la BAD investit 55 milliards de dollars pour renforcer l’intégration économique

Vers une Afrique de l’Est Connectée : Le Rôle Clé de la Banque Africaine de Développement

Introduction

« La véritable richesse d’un pays réside dans sa capacité à connecter ses citoyens avec le reste du monde ». C’est en partant de cette citation inspirante que l’on peut comprendre l’importance cruciale de la connectivité dans le processus de développement. Au cours de la dernière décennie, le Groupe de la Banque africaine de développement a investi pas moins de 55 milliards de dollars dans la connectivité régionale en Afrique. Cet engagement solide vise non seulement à renforcer l’intégration économique, mais également à favoriser le commerce intra-africain, un objectif central pour l’avenir du continent.

Lors du lancement de l’Analyse des capitaux, des services et des biens du marché commun de la Communauté de l’Afrique de l’Est (CAE) 2023-2024, Joy Kategekwa, la directrice de l’intégration régionale de la Banque, a partagé cette information percutante. Sous le thème « Tenir la promesse d’intégrer l’Afrique », elle a souligné l’importance de ces investissements pour un avenir partagé et prospère. Dans cet article, nous allons explorer les implications profondes de ces investissements, en examinant non seulement leur portée et leurs résultats, mais également en analysant les défis qui subsistent pour une intégration régionale effective.

L’Investissement dans la Connectivité : Une Stratégie à Long Terme

Contexte et Objectifs

L’Afrique de l’Est, avec sa dynamique démographique et économique croissance, représente un terrain fertile pour l’intégration régionale. L’annonce de Joy Kategekwa fait écho à l’engagement soutenu de la Banque africaines de développement envers le développement économique de la région. Le portefeuille « Intégrer l’Afrique » de la Banque, qui s’élève à 5,5 milliards de dollars, est sans conteste le plus important du continent. À travers ce portefeuille, la Banque finance des projets visant à améliorer les infrastructures, favoriser la libre circulation des biens, services et capitaux, et résoudre les défis de connectivité qui pèsent sur la région.

Investissements Phénoménaux dans les Infrastructures

L’un des projets phare est sans doute le chemin de fer électrique à écartement standard reliant le Burundi, la Tanzanie et la République démocratique du Congo. D’une valeur de 3,9 milliards de dollars, de cette somme, 700 millions de dollars ont été débloqués par la Banque. Cette initiative vise à transformer le paysage commercial, facilitant ainsi le transport et l’échange à travers les frontières. Comme l’a mentionné Mme Kategekwa, « Ce chemin de fer rationalisera le commerce et la mobilité, répondant aux besoins économiques croissants de la région. »

Un autre exemple marquant est la mise en place de corridors de transport moderne, des routes et des ports qui renforcent le réseau logistique en Afrique de l’Est. Ces infrastructures sont essentielles pour permettre aux entreprises locales de s’ouvrir à de nouveaux marchés et d’améliorer leur compétitivité.

Des Investissements au-delà des Infrastructures

Connectivité Douce : Un Complément Indispensable

La Banque africaine de développement ne s’intéresse pas seulement aux infrastructures physiques, mais aussi à ce que l’on appelle la "connectivité douce". Cela comprend l’intégration des systèmes de paiement et de règlement de la CAE, avec un projet de 20 millions de dollars permettant des transactions transfrontalières en monnaies locales. Parallèlement, un projet de renforcement des capacités de 11 millions de dollars vise à réduire les coûts du commerce et à éliminer les barrières non tarifaires.

Ces investissements en connectivité douce sont essentiels car ils améliorent l’efficacité des transactions commerciales. En réduisant les coûts et en simplifiant les procédures, ils encouragent les entreprises à s’engager dans le commerce international, rendant le marché de la CAE plus accessible.

Impact Économique et Perspectives

Vers une Économie Unifiée

D’une manière plus large, ces efforts s’inscrivent dans le cadre de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), qui représente un marché de 3 000 milliards de dollars. Mme Kategekwa a insisté sur l’importance de ces investissements pour l’Afrique de l’Est. En intégrant efficacement les économies régionales, la CAE peut émerger comme une force économique unifiée, capable de rivaliser sur la scène mondiale. Elle a également exhorté les gouvernements et le secteur privé à collaborer pour transformer cette vision en réalité.

Harmonisation des Politiques

Pour que cette intégration soit effective, il est fondamental d’harmoniser les politiques économiques et commerciales à l’échelle régionale. La mise en œuvre du Protocole du marché commun de la CAE joue ici un rôle central. L’idée est d’éliminer les obstacles au commerce, en garantissant que les règles et régulations soient cohérentes dans toute la région. Cela nécessite un engagement fort de toutes les parties prenantes, y compris des gouvernements, des entreprises et de la société civile.

Défis à Surmonter

Convergence Monétaire : Un Obstacle à l’Intégration

Malgré les avancées réalisées, des défis subsistent. La secrétaire générale de la CAE, Veronica Nduva, a été claire sur les enjeux de l’absence de convergence monétaire régionale. Celle-ci impacte directement le commerce transfrontalier. Une telle disparité entraîne non seulement une augmentation des coûts d’affaires, mais entrave également la libre circulation des biens et des services.

Dans ce contexte, il est essentiel d’évaluer les efforts nationaux visant à promouvoir des changements régionaux. Comme l’a souligné Nduva, « Peu importe l’ampleur des progrès réalisés au niveau national s’il n’y a pas de convergence au niveau régional. » Cela met en lumière la nécessité d’une approche coordonnée pour traiter les questions monétaires afin de faciliter le commerce et l’intégration.

Conclusion

L’avenir de l’Afrique de l’Est repose sur sa capacité à surmonter les défis de la connectivité et de l’intégration. Avec un investissement de 55 milliards de dollars dans la connectivité régionale, la Banque africaine de développement a joué un rôle fondamental dans ce processus. En investissant dans des projets d’infrastructures et de connectivité douce, la Banque pave la voie vers une Afrique de l’Est plus unie et dynamique.

Comme nous l’a rappelé Joy Kategekwa, il est essentiel que gouvernements et acteurs du secteur privé collaborent afin de réaliser cette vision. Ensemble, ils peuvent créer une région prospère, prête à saisir les immenses opportunités offertes par la zone de libre-échange.

Pour chaque citoyen, entrepreneur ou investisseur, le moment est venu d’agir. L’avenir économique de l’Afrique de l’Est dépend de notre engagement collectif à construire des ponts—non seulement géographiques, mais aussi économiques et sociaux. En harmonisant nos politiques, en renforçant nos infrastructures et en travaillant main dans la main, nous pouvons transformer l’Afrique de l’Est en un modèle d’intégration et de développement durable pour tout le continent. L’objectif est clair : créer une Communauté d’Afrique de l’Est sans frontières, un espace où les opportunités sont infinies et accessibles à tous.