la BAD et le gouvernement signent deux accords pour renforcer l’accès à l’énergie

Renforcement du secteur énergétique du Congo : Un partenariat stratégique avec la Banque africaine de développement

Le continent africain regorge de ressources naturelles, mais l’accès à l’énergie reste un défi majeur qui freine son développement. Selon l’Agence internationale de l’énergie, près de 600 millions de personnes en Afrique subsaharienne n’ont toujours pas accès à l’électricité. Dans ce contexte, l’initiative récente de la Banque africaine de développement (BAD) en collaboration avec la République du Congo marque un tournant significatif pour le pays. Le 26 février 2025, à Brazzaville, deux accords de dons d’un total de 1,5 million de dollars américains ont été signés, témoignant de l’engagement solide entre le gouvernement congolais et cette institution bancaire continentale pour transformer le paysage énergétique du pays. Dans cet article, nous examinerons ces accords, leurs implications pour le Congo et le rôle crucial des initiatives en matière de développement énergétique en Afrique.

Accord de dons : Une avancée majeure pour le secteur énergétique

Les accords qui ont été établis à Brazzaville portent sur deux dons distincts qui contribueront à la modernisation et à l’expansion du secteur énergétique. Le premier don, d’un montant de 585 000 dollars, provient du Fonds d’assistance technique pour les pays à revenu intermédiaire. Ce financement est destiné à réaliser des études d’aménagement visant à créer de nouveaux barrages hydroélectriques.

Projets hydroélectriques prometteurs

Les sites choisis pour ces infrastructures sont stratégiques. Mbanza Ndounga, situé au sud du pays, et Linzolo, à seulement 20 kilomètres au sud de Brazzaville, représentent des espaces potentiels pour accroître la capacité de production électrique du Congo. Cette initiative s’inscrit dans une stratégie plus vaste de promotion de l’autosuffisance énergétique, vital dans un pays où l’accès à l’électricité est encore limité.

Le second don : vers des lignes de transmission efficaces

Le second don, de l’ordre de 995 000 dollars, a été octroyé à partir des ressources du Fonds fiduciaire de coopération économique Corée-Afrique (KOAFEC). Son objectif est de financer des études de faisabilité et la conception détaillée des lignes de transmission entre Pointe-Noire et Brazzaville, ainsi qu’entre Loudima et Djambala. Ces nouvelles lignes constituent une étape essentielle pour améliorer l’accès des populations à l’électricité, réduisant ainsi le déficit énergétique persistent.

Un partenariat en action : Les déclarations des responsables

Le ministre de l’Économie, du Plan et de l’Intégration régionale, Ludovic Ngatse, a souligné l’importance de ces accords. Selon lui, ils illustrent la relation étroite entre le gouvernement congolais et la Banque africaine de développement. "Ces accords sont un signe des relations étroites que le gouvernement entretient avec la Banque africaine de développement pour le développement du Congo", a-t-il déclaré. Les études qui seront réalisées dans le cadre de ces accords accompagneront la mise en œuvre d’une stratégie nationale visant une électrification généralisée.

Vers l’accès universel à l’électricité

Ces deux accords de dons ne représentent pas seulement un financement, mais aussi une vision pour l’avenir énergétique du Congo. L’objectif est clair : œuvrer à un accès universel à l’électricité pour toute la population congolaise, tant en milieu urbain que rural. Ce développement harmonieux du secteur électrique est non seulement une nécessité stratégique pour réduire la pauvreté, mais aussi un levier pour favoriser la croissance économique.

Lien avec la "Mission 300"

Ces initiatives s’intègrent parfaitement dans la "Mission 300", une collaboration entre la Banque africaine de développement et la Banque mondiale, qui vise à fournir de l’électricité à 300 millions de personnes en Afrique d’ici 2030. À ce jour, les partenariats tels que celui établi entre le Congo et la BAD sont cruciaux pour atteindre cet objectif ambitieux et offrir des opportunités de développement durable sur le continent.

Les initiatives phares de la Banque africaine de développement

Le directeur général par intérim du Groupe de la Banque pour la région Afrique centrale, Solomane Koné, a déclaré que depuis plus d’une décennie, la BAD met en œuvre des initiatives importantes pour densifier les investissements dans le secteur énergétique. Des programmes comme la « Mission 300 », l’initiative Desert to Power et la Place de marché africain de l’énergie sont des exemples concrets de l’engagement de la BAD à transformer le paysage énergétique en Afrique.

L’initiative Desert to Power

L’initiative Desert to Power est particulièrement innovante, visant à développer le potentiel solaire du Sahel, une région riche en ensoleillement mais confrontée à des défis d’accès à l’électricité. Des projets similaires au Congo, basés sur les ressources renouvelables, pourraient également être envisagés pour diversifier les sources d’énergie du pays.

Le cadre stratégique de la BAD et ses implications pour le Congo

La Banque africaine de développement est non seulement un partenaire financier clé pour le Congo, mais elle s’inscrit également dans un cadre plus vaste de développement durable. Son Document de stratégie pays (DSP) pour le Congo est centré sur la création d’infrastructures durables et sur le renforcement des chaînes de valeur à fort potentiel de croissance. Cette approche globale vise à aligner les objectifs du pays avec ceux du développement durable et de la lutte contre la pauvreté.

Critique constructive : Les défis à surmonter

Bien que ces accords soient prometteurs, il est important de reconnaître les défis persistants auxquels le Congo doit faire face pour réaliser ses ambitions énergétiques. L’un des principaux obstacles reste la mise en œuvre effective des projets. Pour que ces dons se traduisent par des impacts concrets sur le terrain, il est crucial que le gouvernement congolais garantisse une gestion transparente et une exécution efficace des projets.

Propositions pour améliorer l’impact

  1. Renforcement des capacités locales : Le gouvernement devrait investir dans la formation d’experts locaux pour garantir que les connaissances techniques restent dans le pays et que des compétences locales soient développées.

  2. Partenariats public-privé (PPP) : Encourager la participation du secteur privé dans le financement et l’exécution des projets d’infrastructure énergétique pourrait accroître l’efficacité et l’innovation.

  3. Mobilisation communautaire : Impulser des initiatives de sensibilisation communautaire pour impliquer les populations locales dans la planification et l’utilisation des nouveaux services énergétiques.

Conclusion : Un avenir prometteur pour l’énergie au Congo

En somme, les accords récemment signés entre la Banque africaine de développement et la République du Congo constituent une avancée significative pour le secteur énergétique du pays. En s’appuyant sur des stratégies claires et en mobilisant des ressources financières, le Congo se positionne sur la voie d’un futur énergétique plus inclusif et autosuffisant. Ces initiatives sont non seulement un moyen d’atteindre l’objectif d’électrification universelle, mais également d’enclencher un cycle vertueux de développement économique et social.

Il est crucial que tous les acteurs – gouvernement, institutions financières, secteur privé et société civile – collaborent pour maximiser les bénéfices de ces investissements. C’est ainsi que le Congo pourra rédiger un nouveau chapitre de son histoire électrisante, profitant pleinement de ses ressources pour bâtir un avenir durable et connecté pour tous ses citoyens. Dans un continent qui aspire à briller, le Congo a la possibilité de devenir un exemple à suivre dans la transition énergétique, inspirant d’autres nations à suivre cette voie prometteuse.