la CNDH échange avec les acteurs électoraux

Vers des élections apaisées au Tchad : Un appel à la collaboration et au respect des droits humains

À l’aube des prochaines élections au Tchad, le climat politique est plus que jamais marqué par l’anticipation et l’angoisse. Pour illustrer cela, prenons un moment pour considérer une statistique alarmante : un rapport de l’ONU indique que 60% de la population tchadienne exprime des inquiétudes quant au respect de leurs droits fondamentaux lors des processus électoraux. Dans ce contexte, la Commission nationale des droits de l’homme (CNDH), en partenariat avec la Francophonie, a pris des initiatives essentielles pour s’assurer que le prochain scrutin se déroule dans un climat de paix et de respect mutuel. Une journée clé d’informations et d’échanges a donc été organisée le 17 septembre 2024 à N’Djamena, regroupant divers acteurs électoraux pour poser les bases d’un cadre électoral serein.

Un dialogue constructif pour anticiper les défis

Le contexte d’une journée d’échanges

La journée d’information, qui s’est tenue dans un hôtel de N’Djamena, a réuni un vaste éventail d’acteurs impliqués dans le processus électoral, y compris des représentants gouvernementaux, des membres de la société civile, des observateurs internationaux et des partis politiques. L’objectif ? Évaluer collectivement le déroulement des élections passées et identifier les moyens d’assurer un avenir électoral plus pacifique.

Dans son discours d’ouverture, le président de la CNDH, Belngar Larme Laguerre, a souligné l’importance de ce dialogue. Il a rappelé que l’institution avait pour mission de réunir ces acteurs non seulement pour un diagnostic des droits humains observés lors du dernier scrutin, mais aussi pour garantir que les élections à venir soient marquées par la tranquillité et l’intégrité.

Un souhait partagé : des élections sans tensions

Cette rencontre a aussi été une occasion de mettre en lumière un souhait profondément ancré dans le cœur de la population tchadienne : celle d’assister à des élections pacifiques et transparentes. Laguerre a insisté sur le fait que, dans un pays où la confiance envers les institutions peut vaciller, un scrutin mené dans des conditions sereines n’est pas seulement un vœu pieux, mais une obligation morale et légale.

“Le respect des droits de l’homme durant les périodes électorales est fondamental”, a-t-il souligné. Ce rappel met en exergue un principe clé : la démocratie ne peut fleurir que dans un terreau de respect mutuel et de protection des droits individuels.

Vers une stratégie commune pour les droits de l’homme

Créer des synergies pour une vigilance accrue

Le président de la CNDH a exprimé l’espoir que cette journée d’échanges serait le point de départ d’une synergie entre tous les acteurs présents. En favorisant une meilleure vigilance sur la situation des droits de l’homme, il a évoqué l’importance d’établir des protocoles clairs et des mécanismes de suivi pour s’assurer que chaque voix soit entendue, chaque droit respecté.

Une approche collaborative pourrait également permettre d’unir les efforts autour d’une feuille de route unique, offrant ainsi une visibilité sur les engagements pris par chaque acteur impliqué. Dans ce cadre, la participation de la société civile est cruciale pour faire remonter les préoccupations du terrain et assurer une représentativité juste.

Un accompagnement est nécessaire

Pour que ces souhaits se concrétisent, les acteurs de ce processus doivent bénéficier d’un support adapté. Des formations sur le respect des droits de l’homme, ainsi que des ateliers sur l’égalité de genre et l’inclusion des minorités, pourraient grandement enrichir la préparation des élections à venir. L’implication d’experts internationaux en matière de droits humains serait également bénéfique pour apporter une perspective externe sur les pratiques et les normes à adopter.

Critique constructive : évaluer l’efficacité des mesures

Un regard critique sur les initiatives passées

Il est essentiel de reconnaître que, bien que des progrès aient été réalisés, des lacunes persistent. L’évaluation des élections précédentes a révélé des manquements significatifs en matière de protection des droits civiques. Des incidents d’intimidation, des atteintes à la liberté d’expression et des restrictions des droits d’association ont été signalés, ce qui soulève des questions sur la capacité des institutions à garantir la sécurité et le respect des droits civils.

De ce fait, construire une dynamique durable pour le respect des droits humains ne peut se faire sans un examen critique des efforts passés. Les recommandations formulées lors de cette journée doivent être alimentées par un retour d’expérience sincère et constructif. Il serait utile d’analyser les raisons pour lesquelles certaines mesures n’ont pas pu être efficaces, tout en tirant profit des stratégies qui ont porté leurs fruits dans d’autres contextes.

Propositions concrètes pour bâtir un avenir meilleur

Les participants ont la responsabilité de formuler des recommandations précises pour adresser les défis identifiés. Par exemple, la mise en place de mécanismes de médiation pour résoudre les conflits potentiels avant qu’ils ne dégénèrent pourrait s’avérer cruciale. En outre, le rôle des observateurs nationaux et internationaux doit être renforcé pour assurer une transparence tout au long du processus électoral.

Conclusion : Un avenir électoral à bâtir ensemble

Alors que le Tchad se prépare à un moment crucial de son histoire politique, il est impératif que chaque acteur prenne conscience de son rôle dans l’édification d’un cadre électoral respectueux des droits de tous. La journée d’échanges organisée par la CNDH est une étape significative vers cette réalité, mais elle doit être suivie d’actions concrètes.

Ensemble, citoyens, acteurs politiques, société civile et institutions, nous avons le pouvoir d’influer sur le cours des élections à venir. Ces recommandations et la volonté exprimée de construire un environnement électoral apaisé ne doivent pas rester sur le papier. Le respect des droits de l’Homme est un droit fondamental pour tous et un gage pour la construction d’une démocratie forte et résiliente.

Investissons dans cet avenir. Car, comme l’a si bien dit Nelson Mandela : “La démocratie est un idéal pour lequel je suis prêt à mourir.” Que cet idéal ne soit pas qu’un rêve lointain, mais une réalité tangible au cœur du Tchad de demain.