pays fait face à des défis sanitaires croissants.

Incohérences dans le Recrutement : Un Système à Réformer

Un Accès Injuste à la Fonction Publique

Les diplômés en paramédical dénoncent des inégalités dans le processus de recrutement. Alors que de nombreux candidats non formés dans leurs disciplines ont réussi à intégrer la fonction publique, ceux qui ont été spécifiquement préparés par l’État restent sur la touche. Cette situation soulève des questions sur l’équité et la transparence du système de recrutement, fragilisant la confiance envers les institutions de santé publique.

Appels à l’Action

Face à cette injustice, les diplômés interpellent directement le Ministre de la Fonction Publique, le Ministre de la Santé Publique ainsi que le Président de la République, Mahamat Idriss Déby Itno, pour appeler à une révision des critères de recrutement. Leur message est percutant : « Nous sommes prêts à travailler ! »

Implications Sanitaires et Sociales

Un Besoin Urgent de Renforcement des Capacités Médicales

Le Tchad lutte contre des maladies endémiques, et l’insuffisance de personnel médical qualifié représente un obstacle majeur. L’intégration de ces diplômés pourrait influencer positivement des indicateurs de santé tels que la mortalité maternelle et infantile, toujours préoccupants dans le pays. En effet, selon les derniers rapports de santé, la mortalité maternelle au Tchad est de 1280 décès pour 100,000 naissances vivantes, l’une des plus élevées au monde.

Vers un Avenir Centré sur la Santé Publique

Permettre aux jeunes diplômés de rejoindre les rangs du service public pourrait être une voie concrète pour améliorer le système de santé. Non seulement cela garantirait une main-d’œuvre qualifiée, mais cela favoriserait aussi la croissance de la confiance de la population envers les institutions sanitaires. Collectivement, ces diplômés pourraient contribuer à créer un écosystème de soins de santé plus robuste et plus résilient.

Conclusion : Vers une Réforme Nécessaire

La situation actuelle des diplômés en paramédical au Tchad est un reflet des défis plus larges auxquels le pays est confronté dans le domaine de la santé. Alors que les besoins sont pressants, il est impératif que des mesures soient prises pour intégrer ces jeunes professionnels au sein de la fonction publique. Ce n’est qu’en tant que partenaires à part entière que ces diplômés pourront contribuer efficacement à un système de santé meilleur.

Les prochaines étapes devront inclure non seulement la révision des processus de recrutement, mais aussi une collaboration renforcée entre le gouvernement et les institutions académiques. Cela pourrait donner l’élan nécessaire pour transformer un potentiel en action efficace, favorisant ainsi la santé et le bien-être de millions de Tchadiens.

L’avenir du Tchad, sur le plan sanitaire, dépendra donc de la capacité à aligner les formations des professionnels de santé avec les besoins réels du pays, afin de garantir que chaque diplômé puisse véritablement faire la différence.