la campagne contre la poliomyélite de 2023 sous les projecteurs
Le secrétaire général Dabssou Guidaoussou a déclaré que l’Initiative Mondiale pour l’Éradication de la Poliomyélite (IMEP) vise à garantir que les générations futures soient à l’abri de la menace de paralysie due à cette maladie.
La mise en œuvre de la stratégie de cette initiative a permis de déclarer le Tchad exempt du poliovirus sauvage en 2016. Cependant, en octobre 2019, le Tchad a notifié un cas de poliovirus variant circulant de type 2 à Koundoul, dans le district de Mandelia, génétiquement lié à un cas environnemental dans l’État de Borno au Nigeria. Cette notification a été suivie d’une circulation intense en 2020 avec 106 cas dans 16 provinces, et d’un cas en 2021.
En 2022, malgré l’organisation de deux campagnes de vaccination contre cette maladie, la menace d’épidémie a persisté avec la notification de 64 cas, dont 47 cas de Paralysie Flasque Aiguë (PFA). Dabssou Guidaoussou a souligné qu’afin d’éradiquer la poliomyélite du pays, quatre tours de campagnes nationales ont été organisés avec une couverture administrative de 100% et moins de 5% d’enfants non vaccinés.
Malgré ces performances, le Tchad a notifié 54 cas de poliovirus variant de type 2 en 2023, dont 16 étaient orphelins, témoignant d’une surveillance et d’activités de vaccination sous-optimales.
Le secrétaire général a identifié plusieurs défis auxquels le Tchad est confronté dans la mise en œuvre d’interventions de qualité pour répondre aux épidémies de polio, notamment : La faible appropriation des engagements en matière de lutte contre la poliomyélite par les acteurs de l’IMEP ; La faible couverture de la vaccination de routine au niveau opérationnel, selon les estimations de l’OMS et de l’UNICEF ; L’afflux de réfugiés soudanais dans l’Est du pays et la forte mobilité de la population nomade ; L’insécurité persistante, en particulier dans les localités frontalières, avec des populations déplacées dans la province du Lac en raison des activités de Boko Haram.
Dabssou Guidaoussou a également souligné que tant que ces défis ne seront pas surmontés, le virus de la poliomyélite continuera de circuler. C’est pourquoi l’IMEP prévoit, en 2024, l’organisation de campagnes de vaccination synchronisées avec les pays voisins afin d’atteindre toutes les localités peu accessibles.
C’est dans ce cadre que le ministère de la Santé publique et de la Prévention, à travers la Direction de la Vaccination, organise cet atelier avec le soutien de ses partenaires techniques et financiers, dans le but d’interrompre la circulation du poliovirus variant de type 2 sur l’ensemble du territoire national.
Il a également souligné que ces actions s’inscrivent parfaitement dans la vision du président de transition qui accorde une attention particulière à l’allocation des ressources nécessaires pour redynamiser le système de santé afin de préserver le bien-être des populations, en particulier des femmes et des enfants.
Enfin, Dabssou Guidaoussou a mis en place des groupes de travail pour examiner les défis identifiés et proposer des solutions pour l’avenir. Les travaux devront inclure un diagnostic environnemental et des propositions pour l’avenir, en mettant l’accent sur des indicateurs tels que la vaccination de routine et la surveillance de la PFA pendant les activités de vaccination.