La CEMAC vulgarise un nouveau dispositif réglementaire relatif aux conditions d’exercice et de contrôle de l’activité de finance islamique
La Commission Bancaire de l’Afrique Centrale (COBAC) a organisé ce jeudi 10 août 2023, un séminaire de diffusion du nouveau dispositif réglementaire relatif aux conditions d’exercice et de contrôle de l’activité de finance islamique dans la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC).
Le premier objectif du séminaire est de parvenir à une compréhension partagée des principes et règles de finance islamique par les différentes parties prenantes, et aussi d’envisager de façon consensuelle l’intérêt, les opportunités et les enjeux liés au développement de cette activité dans la CEMAC, en particulier suivant le cadre réglementaire adopté. Et aussi permettre aux banques, établissements de microfinance, autorités monétaires et religieuses de s’imprégner des particularités des méthodes de supervision de cette activité.
” Le séminaire se veut un cadre d’échange autour de l’activité et les produits de finance islamique et les conditions d’agrément de finance islamique. La COBAC est au centre d’une préoccupation majeure au côté de la banque centrale qui est celle de l’instabilité financière, 80 % du financement de l’activité économique dans la sous-région intervient à travers le système bancaire. Nous comprenons que tout ce qui doit venir impacter le système de fonctionnement des banques, des établissements de microfinance avec élargissement de notre périmètre d’action demandent une implication de la commission bancaire dans le but de nous assurer de la cohérence de ce qu’il va être faite avec les autres règlements communautaires déjà édictés “, souligne Maurice Christian Ouanzin, secrétaire général de la COBAC.
Après avoir passé en revue la situation économique pour la zone CEMAC de l’année en cours, le président de la COBAC, Abass Mahamat Tolli affirme que les perspectives en matière de stabilité monétaire externe sont plus favorables avec un taux de couverture extérieure de la monnaie à environ 80% contre 73,1% l’année dernière .
” La finance islamique qui était initialement née du besoin à répondre à une demande locale de produits et services financiers conformes aux exigences religieuses d’une population musulmane s’est rapidement développée en s’implantant au fil des ans dans beaucoup des pays dans le monde. Un cadre juridique réglementaire aligné sur des bonnes pratiques et aux évolutions du marché est un impératif et un angle solide de la confiance du public dans l’industrie bancaire et les innovations financiers“, explique Abass Mahamat Tolli.
Basée principalement sur l’interdiction de l’intérêt, de la spéculation ainsi que sur l’obligation de partage des risques, des pertes et des profits, renchérit-il, la finance islamique a su s’imposer continuellement depuis ses débuts comme un véritable moyen de promouvoir davantage l’inclusion financière et économique.
Il faut noter que le séminaire s’articule autour de trois thèmes à savoir :
– Principe de la finance islamique et nouveau cadre réglementaire, CEMAC;
– Supervision et conformité des activités de finance islamique : regards croisés des autorités de régulation;
– Etat de lieux et défis de la finance islamique dans la CEMAC.