La Convergence des organisations politiques s’indigne de la conduite actuelle de la transition au Tchad
Lors d’une conférence de presse ce 11 juillet à la radio FM liberté, la Convergence des organisations politiques (COP) a partagé son point de vue sur la situation actuelle de la transition du Tchad. Ce, après une année de silence.
Cette conférence marque la première prise de parole collective depuis près d’un an, soulignant ainsi son importance dans le contexte de la transition du Tchad. Selon la Convergence des organisations politiques, durant cette période, le Dialogue national a été convoqué pour jeter les bases de la refondation de l’État tchadien, ce qui a nécessité du temps pour prendre du recul et éviter les jugements hâtifs. “Après une année de silence, il était crucial d’évaluer les développements survenus depuis le Dialogue national et d’éviter des appréciations précipitées ou prématurées“, justifie-t-elle.
“Lors du déroulement du Dialogue, rien ne présageait la participation de la COP au DNIS, mais tellement que nous avons émis des critiques sur les conditions de sa préparation, nous nous sommes résolus à y prendre part, essentiellement pour éviter la dislocation du regroupement, après avoir reçu des assurances du Président du CMT, en particulier sur les possibilités de renforcement de l’inclusivité. Malheureusement, il nous a été donné de constater que le processus était hermétiquement et parfois grossièrement verrouillé. Ainsi, les résultats n’étaient pas à la hauteur des attentes”, évoque la COP.
Elle poursuit que l’inclusion ne cessait de s’effilocher avec le départ des pans entiers des participants, l’église catholique, une partie de l’église protestante, des coalitions de partis politiques, des associations de défense des droits de l’homme, etc. C’est donc en toute logique que les résultats ont été pour le moins éloignés des objectifs assignés, à savoir une transition inclusive, consensuelle et apaisée. Du reste, poursuit la convergence, l’ensemble des résolutions, dont la Charte de Transition, est datée du 06 octobre, alors qu’il n’y a pas eu de plénière ce jour-là. “Dire que nous nageons en pleins brouillards, en plein cafouillage, est un euphémisme”.
La COP poursuit que les autorités de la transition devraient s’engager résolument dans la voie de la refondation véritable, incompatible avec l’obsession à la conservation du pouvoir par la répression, la corruption, le népotisme, le clientélisme politique et la dilapidation des ressources nationales.
Selon ce regroupement, les principaux partenaires internationaux du Tchad devraient appuyer fermement l’Union Africaine et la Commission Économique des États d’Afrique Centrale (CEEAC) dans l’organisation d’une table-ronde de redressement de la transition. Et que celle-ci devra regrouper les principaux acteurs majeurs de la crise tchadienne notamment les principaux acteurs politiques et sociaux soutenant la transition telle que menée actuellement; les principaux acteurs politiques et sociaux opposés et critiques à la conduite actuelle de la transition ; les représentants des signataires de l’Accord de Doha; les représentants des mouvements politico-militaires non signataires de l’Accord de Doha.
Les intervenants lors de la conférence ont souligné l’importance de la refondation de l’État tchadien et de son impact sur la stabilité et le développement du pays. Ils ont exprimé leur préoccupation concernant les retards et les défis rencontrés tout au long de ce processus de transition. Les débats ont également porté sur l’importance d’une participation inclusive et équitable de toutes les forces vives de la nation.