Journée du 3 mai : le point focal de l’UJT du Logone Occidental dénonce la pression dont sont victimes les journalistes
A l’occasion de la journée mondiale de la liberté de la presse, le point focal de l’Union des Journalistes du Tchad (UJT) du Logone Occidental, Dounian Parfait a fait une communication à l’ONAMA de Moundou.
Le point focal de l’UJT a déclaré que le Tchad est entré dans une période de transition depuis le 20 avril 2021 suite à la mort du président IDRISS DEBY ITNO, qui a dirigé le pays d’une main de fer pendant 30 ans avec des lois liberticides sur la liberté de presse. Depuis la transition, poursuit-il, les journalistes et médias sont invités à éviter de diffuser des propos haineux et privilégier les propos appelant à la paix.
Selon Dounian Parfait, ces interpellations constituent parfois une censure qui ne dit pas son nom. « Et vous êtes sans ignorer que la HAMA a félicité la presse tchadienne pour son engagement et dévouement dans le traitement de l’information lors du Dialogue National Inclusif et Souverain malgré le peu de moyen dont elle dispose pour faire son travail ».
Il en appelle à la responsabilité de la HAMA et des pouvoirs publics pour mettre les moyens conséquents à la disposition de la presse publique et privée pour jouer efficacement leur rôle pendant cette deuxième phase de transition. Dounia Parfait de poursuivre que sur le plan sécuritaire, la présence des groupes armés sur le territoire comme Boko Haram et les rebelles constitue un facteur d’insécurité pour les journalistes. Selon lui, des agressions se déroulent en toute impunité, comme en témoigne l’assassinat du journaliste Oredjé Narcisse, abattu le 20 octobre 2022 et dont les meurtriers n’ont jamais été arrêtés.
En février 2022, un reporter d’une radio communautaire a été tué par balles au cours d’une attaque dans le sud du pays lors des événements de Sandana a ajouté le point focal Dounia Parfait. Pour lui, les professionnels des médias subissent quotidiennement les violences des forces de l’ordre lors des couvertures des manifestations contre le gouvernement. Et les journalistes qui travaillent dans les provinces font régulièrement l‘objet d’arrestations arbitraires et des menaces.
Dounia Parfait affirme que dans le Logone Occidental, les médias jouent souvent un rôle central dans les résolutions des conflits et les situations de crises à l’exemple des conflits agriculteurs éleveurs mais subissent des interpellations et des menaces verbales des autorités administratives et militaires. Ce qui du coup empêche les hommes de médias privés à aller à la source de l’information pour informer objectivement le public.
Le point focal interpelle en fin une catégorie de journalistes appelés JIR (journaliste d’intervention rapide) qui au nom de ce métier pullulent les bureaux et l’administration publique empêchant les « vrais » journalistes de faire leur métier. « Nous allons dans un proche avenir réguler la fonction en interpellant ces confrères sans profil ni média », a martelé le point focal de l’UJT tout en interpellant aussi les « vrais » journalistes à être indépendants, objectifs et neutres dans le traitement des informations afin de contribuer à désamorcer les tensions, à promouvoir le dialogue et à contenir les conflits.