Marginalisation alarmante de la jeunesse : La CONAJEPDT appelle à un changement urgent

À l’occasion de la 26ème édition de la Fête nationale de la jeunesse, un cri d’alarme émanant de la Coordination Nationale des Jeunes pour la Paix et le Développement au Tchad (CONAJEPDT) résonne plus fort que jamais. Ce communiqué, publié le 16 juin 2025, dénonce la tendance inquiétante à la banalisation de cette journée symbolique, censée célébrer les aspirations et les enjeux des jeunes Tchadiens. Dans un contexte où les taux de chômage chez les jeunes atteignent près de 25 %, cette préoccupation prend une dimension encore plus critique.

La voix des jeunes étouffée par le silence administratif

Des festivités sans impact réel

La CONAJEPDT n’a pas mâché ses mots, dénonçant l’inefficacité des festivités officielles, qu’elle décrit comme un « défilé de discours creux et de cérémonies vides ». Le coordonnateur national, Mahamat Oumar Ibrahim, souligne que ces événements ne répondent en rien aux problématiques véritables rencontrées par la jeunesse. Cette dernière attend des actions concrètes plutôt que des apparences trompeuses.

Les véritables enjeux : Une jeunesse sacrifiée

Derrière le vernis des célébrations, la réalité est bien plus sombre. La CONAJEPDT met en évidence un manque d’accès à des services essentiels tels qu’une éducation de qualité, des emplois décents et des soins de santé. Des chiffres récents montrent que seulement 35 % des jeunes Tchadiens ont accès à une formation professionnelle adéquate. Cette situation est exacerbée par une structure administrative jugée éloignée des préoccupations quotidiennes de la jeunesse.

Un ministre face à ses responsabilités

L’invitation à la rencontre

Le ministre de la Jeunesse est directement interpellé dans ce communiqué, qui l’invite à sortir de son « mutisme administratif » et à se rendre sur le terrain. Les quartiers, les universités et les centres de formation attendent un dialogue réel et direct. La CONAJEPDT réclame une écoute active des jeunes, dont il est essentiel de prendre la mesure des défis quotidiens.

L’appel urgent au président de la République

Le communiqué ne se limite pas à la critique du ministre ; il s’adresse également au président Mahamat Idriss Déby Itno. La CONAJEPDT insiste sur le fait que les rapports soumis à la présidence ne reflètent pas les véritables défis auxquels fait face la jeunesse, notamment le chômage et l’insécurité. La déclaration souligne qu’« un pays qui néglige sa jeunesse est un pays sans avenir. »

Revendications concrètes : La feuille de route de la jeunesse

Des solutions pour un avenir meilleur

Pour faire bouger les lignes, la CONAJEPDT formule plusieurs suggestions : la création de bourses d’excellence accessibles à tous, l’organisation d’un Dialogue National de la Jeunesse piloté par les jeunes eux-mêmes, et un fonds souverain dédié à l’entrepreneuriat des jeunes. Des propositions réalistes qui pourraient transformer radicalement le paysage socio-économique réservé aux jeunes Tchadiens.

Vers une transparence accrue

L’organisation plaide également pour un audit des fonds alloués aux projets jeunesse afin d’assurer une utilisation transparente et efficace des ressources. Les jeunes aspirent à un plan stratégique qui les implique réellement dans la redéfinition des politiques publiques.

Une jeunesse en attente d’action

Un appel à la résilience

Bien que résiliente et créative, la jeunesse tchadienne semble à bout de patience. La CONAJEPDT insiste sur le fait que le moment est venu pour des actes, et non plus pour des promesses vides. La situation actuelle ne peut perdurer sans conséquences sur le tissu social, déjà fragilisé.

La nécessité d’une volonté politique affirmée

La situation précaire des jeunes pourrait rapidement se transformer en une crise sociopolitique. Pour éviter cela, il est impératif que les autorités gouvernementales prennent des mesures proactives. La jeunesse mérite une reconnaissance réelle de ses besoins et aspirations.

Conclusion : Une opportunité de changement

La CONAJEPDT a fait entendre sa voix, et à travers ce communiqué, c’est un appel vibré pour une jeunesse active, impliquée et respectée qui résonne. Alors que le Tchad se prépare à célébrer sa jeunesse, il est crucial que cette fête ne soit pas qu’une simple formalité, mais qu’elle marque l’amorce d’un véritable dialogue et d’actions soutenues.

Perspectives à court et long terme

À court terme, des démarches concrètes doivent être prises pour répondre aux besoins urgents exprimés par les jeunes. À long terme, il en va de la construction d’un avenir viable pour le pays. Les prochaines semaines pourraient révéler si le gouvernement sera capable de s’engager véritablement avec la jeunesse, en tenant compte de ses aspirations. Le défi est immense, mais la volonté politique peut faire la différence.